Bruno Armirail : « J’étais assoiffé ! »

Crédit photo Régis Garnier - www.velofotopro.com

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Drôle de contre-la-montre, ce jeudi, pour Bruno Armirail. Prétendant à un podium sur le Championnat de France Elites de la discipline, à Mantes-la-Jolie (Yvelines), le rouleur de la Groupama-FDJ a dû composer sans bidon, après avoir perdu le sien dès les toutes premières minutes d’effort. Une situation particulièrement délicate sur un chrono de 45,4 kilomètres disputé sous une grosse chaleur. Le coureur de 24 ans, finalement 7e de l’épreuve (voir classement) revient sur cette expérience et sur sa performance auprès de DirectVelo.

« Je suis déçu, je n’étais pas ici pour faire septième, je visais au moins un podium. Mais j’ai perdu mon bidon au bout de trois ou quatre bornes. Je m’en suis rendu compte quand j’ai voulu boire en haut de la première bosse. Pendant le chrono, j’ai pris une bouteille d’eau tendue par un spectateur. Je sais qu’il ne faut pas le faire, mais j’étais obligé, j’étais assoiffé ! J’ai ensuite attrapé un bidon au ravitaillement, mais c’était déjà trop tard, j’étais déjà déshydraté...

« JE NE PEUX PAS DIRE SI C’EST UNIQUEMENT À CAUSE DE LA DÉSHYDRATATION »

Ce n’est que ma première année chez les pros (il avait couru deux saisons à l’Armée de Terre, mais avait longtemps été blessé, NDLR), ce n’est donc pas grave. Je n’ai que 24 ans, il y aura d’autres occasions de viser un podium voire un titre.

Je suis quand même déçu de moi. L’an dernier, j’avais fait 6e alors que j’étais amateur, à une seconde de la quatrième place. Là, je n’avançais plus au bout de 30 bornes.  C’est comme ça, c’est le vélo. Pourtant au début, ça allait très très bien… Je ne peux pas dire si c’est uniquement à cause de la déshydratation. On a les capteurs de puissance sur le vélo, je voyais que je n’avais plus de force, je crachais, je cherchais de l’air. C’était dur. Je sais que c’est déjà arrivé à Tony Gallopin de perdre un bidon, et il avait quand même performé. C’est dur le vélo, c’est comme ça. Peut-être que je me suis enflammé. J’avais tout fait pour être prêt.

« JE M'ÉTAIS MIS LA PRESSION »

Ce sera aussi mon objectif l’an prochain. C’est très particulier un Championnat. Une carrière peut se jouer sur un Championnat de France, et j’en sais quelque chose : grâce à mes deux médailles d’argent l’an dernier, j’ai été stagiaire à la FDJ. J’avais d’autres possibilités, c’est dire comme ça compte dans une carrière… Un maillot bleu blanc rouge peut donc jouer. Je m’étais mis la pression, même si je sais qu’il ne faut pas. Je veux toujours bien faire sur un chrono, comme c’est ma spécialité.

Pour la suite, je ne veux pas brûler les étapes pour pouvoir faire une carrière chez les pros. Gagner sa vie en faisant du vélo, c’est déjà quelque chose. Je suis fils d’agriculteurs, je sais ce que c’est que de devoir gagner sa vie… ».

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