L'attente a été longue pour Jade Wiel. Provisoirement installée en tête du classement du contre-la-montre Juniors Dames des Championnats de France, la concurrente du Comité Bourgogne-Franche Comté a longuement attendu l'arrivée de sa dernière rivale, Marie Le Net. Après l'arrivée de cette dernière, l'anxiété a laissé place à la joie et à l'émotion. L'habituelle sociétaire du VC Morteau-Montbenoît se livre auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Tu viens de décrocher un nouveau maillot de Championne de France !
Jade Wiel : C'est le plus beau doudou, et le plus gros (rires). Je n'y crois pas. Dans le final, on me disait que c'était énorme, que j'agrandissais encore l'écart, et j'avais une belle avance. Une fois sur le podium provisoire, j'ai vu deux voitures arriver avec Marie Le Net. Je me suis dit que c'était fichu, mais en fait, ça l'a fait. C'est vraiment ma plus belle victoire. Je me suis battue contre moi-même. C'est simplement dommage de ne pas pouvoir porter le maillot durant une année complète. Je ne sais pas si je vais disputer d'autres contre-la-montre cette saison.

Comment as-tu géré ton effort ?
Je crois que je n'ai pas géré. Je suis partie à fond, et j'ai continué à fond. À la fin, je n'en pouvais plus. Victoire (Berteau) était juste devant moi, mais je n'arrivais pas à revenir sur elle. Je me suis dit que j'avais trop donné, et que j'étais en train de m'écraser. J'ai fait un sprint pour essayer de finir le plus vite possible. Je pense que le parcours favorisait les grimpeuses par rapport aux vraies spécialistes. Même pour quelqu'un qui est fort en chrono, c'était difficile de gérer. Comme on ne pouvait pas perdre trop de temps dans le final, c'était dans la montée qu'il fallait donner le meilleur.

« JE NE VOULAIS PAS VISER TROP GRAND »

T'attendais-tu à remporter ce contre-la-montre ?
En chrono, je n'y aurais jamais pensé. Le circuit me plaisait bien, mais je suis tombée hier (mardi), lors de la reconnaissance. Je ne voulais pas trop prendre de risques dans les virages. J'étais déçue de mon début de saison. Du coup, ça montrait simplement que mon corps avait juste besoin de se reposer. Maintenant, je vais embrayer. Je n'ai pas eu de moment de doute, mais j'ai juste compris que je n'étais pas un robot. J'ai écouté mon corps. Je me suis entraînée sous le chaud, c'était horrible, mais je vois que ça a payé. Ça me donne envie de m'entraîner encore plus. Je veux vraiment remercier mon entraîneur qui me soutient toujours et qui croit toujours en moi.

Qu'attendais-tu de cette épreuve ?
Ce matin, je ne voulais pas viser trop grand pour ne pas être déçue. Je me suis dit que si je faisais un podium, ce n'était déjà pas mal parce que j'avais des concurrentes très fortes. J'avais surtout peur de Marie (Le Net) et de Maïna (Galand), qui étaient sur leurs terres. Je n'y croyais pas. Au final, cette victoire me montre que je ne suis pas ridicule dans cet exercice, et que sur certains parcours, je peux exceller. Aujourd'hui (mercredi), je me disais que l'effort allait être assez long. Au final, ça ne s'est pas si mal passé (sourire).

« TOUJOURS Y CROIRE »

Ce succès constitue également une belle revanche après les Championnats d'Europe contre-la-montre, où tu étais déçue de ta performance...
C'était un parcours qui pouvait me plaire parce qu'il y avait une belle montée. Mais qui dit belle montée, dit également belle descente. Au final, j'étais déçue, et quand on a analysé mes courbes, on a compris que c'était dans la montée où j'ai perdu du temps. Je me suis remise en question. Cette victoire montre qu'il faut toujours y croire.

Ce titre peut-il te permettre d'évoluer à l'échelon supérieur en 2019 ?
Je ne sais pas. Je roule actuellement avec un vélo de l'équipe Sunweb féminines, où j'ai été stagiaire cette année. J'espère qu'ils seront contents, et qu'ils se diront qu'ils peuvent me faire confiance. J'aimerais bien passer professionnelle l'an prochain. Avec Sunweb, j'ai déjà réalisé un premier stage sans vélo, pour apprendre à se connaître, un deuxième stage, notamment en compagnie de Juliette Labous, et lors d'un dernier rassemblement, en mai, j'ai réalisé des tests avec eux.

Et désormais cap sur la course-en-ligne ?
Je suis déjà trop contente ! Ça va me donner encore plus de liberté pour la course en ligne. Je me dis que je n'ai rien à perdre et que je pourrai tout tenter. L'objectif sera de faire une belle course pour ne rien regretter. Je ne vais pas attendre le sprint !