Fortuneo-Samsic : « Quartier libre » pour les attaquants

Crédit photo Régis Garnier / Tour du Haut-Var

Crédit photo Régis Garnier / Tour du Haut-Var

Tout pour l’attaque. C’est le maître-mot, en ce début de saison, du côté de la Fortuneo-Samsic. La formation bretonne a changé de visage cet hiver, avec l’arrivée très remarquée de Warren Barguil, ou celle de l'expérimenté Amaël Moinard. Du côté des sprinteurs, le Britannique Dan McLay s’en est allé vers d’autres horizons, tandis que Bram Welten est attendu comme le nouvel homme fort de l’équipe dans l’exercice. En attendant : c’est aux puncheurs et aux attaquants de jouer en ce début de saison, à l’image de Kévin Ledanois - notre photo -. Déjà très en vue sur le Tour La Provence il y a une dizaine de jours, il a une nouvelle fois tenté sa chance ce week-end, sur les routes du Tour du Haut-Var. “Avec les conditions météos de samedi, ce n’était pas facile. Et tactiquement, j’ai couru comme un Cadet 1. J’ai attaqué cinq ou six fois, en suivant d’abord l’attaque de Valentin Madouas puis j’ai fait n’importe quoi… Et je me suis fait lâcher. Mais je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même”. Enervé de la façon dont il avait couru, le coureur de 24 ans préférait tout de même en sourire auprès de DirectVelo, dimanche matin. Surtout, il confirmait la nécessité de tenter des coups, pour lui comme pour l’ensemble de ses équipiers : “Les courses d’attaquants, celles où ça fait la course pendant quatre heures, ça nous convient bien ! Ca résume l’esprit de l’équipe et c’est comme ça que l’on doit marcher”.

Benoit Jarrier a lui aussi tenté sa chance ce week-end. Dimanche, sur la dernière étape varoise, l’ancien vainqueur d’étape du Tour de Normandie a pris la longue échappée du jour, en compagnie de trois autres coureurs (revoir le direct). “C’était une bonne journée à l’avant même si les sensations n’étaient pas extraordinaires”, relate celui qui s’est dit légèrement souffrant. “Dans tous les cas, on devait avoir quelqu’un devant. Il faut essayer de saisir toutes les opportunités qui se présentent”. Si la formation bretonne mise actuellement sur ses attaquants, c’est d’abord de par le profil des courses du mois de février, mais aussi parce que son grimpeur Warren Barguil et ses sprinteurs ne sont, pour différentes raisons, pas encore totalement opérationnels. “Pour le moment, c’est à nous de jouer. On a quartier libre et on doit faire le maximum pour essayer d’apporter une première victoire à l'équipe”.

« BRAM WELTEN, UN FUTUR GRAND SPRINTEUR »

Car si les formations AG2R La Mondiale, Cofidis, Delko-Marseille Provence-KTM, Direct Energie, FDJ et Vital Concept ont toutes déjà eu l’occasion de gagner à plusieurs reprises ces dernières semaines, la Fortuneo-Samsic court toujours après son premier bouquet. “On l’attend, forcément. Si on avait pu gagner au Tour du Haut-Var, on ne se serait pas gêné. On va viser les grosses courses WorldTour comme Paris-Nice très bientôt avec nos recrues, Amaël (Moinard) ou Warren (Barguil), mais une victoire reste une victoire, où que ce soit”, ajoute Kévin Ledanois. Evidemment, la saison ne fait que commencer et les Bretons auront tout le temps d’ouvrir leur compteur. “Il n’y a pas de quoi s’inquiéter, d’autant que les objectifs de l’équipe ont un peu évolué”, ajoute l’ancien Champion du Monde Espoirs.

"On n’est qu’au mois de février et on ne s’affole pas. On espérait mieux bien sûr, mais ça viendra. D’ici un mois maximum”, ajoute Benoît Jarrier, qui trouve quand même de claires explications à ce manque de réussite actuel : “On sait qu’aujourd’hui, 90% des courses arrivent au sprint. Si tu as un sprinteur en forme très tôt dans la saison, ça peut t’aider à ouvrir ton compteur”. Or, pour l’instant, ce sprinteur, la Continental Pro ne l’a pas encore. Maxime Daniel n’a pas été en réussite en ce tout début d’année. Quant à Bram Welten, il semble avoir besoin de temps. “Personnellement, je pense que c’est un futur grand sprinteur”, se mouille Jarrier. “Mais il est tout nouveau à ce niveau et il doit prendre le temps de s’adapter et de trouver ses repères. Il est encore un peu tendre mais ça viendra, et sincèrement, je ne serais pas surpris qu’il en claque une cette année !”.

« WARREN (BARGUIL) N’A PAS DEMANDÉ À ÊTRE ACCOMPAGNÉ PAR TEL OU TEL COUREUR »

Comme ce week-end sur le Tour du Haut-Var, les attaquants vont donc pouvoir s’exprimer une nouvelle fois en fin de semaine, en Drôme-Ardèche. Où Warren Barguil en profitera pour affiner son coup de pédale. “Bientôt, il faudra que l’on soit capable d’accompagner à 100% Warren mais pour le moment, il n’est pas encore prêt”, détaille Benoît Jarrier. “Il va monter en puissance tranquillement et on a bien vu sur le Tour La Provence qu’il n’a pas hésité à travailler pour Maxime Bouet”. Avec ce nouveau leader pour les grandes courses par étapes, le rôle de garçons tels que Benoît Jarrier ou Kévin Ledanois va-t-il évoluer par rapport aux saisons précédentes ? “Je vais rester équipier et faire mon boulot au mieux”, répond Jarrier, qui, même s’il n’est pas grimpeur, accompagnera le double lauréat d’étapes du dernier Tour de France à différentes occasions. “Il n’a pas demandé à être accompagné par tel ou tel coureur toute la saison. Il va laisser l’effectif tourner et on courra tous avec lui à un moment ou un autre”. Une situation qui ravit Benoît Jarrier mais également Kévin Ledanois : “C’est la demande de Warren en personne. Il ne veut pas faire un groupe restreint de 7-8 autour de lui. Il veut courir avec tout le monde et c’est ce qui fait que la cohésion d’équipe est au top. Il n’y a pas un groupe grimpeurs ou un groupe sprinteurs. On fait quand même des groupes en fonction des courses pour être le plus performant possible, bien sûr, mais on va tourner, tous ensemble”.

“Il aura quand même souvent Amaël (Moinard) avec lui. C’est son bras droit et son conseiller. Peut-être qu’il imposera un ou deux autres coureurs autour de lui sur certaines courses, mais pas plus”, conclut Benoît Jarrier. En attendant de retrouver le grimpeur Warren Barguil et le sprinteur Bram Welten au top de leur condition, ce sera sans doute encore une fois aux attaquants de tenter de débloquer le compteur pour la Fortuneo-Samsic, ce week-end, sur la Classic de l’Ardèche puis la Drôme Classic. 

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