Avec Ayumu Watanabe, le soleil se lève toujours à Blagnac

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

L’histoire récente du cyclisme japonais est liée au club amateur du GSC Blagnac-Vélo Sport 31. Souvent, les Nippons ont fait leurs armes en France, à l’image de Fumiyuki Beppu, sociétaire du VC La Pomme Marseille pendant trois ans, entre 2002 et 2004, avant de faire directement le grand saut pour la Discovery Channel l’année suivante. D’autres Japonais ont donc fait le choix de tenter l’aventure à Blagnac. Exemple le plus marquant, celui de Yukiya Arashiro, aujourd’hui membre de la Bahrain-Merida et porteur du maillot de Blagnac en 2005. Plus récemment, Tomohiro Kinoshita a passé plusieurs saisons en Haute-Garonne. Ces garçons sont aujourd’hui imités par Ayumu Watanabe, nouveau coureur du pays du Soleil-Levant à porter le maillot de la formation de DN1.

« RECONNAISSANT ENVERS TOUS CEUX QUI M’AIDENT »

Mais alors, pourquoi ce lien et ce choix ? “J’ai déjà couru pour La Bande l’an passé et cette saison, je passe encore un cap avec Blagnac. Le niveau est de plus en plus élevé mais ça me plaît. Il y a un lien particulier entre le club de Blagnac et les coureurs japonais. Cette connexion, elle se fait avant tout grâce au lien entre Denis Gonzales et Akira Asada (ancien coureur japonais, Champion national en 1990 et qui travaille depuis des années pour faire venir les Espoirs de son pays en Europe, NDLR). Il y a d’autres Japonais, certes pas beaucoup, qui sont passés par le peloton amateur français puis qui sont devenus coureurs professionnels par la suite. Cela donne des idées”, détaille Ayumu Watanabe auprès de DirectVelo.

Surtout, le Nippon n’est pas totalement dépaysé à Blagnac. Et pour cause :
“Aujourd’hui, je suis installé à Auterive, à trente minutes de Toulouse. J’habite dans l’appartement de l’équipe nationale du Japon, qui n’est pas loin des locaux du GSC Blagnac,” se réjouit celui qui doit tout de même encore régler quelques problèmes administratifs. “J’essaie d’obtenir un visa de travail en ce moment, mais j’ai l’impression que c’est particulièrement compliqué. A part ça, cette vie ici est vraiment épanouissante ! Je suis reconnaissant envers tous ceux qui m’aident. Je savais qu’en venant en France, j’allais pouvoir apprendre beaucoup de choses sur la façon de  courir et c’est le cas”.

« JE GAGNERAI LA PROCHAINE FOIS »

Baigné dans le monde du cyclisme depuis très jeune, avec des parents passionnés, Ayumu Watanabe s’est vite découvert un rêve : “Très jeune, je regardais les compilations des meilleurs moments du Tour de France en différé. Dès mes 10 ans, j’ai commencé à m’imaginer faire du cyclisme et venir en Europe, pour faire comme à la télé !”. Désormais parti pour suivre les traces de ses aînés, celui qui vient de fêter ses 20 ans le 8 mars dernier se veut très ambitieux. “Je veux me mettre au niveau de coureurs comme Fumiyuki Beppu ou Yukiya Arashiro. Ils m’ont appris beaucoup de choses. Au Japon, on est un peu coincé. Il faut venir ici et se faire une place, c’est le sentiment que j’ai eu et que j’ai encore aujourd’hui”.

La semaine passée, le coureur originaire de Köriyama, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Fukushima, a envoyé un premier signal en terminant 2e du Trophée des Bastides (Toutes Catégories), dans le Lot-et-Garonne, en étant seulement devancé par Stéphane Poulhiès (Occitane CF). “C’est dommage de passer à côté de la victoire mais c’était encore une belle expérience. Je savais que je faisais face à un ancien pro et que je n’aurais aucune chance de gagner sans le lâcher avant le sprint”, concède le Japonais. “J’ai appris beaucoup de ce final face à lui… Je n’ai pas gagné, mais je gagnerai la prochaine fois. Je me sens plus fort à chaque expérience”. Prochain rendez-vous : la Kattekoers, le Gand-Wevelgem des Espoirs, ce dimanche, avec sa sélection nationale. 

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