Geoffroy Becret se libère avant d’arrêter

Crédit photo Camille Nicol

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Finir en beauté. Telle est la devise de Geoffroy Becret au moment d’aborder le Championnat de France Espoirs, et plus généralement la fin de saison 2018, sa dernière dans les pelotons. Après avoir mis du temps à trouver ses marques lors de ses différentes saisons Espoirs au CC Nogent-sur-Oise, le natif de Soissons (Aisne) a trouvé son équilibre cette année à l’UC Cholet 49. Avec des résultats à la clef : une victoire d’étape au Tour des Deux-Sèvres (Elite Nationale) et dix Top 10, dont une 7e place à l’Estivale Bretonne. Pour autant, malgré ses progrès, l’athlète de 22 ans ne s’imagine pas une seconde faire carrière dans le cyclisme, et préfère donc assurer ses arrières en poursuivant ses études, comme il l’explique à DirectVelo avant le Championnat national de ce vendredi.

DirectVelo : Tu réalises une belle saison 2018 !
Geoffroy Becret : Le changement de club m’a fait du bien. J’ai un programme complètement différent de ce que je connaissais à Nogent. Les courses me conviennent mieux. J’ai bien bossé cet hiver également, avec pas mal de stages perso, ou avec des potes. Je me sens mieux à Cholet car je peux avoir ma propre carte à jouer et parfois, les autres roulent pour moi.

Tu sembles avoir mis du temps pour passer un cap, physique et mental ?
J’ai passé toute ma jeune carrière à Nogent, depuis les pré-licenciés… J’ai toujours fait du vélo, car mon père en faisait aussi. Mais j’ai toujours été “moyen”. Enfin, je gagnais quatre-cinq courses par an chez les Minimes-Cadets, mais j’étais loin d’écraser les courses dans la région. Je ne regrette pas du tout ces saisons à Nogent. Le club m’a beaucoup apporté évidemment… C’est simplement que je me sens plus épanoui en DN2 aujourd’hui. Et je me dis que j’aurais peut-être dû faire l’inverse : commencer en DN2 pour ensuite rejoindre une DN1. Mais ce qui est fait est fait. Je ne regrette pas ce que j’ai fait, ça restera de belles expériences.

Tu ressentais trop de pression au CC Nogent-sur-Oise ?
Les enjeux étaient importants. Forcément, il y avait plus de pression qu’à Cholet. Et puis, encore une fois, c’était une question de statut également. Au briefing, il s’avérait qu’il y avait toujours un coureur plus fort que moi pour qui rouler, alors que sur certaines épreuves, j’aurais peut-être pu faire un résultat si j’avais eu ma chance. Et je le prouve cette année.

Tu as plutôt un profil de grimpeur mais finalement, tu ne t’es encore jamais révélé dans cet exercice dans les pelotons !
Oui car mon calendrier ne me le permet pas. On monte rarement des cols en course. Enfin, ça ne m’empêche pas d’essayer de m’exprimer sur les bosses de deux-trois kilomètres, pour puncheur.

« JE N’AI RIEN LÂCHÉ, J’Y CROYAIS »

Cette année, tu as enfin décroché une victoire de référence, lors du Tour des Deux-Sèvres…
C’est clair que celle-là, depuis le temps que je l’attendais ! Ma dernière victoire, c’était en deuxième catégorie. Je n’avais encore jamais gagné en première catégorie, alors une Elite Nationale, c’est encore mieux (sourires). Je n’ai rien lâché, j’y croyais. Je m’en sentais capable car il m’était déjà arrivé plusieurs fois de ne pas passer loin. Malheureusement, je n’ai aucune pointe de vitesse et cela m’a souvent joué des tours. Mais là, avec une arrivée en bosse, c’était parfait.

On te dit très offensif !
Oui, je suis vraiment tout le temps à l’attaque, j’adore ça. Le vélo sans attaquer, ce n’est pas marrant. Je ne vais pas passer la journée dans le peloton. C’est pour ça que je suis souvent échappé. En plus, je n’aime pas beaucoup frotter, voire pas du tout en fait (rires).

Voilà qui promet pour les années à venir !
En fait, je vais arrêter le vélo… En parallèle du cyclisme, ces derniers temps j’ai passé un BTS mais qui ne m’intéressait pas du tout. De toute façon, je n’ai jamais trop bossé à l’école jusqu’ici, mais je me rends compte qu’il va falloir que ça change. J’ai loupé mon BTS mais maintenant, j’ai envie de prendre ma vie en main. J’ai la lucidité de savoir que je ne passerai jamais pro, même si je progresse. J’ai envie de me réorienter. Et peut-être que je reprendrai le vélo plus tard, pour le plaisir.

Dans quelles conditions abordes-tu le Championnat de France Espoirs puis la fin de saison, en sachant que tout cela est sur le point de s’arrêter ?
C’est une bonne chose car je cours plus libéré. D’ailleurs, c’est peut-être pour ça que les résultats suivent. Je ne me prends pas la tête en ce moment. Je sais que ça va être mon dernier Championnat de France. C’est forcément un sentiment particulier. Mais je vais profiter à fond.  

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