C'est le "Big Day" pour Alexander Kristoff et l'ensemble de la délégation norvégienne. Champion d'Europe au début de l'été sur les routes danoises, le sprinteur norvégien espère réaliser le doublé à l'occasion d'un Championnat du Monde Elites qu'il dispute à domicile, sur le circuit de Bergen. "Ça va, je me sens plutôt bien avant ce Mondial", souriait-il pour DirectVelo avant la course.

« CE N'EST PAS UN AVANTAGE »

Cité parmi les favoris, l'ancien lauréat de Milan-San Remo et du Tour des Flandres refuse de considérer comme un avantage le fait de disputer ce Mondial en Norvège. "Bien sûr, c'est sympa de rouler ici pour un Championnat de Monde mais pour moi, ce n'est pas un avantage. En fait, je ne suis pas de cette ville et je ne suis même pas de la région. Donc en réalité, je ne connais pas les routes mieux qu'un autre coureur. Mais c'est quand même spécial d'avoir un Mondial en Norvège, évidemment. C'est cool. J'ai attendu ce moment et j'espère que l'on ramènera une médaille", résume le coureur de 30 ans.

Du haut de ses 1m81 pour 78 kilos, le colosse norvégien pense-t-il pouvoir passer la difficulté principale du circuit avec les meilleurs puncheurs au Monde ? "Nous avons un plan et je pense même que c'est un bon plan. Mais je ne vais pas donner la tactique de l'équipe avant la course aux médias sinon ce sera raté et il me semble que ce serait dommage (sourires). Je pense que ça va marcher ! Tout le monde dans l'équipe est d'accord sur la stratégie à adopter", se réjouit-il, sans oublier l'échec des précédents Mondiaux, où il n'avait terminé que 7e du sprint. "Ça n'avait pas très bien marché l'an passé au Qatar mais depuis, on a bien travaillé sur les derniers Championnats d'Europe. Il vaut mieux se rappeler de cette expérience-là".

« UNE MEILLEURE CHANCE SI CHACUN JOUE SA PROPRE CARTE »

Portés par leur public de folie, les Vikings s'imaginent-ils contrôler la course ? "Je ne pense pas que l'on ait l'équipe pour faire la course, même si nous jouons à domicile. On a une équipe nombreuse mais on n'a pas neuf pros sur la ligne de départ. Mais bon, sur la fin, j'espère que nous aurons des coureurs forts. Edvald (Boasson Hagen) et moi seront sûrement là sur le final".

A Herning, lors des Championnats d'Europe, Edvald Boasson Hagen avait fait sa propre course et n'avait été repris que dans le dernier kilomètre avant qu'Alexander Kristoff ne remporte finalement l'emballage massif devant Elia Viviani. Peut-on imaginer pareil scénario à Bergen après 276 kilomètres de course ? "Peut-être qu'il faudra que l'un se sacrifie pour l'autre mais je pense que nous aurons une meilleure chance de gagner si chacun joue sa propre carte. C'est une course très dure et je ne suis même pas certain que l'on puisse finir tous les deux dans le même groupe. On verra... Ce sera une course très longue et c'est un avantage pour moi. J'aime les très longues distances". Quant à la météo, elle devrait être relativement clémente, contrairement à ce qui pouvait être annoncé inlassablement ces dernières semaines. "Moi, je préférerais quand même qu'il pleuve", rigole Kristoff.