Wanty-Groupe Gobert en « était persuadée »

Crédit photo ASO/Alex Broadway

Crédit photo ASO/Alex Broadway

La bonne nouvelle est tombée ce lundi après-midi et elle est venue du groupe Amaury Sport Organisation : pour la deuxième fois consécutive, la formation Wanty-Groupe Gobert participera au Tour de France, en juillet prochain. La décision n'était pas attendue aussi tôt dans la saison. "Je pensais qu'ASO brouillerait davantage les cartes. Ils ont préféré une annonce immédiate pour ne perturber personne. De toute façon, j'étais persuadé que nous allions retourner sur la Grande Boucle", se félicite Sébastien Demarbaix auprès de DirectVelo.

Le directeur sportif ne voyait pas comment son équipe pouvait passer à côté du précieux sésame. "Vu notre Tour de l'an dernier où nous avons affiché un visage offensif, et notre première place à l'Europe Tour, il aurait été difficile pour ASO de justifier un éventuel refus". Ainsi, il n'a jamais considéré l'équipe Vital-Concept de Jérôme Pineau comme un rival dans la course au Tour de France. "Jérôme Pineau a fait du bon boulot. Bryan Coquard est un excellent sprinteur et il est capable de gagner plusieurs courses dès le début de saison. Mais ce n'est parce que tu gagnes plusieurs étapes sur le Sharjah Tour et sur l'Etoile de Bessèges que ton équipe est prête pour le Tour", lance-t-il. "ASO avait clairement spécifié que cette formation avait besoin de grandir étape par étape. Du coup, j'étais confiant pour nos chances."

LE CRITERIUM DU DAUPHINE POUR PRENDRE SES REPERES

Wanty-Groupe Gobert aura la même approche du Tour de France que l'an dernier avec une participation préalable au Critérium du Dauphiné. "C'est un beau cadeau. Pour nos grimpeurs, cela va faciliter la prise de repères par rapport aux autres formations. Les mois de juin et de juillet seront les temps forts de la saison avec les championnats nationaux. Quand nous entamons cette période, nous savons que nous partons pour deux mois intenses." Sébastien Demarbaix considère l'invitation au Critérium du Dauphiné comme une belle surprise, car il voyait plutôt son équipe prendre part à Paris-Nice. "Je n'aurais pas craché dessus. Pour les coureurs de classiques flamandes comme Frederik Backaert et Guillaume Van Keirsbulck, cela aurait été la course de préparation idéale. Je pensais qu'ils nous auraient mis avec Vital Concept, d'ailleurs." 

Pas de Paris-Nice donc, ni de Tour de Catalogne, pour Wanty-Groupe Gobert en 2018. Dès lors, il faudra chercher des épreuves alternatives pour proposer aux grimpeurs un programme adapté sur cette première partie de saison. "Nos grimpeurs ne peuvent pas se passer de la montagne en mars et en avril. Notre leader Guillaume Martin a besoin d'accumuler les kilomètres sur ce terrain pour le mois de juillet. Je suis sûr qu'Hilaire [Van der Schueren, NDLR] a déjà regardé le programme. On pourrait très bien se tourner vers des courses comme la Semaine Coppi-Bartali ou le Tour de Trentin", explique-t-il.

UNE NOUVELLE PRESENCE EN CLASSE 2

D'ailleurs, Sébastien Demarbaix pense également aux épreuves de Classe 2 en France comme le Rhône-Alpes Isère Tour et le Tour de Jura. "Je peux comprendre que ce choix surprenne un peu car rouler avec des amateurs peut paraitre bizarre... Mais nous nous servons de ces courses pour donner de la confiance aux coureurs car ils peuvent lutter pour la victoire. C'est également l'occasion de répérer le terrain pour le Tour. Nous sommes allés au Tour du Jura pour reconnaitre l'étape où Guillaume Martin a terminé troisième à la Station des Rousses. Le Rhône-Alpes Isère Tour est une occasion pour Guillaume Martin de rouler quasiment à domicile."

Pendant ces épreuves montagneuses, il ne sera pas question de voir le même homme viser le classement général à chaque fois. "En ce qui concerne Guillaume Martin, je pense qu'il serait mieux pour lui de monter en puissance. Lutter pour un général toute une semaine est usant mentalement, sans compter les risques de chute. Nous avons plusieurs gars capables d'alterner pour le classement général sur des courses par étapes. Par exemple, je vois très bien un Thomas Degand ou un Odd Christian Eiking pour le général et Guillaume Martin pour une étape sur le Tour d'Andalousie".

LA MOITIE DE L'EQUIPE DEJA CONNUE POUR LE TOUR ?

En 2018, chaque équipe ne disposera plus que de huit coureurs sur le Tour de France, soit un de moins que l'an dernier. Dès lors, les places seront (très) chères d'autant que certains, hors blessure, maladie ou méforme, semblent avoir un ticket d'office. "Je ne surprends personne en disant que Guillaume Martin sera notre leader. Nous avons recruté Odd Christian Eiking et Bart De Clercq pour l'entourer. Nous espérons vraiment que Bart revienne pour fin mai-début juin. Sa blessure est vraiment un coup dur pour nous. Nous aurons également un sprinteur et nous devons également avoir un attaquant pour prendre les échappées, sans oublier Yoann Offredo qui a une belle côte de popularité auprès du public français. Sachant tout cela, cela ne laisse plus beaucoup de places pour les autres."

Dans ces conditions, il semble difficile pour ces "autres" coureurs de tabler sur un pic de forme au mois de juillet. "L'année passée, notre début de saison n'a pas été bon. Hormis la victoire de Guillaume Van Keirsbulck, nous n'avons pas répondu aux attentes sur les classiques. En 2017, c'était notre première fois sur le Tour et certains rêvaient naturellement d'y être. Ils ont attendu le mois de mai pour se montrer. Nous avons l'expérience de l'an dernier. Cela va nous aider. Nous veillerons davantage sur nos coureurs pour le début de saison."

TOUT LE MONDE AU BOULOT

Cette bonne nouvelle est donc le point de départ d'un autre message. "Au boulot ! Chaque coureur et membre du staff doit se mettre au travail afin d'être prêt pour ce grand objectif. Nous devons chercher les stages d'entrainement, les courses adaptées et les coureurs doivent se préparer en vue des classiques et du Tour de France."

Dès lors, pas question de changer l'approche, en stage à Benidorm (Espagne). "Nous divisons toujours l'effectif en deux groupes, un pour les classiques et un pour les grimpeurs. Notre ticket pour le Tour ne change rien. Par contre, la bonne humeur et la sérénité sera générale grâce à l'annonce de cette bonne nouvelle !". 

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