Steven Henry : « On est vent de face »

Crédit photo Bettini - uec.ch

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Un relais trop appuyé qui éparpille l'équipe de poursuite et c'est le Championnat d'Europe sur piste de l'équipe de France d'endurance qui part en biais le premier jour. Les portes de la finale se referment d'un coup sur les doigts du quatuor tricolore "alors qu'ils marchaient vraiment bien", assure Steven Henry, l'entraîneur national.
Au tableau des médailles, que la télévision affiche plusieurs fois par jour au point de remplacer l'interlude, l'endurance revient de Glasgow avec une seule médaille : celle en argent d'Adrien Garel (Vital Concept), au scratch. Toutefois, pour les débuts de la qualification olympique, l'ensemble de la délégation française a marqué des points. "On a sauvé les meubles", commente Steven Henry qui dresse le bilan pour DirectVelo de cette première étape sur la route de Tokyo 2020.

DirectVelo : Quel bilan fais-tu du Championnat d'Europe ?
Steven Henry : Un bilan moyen. Il ne manque pas grand chose mais nous avons un peu vent de face depuis les Mondiaux d'Apeldoorn. Depuis les 3'56" de Manchester (1), la roue a tourné. Sans l'erreur d'un coureur, la poursuite par équipes serait allée en grande finale. Dans l'élimination de l'Omnium, Laurie Berthon est sanctionnée alors qu'elle ne fait pas de faute. Benjamin Thomas est dans le match à l'Omnium et termine à 3 points de la médaille d'argent. Nous n'avons pas été en réussite mais le bilan est ce qu'il est. On a grillé un joker pour la qualification olympique et il faudra scorer aux deux premières manches de Coupe du Monde. Mais ça ne remet pas tout en cause.

Les filles avec une équipe renouvelée terminent 5e après avoir réussi le 4e temps en série...
Au premier tour, Pascale Jeuland a fait une erreur technique. Mais elle s'est mis beaucoup de pression pour son retour. Elle est restée presque trois ans sans faire de grand Championnat. On a marqué des points pour la qualification olympique.

« LES COUREURS RESTENT MOBILISES »

Quelle était l'ambiance dans l'équipe ?
Les coureurs restent mobilisés car ils savent qu'il y a du potentiel. Nous sommes tous en mode "qualification olympique". Si la poursuite par équipes avait marqué dès le premier soir, ça nous aurait lancé sur de bons rails. Dans l'Américaine, tant chez les hommes que les femmes, ils n'ont rien lâché. Tout le monde est très mobilisé et a envie de mettre les bouchées doubles.

Comment as-tu trouvé le niveau physique de tes coureurs ?
Les garçons marchaient vraiment bien. Sans l'erreur en poursuite par équipes, ils auraient pu faire 3'55" et même battre le record de France (3'55"78). Benjamin était en tête de l'Omnium avant la dernière épreuve mais il a encore du mal à gérer cette position. Chez les filles, Coralie Demay était solide en poursuite par équpes et en poursuite individuelle, elle manque la petite finale pour 3/10. Laurie était bien physiquement. Dans l'Américaine, Pascale et Coralie provoquent le gros coup alors que le niveau du Championnat d'Europe, c'est celui du Championnat du Monde dans cette discipline.

« IL FAUT QUE ÇA DEVIENNE UNE ROUTINE »

Quel était le niveau de l'adversité ?
Les Italiens étaient très solides en poursuite par équipes (2) mais on pouvait être pas loin d'eux en terme de chrono. Les Anglais, pourtant chez eux, n'ont pas écrasé. Les Allemands, on ne les voit pas mais ils sont toujours là (3). En qualification olympique, tout le monde aligne la meilleure équipe. Tout le monde est au taquet. Il n'y a que les Danois qui étaient un peu en retrait car ils avaient trois cadres en moins, retenus au Tour du Danemark.

Comment éviter à l'avenir ce qu'il s'est passé en poursuite par équipes ?
Depuis plusieurs années, on était dans le développement physique et technique. Dorénavant, dans les stages, on enchaînera les poursuites de 4 km départ arrêté pour que ça devienne une routine.

(1) : Face à la Grande-Bretagne, à l'occasion de la 2e manche de la Coupe du Monde en novembre 2017, l'équipe de France avait signé 3'56"414 à seulement 3/10 des Anglais.
(2) : Vainqueurs chez les hommes et 2e chez les femmes de la poursuite par équipes, médaille d'argent de Viviani à l'Omnium et médaille de bronze pour Letizia Paternoster
(3) : L'Allemagne termine 4e de la poursuite par équipes chez les hommes et 3e chez les dames.

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