Fabien Doubey tout-terrain à Oman

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

Fabien Doubey est bien rentré dans son exercice 2018. Pour entamer sa deuxième saison chez les pros, le sociétaire du Team Wanty-Groupe Gobert tenait à retourner au Moyen-Orient, sur les routes du Tour d’Oman. Capable d’accompagner les meilleurs dans les ascensions les plus difficiles mais également prêt à frotter face aux cadors du sprint, le coureur de 24 ans a pris la 13e place du classement général final. De quoi aborder avec sérénité les prochaines échéances du calendrier, à commencer par les Boucles Drôme-Ardèche, ce week-end. De retour en France, le Franc-comtois a pris le temps de faire le point avec DirectVelo. 

DirectVelo : Tu as semblé déjà très en jambes pour ta reprise sur le Tour d’Oman !
Fabien Doubey : Je tenais à retourner à Oman car ça m’avait beaucoup plu l’an passé, pour mes débuts chez les pros. C’est vrai que la course s’est bien déroulée pour moi. Pourtant, en arrivant là-bas, je ne savais pas trop où j’en étais par rapport aux autres coureurs qui, pour la plupart, avaient déjà eu l’occasion de courir les semaines précédentes. Mais dès le deuxième jour, j’ai senti que j’étais bien, dans le match, et ça m’a rassuré.

Cette belle performance le deuxième jour, lorsque tu as accompagné les tous meilleurs, prouve aussi que tu t’es vite acclimaté…
Il a fallu que je m’acclimate doublement : à la chaleur d’abord, car entre les conditions à Besançon et celles à Oman, il y avait une belle différence (sourires), mais aussi physiquement car il y avait le rythme de la compétition à retrouver. J’ai vite vu et compris que les sensations étaient bonnes. J’ai aussi eu le temps de m’acclimater sur la première étape, qui était plate et réservée aux sprinteurs. En tout cas, c’est toujours agréable de marcher tout de suite dans la saison car tu te dis que tu as bien travaillé pendant la période hivernale.

« JE CONNAIS MES QUALITÉS ET MES DEFAUTS »

L’an passé, tu débutais chez les pros et avais encore tout à découvrir. Et maintenant ? 
Cet hiver, j’ai augmenté encore un peu mon volume de travail, par principe de progressivité. J’ai toujours fait ça, depuis des années. Je pense avoir passé un cap par rapport à l’an passé et ça s’est vu la semaine dernière. Lorsque le rouleau compresseur se mettait en place en fin de course, je répondais présent et ça me faisait moins mal. Heureusement cela dit, car c’est dans une logique de progression. Cette année, je ne vais pas repartir sur un copier-coller, mais le fond restera le même. D’ailleurs, mon calendrier sera sensiblement le même que la saison passée, même s’il y aura quelques ajustements et changements forcés. Je ne retournerai pas au Tour de Catalogne, par exemple, puisque l’équipe n’y a pas été invitée (après le week-end en Drôme-Ardèche, il partira en stage en altitude du côté de l’Etna puis disputera la Semaine Coppi & Bartali, NDLR). En tout cas, je connais mes qualités et mes défauts et je vais travailler en conséquences.

Et quels sont ces principaux défauts ?
Il y en a un en particulier, c’est l’effort lactique dans le final. Ce sont ces efforts violents qui permettent d’aller gagner une course. J’ai toujours pêché dans ce domaine, on l’a constaté avec des analyses. Lors de mes grosses saisons de cross, déjà, j’étais quelqu’un de régulier mais j’avais du mal sur ces efforts courts et intenses, au lactique. Je dois travailler ce point-là, c’est super important. C’est ce qui me permettra aussi de mieux encaisser les accélérations dans les bosses.

« MON SECTEUR FAVORI RESTE LES COURSES D’UNE SEMAINE »

Sur le Tour d’Oman, on t’a vu t’accrocher dans les étapes pour puncheurs-grimpeurs mais tu t’es aussi frotté aux sprinteurs, notamment le dernier jour en prenant la 11e place !
C’est l’avantage d’une course comme celle-ci : on peut se tester sur tous les types d’efforts. C’est le meilleur moyen de savoir où tu en es, dès le mois de février.

Vendredi, tu t’étais fait peur lors du sprint…
Un coureur de chez Trek (Nicola Conci, NDLR) m’a accroché la roue-arrière et m’a coupé tous les rayons. Je ne suis pas tombé, au prix d’un gros dérapage maitrisé, mais j’ai dû m’arrêter pour changer de roue. Comme l’incident a eu lieu dans les deux derniers kilomètres, je n’ai pas perdu de temps au classement général.

« J’AIMERAIS DISPUTER LE DAUPHINE »

Te présenteras-tu avec une certaine ambition sur la Classic de l’Ardèche puis le Drôme Classic ?
L’an passé, je me souviens que j’étais arrivé au pied de la dernière bosse dans le groupe qui s’est joué la gagne sur la Drôme Classic (18e). J’en ai un bon souvenir. Il faudra voir comment je me sentirai après 200 kilomètres de course car j’avais fini un peu cuit la dernière fois. Mais bon, j’ai une année chez les pros dans les jambes depuis et peut-être que je verrai encore la différence, comme à Oman. D’autant que sur le papier, ces courses d’usures me plaisent beaucoup.

Quels seront tes gros objectifs de la saison ?
J’ai envie de briller sur les courses d’une semaine, comme le Tour de Romandie. Je ciblerai aussi les Ardennaises une nouvelle fois. Je ne connais pas encore mon calendrier après le mois d’avril mais idéalement, j’aimerais disputer le Dauphiné. Je l’ai dans un coin de la tête… Par contre, je ne pense pas du tout au Tour de France : c’est encore trop tôt pour moi. 

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