Julien Thollet : « Une saison moyenne » avant le Mondial

Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo

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L'Équipe de France sur route Juniors débarque sur les Championnats du Monde d’Innsbruck, en Autriche, sur la pointe des pieds. Cette année, aucun coureur tricolore n’est véritablement sorti du lot, à l’échelle nationale comme internationale. Conscient des limites de son effectif, Julien Thollet espère tout de même voir ses hommes créer la surprise, avec un groupe qu’il a voulu mixte, entre des hommes d’expérience et des grimpeurs. DirectVelo a pris la température avec le sélectionneur national des Bleus.

DirectVelo : Peux-tu nous parler du groupe que tu as construit pour ce Championnat du Monde Juniors ?
Julien Thollet : Le circuit m’a forcément influencé, bien que même si on l’annonce très difficile, il n’y aura en réalité “que” trois ascensions. Une première sur la partie en ligne, puis les deux longues du circuit. Je me suis appuyé là-dessus et j’ai fait un mixte. J’ai pris trois grimpeurs : Aloïs Charrin, Alex Baudin et Raphaël Da Costa Barros, qui se révèle depuis un moment et prend confiance en lui au fil des sorties. Il est venu chercher sa sélection sur les dernières semaines et il est intéressant de par sa forme et sa capacité à être actif. Puis j’avais trois autres hommes de base : Louis Barré, qui a connu une période creuse de mai à juillet, mais on connaît sa solidité en fin de course. J’ai aussi fait confiance à Valentin Retailleau par rapport à toute son expérience internationale. On pourra s’appuyer sur lui en tant que capitaine de route. C’est celui qui est le plus clairvoyant en terme de scénario de course. Même chose pour Hugo Page, qui est lui aussi solide physiquement. J’ai besoin de ces trois coureurs pour que nos trois grimpeurs arrivent dans les meilleures conditions possibles dans les ascensions.

« CES QUATRE COUREURS M’ONT POSÉ DES CAS DE CONSCIENCE »

Tu as dû laisser certains candidats sérieux à une sélection à la maison…
J’ai laissé à la maison Elliott Pierre et Valentin Paret-Peintre qui ont pourtant fait 1 et 2 sur la Classique des Alpes. Les observateurs pourraient se dire que c’est bizarre. Ils avaient aussi leur place, mais il a fallu trancher. C’est forcément une grosse déception pour eux, mais ils sont encore Junior 1. Le Champion de France Donavan Grondin ne fait pas le déplacement non plus, mais le parcours ne lui correspondait pas forcément. Nathan Vandepitte pouvait aussi espérer être là. Il marche fort en ce moment. Ces quatre coureurs m’ont posé des cas de conscience, mais encore une fois, on ne peut pas emmener tout le monde.

Qu’en est-il pour le chrono ?
Antoine Devanne est un spécialiste, qui aime ça et progresse dans la discipline. Il a fait de bons chronos tout au long de la saison et il l’a confirmé en faisant 2e sur le Championnat de France. Il est tombé sur un Kévin Vauquelin qui a vraiment explosé à ce moment-là. Il a réussi une belle saison route-piste. On ne l’a pas trop sollicité car il était aussi pris par la piste. Le Championnat de France a confirmé les bonnes dispositions et l’état de forme des coureurs, et j’ai pris les deux premiers. Comme pour la course en ligne, Donavan Grondin fait les frais de ce choix-là. Mais il connaît ses compétences physiques et c’est un homme fort sur la fin de saison. Il aura d’autres opportunités.

« DES COUREURS NOUS SONT SUPÉRIEURS »

Que penses-tu de la saison de l'Equipe de France Juniors en Coupe des Nations ?
Cette année, on n’a pas eu un noyau dur de trois-quatre coureurs dominateurs, comme on peut le voir certaines saisons. Le peloton français a été très homogène et c’est d’ailleurs pour ça que j’ai eu vraiment du mal à faire ma sélection. Ce niveau homogène rend les choses compliquées en France. A l’échelle internationale, nous avons été en-dessous d’une nation comme l’Italie, qui court très bien collectivement. Il y a Remco (Evenepoel) l’extra-terrestre, et puis de bons Norvégiens ou le Tchèque Vacek. Ces garçons-là nous étaient supérieurs cette année, sur les courses d’un jour comme sur les courses par étapes. C’était une saison moyenne pour nous, et notre septième place actuelle en Coupe des Nations reflète bien cela.

Que peut espérer ce groupe français à Innsbruck ?
Pour le chrono, on peut imaginer un Top 15. Des coureurs nous sont supérieurs. Le Top 5 est accessible sur la course en ligne, même si c’est très ambitieux.. Pour autant, si on arrive à bien courir collectivement et qu’un de nos coureurs arrive à se projeter devant, ça peut être intéressant. De toute façon, ce sera sans doute comme au Championnat d’Europe, avec Remco Evenepoel. Encore une fois, j’ai dit à mes coureurs de ne pas se focaliser sur lui, mais on sait que sur ce genre de parcours…  On ne va pas courir pour la 2e place car tout peut se passer, même si on ne souhaite aucun mal à Remco. On va se concentrer sur notre course, et voir ce que l’on est capable de faire.

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