France Juniors D. : « Que ça serve de leçon ! »

Crédit photo Maxime Segers / DirectVelo

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Les Juniors françaises peuvent être sacrément frustrées. Présentes en surnombre dans le groupe de contre d'une quinzaine de concurrentes derrière l'Italienne Elena Pirrone, les tricolores Clara Copponi, Evita Muzic et Jade Wiel ne sont jamais parvenues à combler les 15-20 secondes qui les séparaient de la concurrente de tête. Finalement, le clan français place ses trois athlètes dans le Top 10, mais aucune n'est montée sur le podium de ce Championnat du Monde, ce vendredi midi à Bergen (Norvège). Julien Guiborel, le sélectionneur national, revient sur la course de ses protégées auprès de DirectVelo.

DirectVelo : La frustration doit être immense !
Julien Guiborel : Bien sûr... La première grosse erreur a été de laisser partir une Italienne seule, surtout elle (Elena Pirrone). C'était même la plus grosse erreur. Pourtant, à un tour de l'arrivée, elle n'était pas loin du groupe de contre et il y avait moyen de rentrer assez facilement au niveau du second ravitaillement. C'est dommage. Après, elles n'ont pas su s'organiser correctement pour mettre en bonne position l'une des trois. Clara (Copponi) était de toute façon à fond dans la bosse donc l'objectif était de passer et de pouvoir être présente dans le final pour une médaille. C'était le cas. Il aurait sûrement fallu qu'Evita (Muzic) ou Jade (Wiel) se sacrifie ensuite pour Clara. Elles auraient dû plus communiquer pour en mettre une en bonne position pour le sprint. Ça ne s'est pas fait. Je suis déçu. Elles ont fait une belle course, mais elles ont manqué de communication. C'est dommage qu'elles n'aient pas pris leurs responsabilités dans le final pour aller rouler et essayer de combler l'écart avec l'Italienne. On aurait pu jouer le titre et pas seulement des acessits.

L'une des deux concurrentes danoises, Caroline Bohe, s'est sacrifiée pour son équipière Emma Cecilie Jorgensen dans le dernier tour en roulant à bloc, sans se poser de questions. Pourquoi les Françaises ne sont-elles pas venues collaborer ?
C'est vrai qu'elles auraient dû rouler. Même avant la partie sur les pavés, la Danoise et l'Ukrainienne ont relancé plusieurs fois. Il fallait rouler à bloc et c'était jouable, à mon avis, de combler l'écart. On reste frustré de la course et de ce final-là car on peut penser que les filles pouvaient jouer le titre.

« JE VOULAIS QU'ELLES SE DÉBROUILLENT »

Les Françaises avaient peut-être le plus beau collectif, avec les Italiennes, mais pas la meilleure individualité...
Dans la bosse, si les filles avaient vraiment été au-dessus, elles auraient fait la différence. Or, cela n'a pas été le cas. Collectivement, on savait qu'elles étaient fortes. Emeline (Eustache) était diminuée physiquement puisque malade, puis elle a chuté. Marie (Le Net) a fait le boulot qui lui a été demandé sur le début de course. Ça se goupillait bien mais après, les Italiennes ont encore montré qu'elles savent courir et que tactiquement, elles sont plus fortes que nos Françaises. Il faut qu'elles travaillent ça pour l'avenir.

Chez les Juniors Dames, on a le sentiment que le "groupe principal" a très souvent du mal à rentrer sur une concurrente partie dans le final. Pourquoi ?
C'est vrai que ça arrive souvent, et on a déjà eu le scénario plusieurs fois avec une Italienne, d'ailleurs. Elles ont un gros collectif. Les filles ont du mal à boucher des trous de 5-10 secondes. Ca se répète... On a beau leur dire... Personnellement, j'avais décidé de laisser les filles assez autonomes sur la course. On avait fait un bon briefing avant et ensuite, je voulais qu'elles se débrouillent. De toute façon, on n'a pas d'oreillettes mais on n'a pas fait le choix de communiquer avec des ardoises par exemple. Malheureusement, ça n'a pas marché car les filles n'ont pas réussi à se sacrifier les unes pour les autres. Que ça serve de leçon ! En tout cas, je l'espère. Les filles auront au moins pris de l'expérience. C'était une équipe jeune avec trois Juniors 1 dans l'effectif. Elles sont fortes physiquement. Reste maintenant à s'améliorer tactiquement.

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