Arthur Vichot l'a en travers de la gorge. Sur la deuxième étape du Tour de l'Ain, le pensionnaire de la formation Groupama-FDJ a dû se contenter de la deuxième place, après le déclassement de Nicolas Edet (voir ici). Très déçu au terme d'une course ''faussée'', le double Champion de France revient sur sa fin de course auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Que s'est-il passé dans le final ?
Arthur Vichot : Dans la dernière bosse, j'ai fait travailler David (Gaudu) pour revenir sur les trois qui étaient devant (Rein Taaramäe, Nicolas Edet et Matteo Badilatti, NDLR). Derrière eux, on a réussi à sortir à quatre. On a bien travaillé dans le faux plat, puis dans la descente pour revenir. On est rentré à environ quatre kilomètres de l'arrivée. À une borne et demi de la ligne, il y avait un rond-point que l'on devait prendre par la droite. On devait en faire tout le tour. Il y avait un gendarme qui s'occupait de la circulation. À cet endroit, Nicolas Edet est passé par la gauche. Il nous a mis 100 mètres dans la vue. Après, comme c'était un final stratégique, on s'est regardé et c'était fini. Javier Moreno y est allé et c'était pareil, ça n'a pas réagi. J'ai lancé le sprint au kilomètre et je suis parvenu à revenir dans sa roue, mais je termine troisième.

Comment as-tu réagi sur le moment ? 
À un kilomètre et demi, j'ai déjà dit à l'oreillette que ce n'était pas normal. Il (Nicolas Edet) a pris le rond-point par la gauche et ça casse toute la course. Sur le papier, j'étais le plus rapide. J'ai lancé mon sprint à un kilomètre et je les ai tous fait péter de ma roue. Finalement, on ne saura jamais si j'aurais pu gagner... C'est d'autant plus rageant car avec la disqualification de Nicolas Edet, je termine deuxième.

« UN PEU INJUSTE »

Quel est ton sentiment après ce final ? 
C'est un peu injuste parce qu'après l'attaque de Nicolas Edet, ce n'est plus du tout la même course. Ça commence à me gaver. Je reviens de blessure et j'ai tout fait pour revenir. J'ai fait beaucoup d'efforts et de sacrifices pour retrouver mon niveau et là je vois un coup comme ça... Ça paraît être des petits trucs mais au final, ça casse des courses... Ça me fait chier.

Tu étais très fort dans le final, après un gros travail tout au long de l'étape...
C'était l'objectif. J'avais annoncé que j'allais être performant dès ma reprise. J'étais motivé mais on ne sait jamais, on n'est jamais sûr de soi-même. Je m'en fous de surprendre du monde par mon retour. Je sais ce que j'ai fait et je connais mes qualités. J'ai travaillé pour donc c'est un juste retour sur investissement de revenir à ce niveau là. Si ça surprend du monde, tant mieux mais moi ça ne me surprend pas. Je sais ce que j'ai fait pour revenir.

Malgré la déception, est-ce une satisfaction de te retrouver à jouer sitôt la victoire ?
Je ne relativise pas. Dans le vélo, il faut prendre ce qu'il y a, quand c'est sous la main. On ne sait jamais ce qu'il peut arriver demain. Il ne faut pas se dire que c'est bien parce que je reviens en forme. Je ne suis pas content, j'ai loupé la victoire.

« RIEN A REGRETTER »

Tu es toujours dans le jeu pour le général, avant l'arrivée au Col de la Faucille, dimanche...
L'objectif sera de faire la plus belle montée possible. J'aurais préféré qu'il y ait plusieurs cols avant la Faucille pour user tout le monde. Je verrai, je vais faire le maximum et il n'y aura rien à regretter demain (dimanche). On a aussi David (Gaudu) qui pourra jouer cette étape.

Justement, l'équipe était très forte collectivement, aujourd'hui (samedi)...
On a une équipe de jeunes. Sur des courses comme cela, il faut apprendre et prendre les choses en main. C'est comme ça que l'on progresse. Il ne faut pas regarder les autres. Des jeunes comme Léo (Vincent) ou même comme David (Gaudu), qui est tout nouveau dans le rôle de leader, apprennent dans ce genre de situation. Des fois, on fait des erreurs et des fois ça marche. Aujourd'hui, Léo (Vincent) a fait un très gros travail. Franchement, il a été exceptionnel. C'est comme ça que l'on peut performer sur des grandes courses. Cela reste notre objectif.