Matthieu Jeannès, jamais déçu à l'étranger

Crédit photo Tourdurwanda.rw

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Les photos ne sont pas trompeuses. "Je n'ai jamais vu autant de spectateurs tout le long de la route !" Matthieu Jeannès revient du Tour du Rwanda impressionné par la foule qui s'est déplacée pour voir la course. Habitué aux courses sur tous les continents, il est bien placé pour comparer. "Au Tour du Lac Qinghai, en Chine, par endroits, il y a beaucoup de monde mais jamais sur toute la longueur de l'étape", note-t-il. Surtout, le comportement des spectateurs rwandais est exemplaire : "Ils font du bruit, encouragent leurs coureurs mais ils sont disciplinés et respectent le peloton. Personne ne court à côté des coureurs. Je pense qu'on retrouve la ferveur qui pouvait exister en France, il y a 50 ou 60 ans, quand il n'y avait que le vélo, ou le foot, comme distraction. En plus, la course est un spectacle gratuit."

Le sociétaire du Team Probikeshop Saint-Etienne Loire n'était que remplaçant dans l'équipe d'Auvergne-Rhône-Alpes réunie pour disputer ce Tour du Rwanda (2.2). "Puis Théo Vimpère s'est désisté, j'ai donc pris sa place. J'ai eu six semaines pour le préparer, entre la fin des courses en France et le départ mi-novembre. Avec l'âge, je commence à me connaître. J'ai fait beaucoup de séances de rouleaux pour faire du rythme", précise-t-il.

Le vainqueur du Grand Prix de Névez visait plus une étape que le classement général, au départ de Kigali. Il est passé tout près, le jour de son 30e anniversaire où il termine 2e de la 2e étape, 1'30" derrière Simon Pellaud. "Au final, je finis placé au général [7e NDLR]". Le Rwandais Joseph Areruya (Dimension Data for Qhubeka), déjà vainqueur cette année d'une étape du Giro Espoirs, a remporté le classement général. "Forcément, les Rwandais de toutes les équipes s'entraident entre eux,  mais c'est de bonne guerre. C'est un peu leur Championnat du Monde", remarque-t-il.

Après avoir couru en Asie et en Amérique, le Tour du Rwanda était la première course africaine pour le baroudeur breton. "Les routes que nous avons empruntées au Rwanda sont belles, plus belles que sur certaines courses en France, les villes sont propres. A l'étranger, tu n'es jamais déçu, c'est toujours enrichissant sur le plan sportif et humain. Je ne sais pas si j'y retournerai l'an prochain car ils déplacent la course en août et, à partir de 2019, elle monte de catégorie et sera réservée aux équipes pros", commente-t-il.

D'ailleurs, Matthieu Jeannès ne sait pas encore quelle place prendra le vélo pour lui, l'an prochain : "j'ai encore beaucoup d'envie mais, à 30 ans, le vélo amateur est précaire". En attendant de prendre une décision, il va faire la fourmi cet hiver et travailler en intérim.

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