Peter Sagan, malade : « Pourquoi moi ? »

Crédit photo Maxime Segers / DirectVelo

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Les salons du modeste Alver Hotel, une résidence tranquille coincée au milieu des Fjords à une trentaine de kilomètres au Nord de Bergen, n’avaient jamais connu une telle agitation. La salle de réunion choisie par la fédération slovaque de cyclisme était fort étriquée pour accueillir la large délégation de la presse internationale arrivée pour se régaler des dernières facéties de Peter Sagan. "Pourquoi moi ?", entame le fantasque Slovaque lorsqu’on l’interroge sur son statut d’ultra-favori, préférant rejeter la pression sur le camp norvégien (Boasson Hagen et Kristoff), Michael Matthews ou Greg Van Avermaet. 

MALADE

Depuis son exclusion du Tour de France à Vittel, début juillet, Peter Sagan s’était montré aussi discret en compétition que dans les médias. Mais tant au Tour de Pologne, qu’au BinckBank Tour ou au Canada, il a chaque fois levé les bras. Pourtant, le lauréat du Grand Prix de Québec se montre prudent. "J’espère que ma forme est bonne", hésite-t-il, en référence à l’annonce de son refroidissement depuis son retour d’Outre-Atlantique. "Je ne suis pas dans ma meilleure forme après avoir été malade. Je ne me sentais pas bien les cinq ou six derniers jours. J’ai été écarté trois jours du vélo, et j’ai repris seulement avec des sorties calmes. Puis je suis arrivé ici. On verra". 

Il faudra pourtant gérer l’aspect tactique. S’il s’en est sorti à Richmond pour endosser son maillot arc-en-ciel, puis à Doha où le sprint fut inévitable, la gestion de l’épreuve de ce dimanche pourrait être bien moins évidente, comme à Montréal où, à force de regarder ses principaux concurrents, l’échappée a résisté. "Je ne m’en tracasse pas. Le Mondial est bien plus important que Montréal. Cela dépendra de mes jambes, pas de moi. Je ne pense pas aux scénarios de course. On verra ce qui arrivera dans les deux derniers tours. Je ne prépare rien, je roule à l’improviste". 

PAS RECONNU

D’ailleurs, débarqué en dernière minute en Norvège comme il l’avait fait à Doha l’an dernier, Sagan n’a pas encore donné le moindre coup de pédale sur le circuit de Bergen. "Doit-on le parcourir onze ou douze fois ?", s’interroge-t-il. "Onze ? Alors j’aurai bien assez le temps de le découvrir ! On va se taper 267 kilomètres, sept heures sur le vélo !". 

Et si Sagan venait encore à lever les bras sur la Christies’ gate ce dimanche, il rejoindrait Alfredo Binda, Eddy Merckx, Rik Van Steenbergen et Oscar Freire parmi les coureurs les plus titrés de l’histoire. Mais il deviendrait le premier à s’être drapé de l’arc-en-ciel trois années d’affilées. "Je n’aime pas parler d’histoire au futur. Ce qui doit se passer arrivera. Je n’ai rien à perdre, comme les autres années. Je suis ici pour m’amuser. Je suis content de ce que j’ai déjà réalisé, et je veux profiter de la course de ce dimanche", conclut-il. 

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