Après deux années passées à l’Armée de Terre, Thibault Ferasse reprend ses marques dans le peloton amateur. "Ce n’est pas facile de passer des courses pros plutôt stéréotypées aux courses amateurs toujours en mouvement, où ça part sans arrêt et dans tous les sens", déclare-t-il à DirectVelo.

« JE SUIS TOMBÉ DE HAUT »

Dans la quatrième épreuve des Plages Vendéennes à Saint-Julien-des-Landes, le sociétaire de l’UC Nantes Atlantique a pris place dans la bonne échappée en fin de course. "On pensait que ça finirait par un sprint massif mais plusieurs d’entre nous préféraient une autre option ! A dix kilomètres de l’arrivée, on s'est retrouvé à cinq". L’entente est bonne et le groupe parvient à maintenir un petit écart sur le peloton. Mais à l’approche de la ligne, Thibault Ferasse –a priori le plus rapide au sprint- subit les attaques de ses quatre compagnons de route. "A trois bornes, les gars comptaient sur moi pour faire le travail. Ce que j’ai fait puisque j’allais chercher tout le monde. A mon tour, j’en ai mis une, et Julien Guay m’a contré. Ça s’est regardé et personne n'a fait l'effort. Je ne voulais pas faire le boulot de tout le monde. J’ai pris aussi le risque de ne pas rouler et je fais deux. A chaud, je me dis que j’aurais dû sauter dans sa roue car j’avais une bonne pointe de vitesse. Mais Julien a été fort et mérite sa victoire". 

Après une cinquième place à Fougeré (Vendée) mardi, l’ex-professionnel se "rassure" après un hiver difficile. "C’est vrai que j’ai eu des moments compliqués avec l’arrêt de l’Armée du jour au lendemain. Pendant un mois, je gardais la tête dans le monde pro et je me suis acharné pour retrouver une équipe professionnelle. Quand j’ai compris que cela n’allait pas le faire, je suis tombé de haut avec l’impression d’avoir perdu deux années. Tout est à refaire, avec un niveau amateur en France qui est très élevé, observe-t-il. Même si je ne l’ai pas mal vécu car je suis quelqu’un d’optimiste, cette situation m’a empêché de faire une préparation sereine. J’ai eu des coups d’arrêt et ne suis pas dans ma forme optimale. Même sans être affûté comme pour une saison pro, j’arrive déjà à me battre avec les meilleurs, donc ça va !".  

« JE RETOURNE DANS LA FAMILLE »

La page est désormais tournée avec la consolation de retrouver, dans le peloton amateur, un club auquel Thibault Ferasse est très attaché. "L'UC Nantes Atlantique est mon club de cœur ! C'est grâce à eux que j’ai eu la chance de passer pro. Je retourne dans la famille, à côté de ma maison, donc je suis bien là-bas. Pour être dans le haut-niveau, il faut être serein et c’est le cas à Nantes qui me fait confiance. Et collectivement, nous avons montré jeudi une équipe soudée et homogène, qui commence déjà à avoir des automatismes. C'est bien".

Celui qui voit sa forme "aller crescendo" veut "engranger un maximum de victoires" avec quelques objectifs précis dans la saison. "J’ai notamment coché le Tour de Bretagne, le Championnat de France Amateurs ou encore quelques belles Coupes de France qui me tiennent à cœur comme la SportBreizh". A 23 ans, repasser à l'échelon supérieur n'est pas un objectif en soi : "cela se fera ou pas, mais je veux avant tout prendre un maximum de plaisir tout au long de la saison", assure-t-il.