49 partants : « Qui organise une 1.2 de 200 kilomètres mi-octobre ? »

Crédit photo James Odvart - DirectVelo.com

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En arrivant à la Kustpijl, tout a l'air anormalement calme. Aucun bus d'équipe dans les alentours, à l'exception de la camionnette du Team Differdange-Losch. Et pour cause, la dernière course UCI en Belgique a seulement attiré huit formations et 49 coureurs au départ. "Nous avons fait notre maximum. A la base, nous avions six équipes. Nous en avons finalement huit. Vous allez me dire, cela ne fait aucune différence. Attirer des équipes dans notre configuration était vraiment difficile", déplore l'organisateur Mark Slabbinck auprès de DirectVelo.

TROIS CAUSES POUR EXPLIQUER LE PETIT NOMBRE DE PARTANTS

L'organisateur a identifié trois causes à ce faible taux de présence. La première, la date. "D'habitude, nous organisons notre course à la mi-septembre. La commune a privilégié un triathlon court à ce moment-là. Finalement, nous avons été décalés à la mi-octobre, contre notre volonté." La deuxième, c'est le nombre d'équipes déjà en congés. "Certaines formations ont arrêté leur saison après Paris-Tours. Quatre équipes se sont désistées." La troisième, la concurrence directe des autres épreuves. "Ce samedi, il y avait également la Tacx Pro Classic, une course 1.1 dans la région de Zélande aux Pays-Bas. Ce n'est pas si loin de chez nous. Ce n'est pas à notre avantage. Ensuite, il y a le Tour de Turquie qui nous a piqué Sport Vlaanderen-Baloise en lui octroyant une invitation. Enfin, nous avions pour habitude d'accueillir les équipes de cyclo-cross. A la mi-octobre, ce n'est plus possible bien entendu. La saison de cross a déjà démarré", explique-t-il.

Pour le coureur de Tarteletto-Isorex David Boucher, il y avait moyen de trouver des coureurs. "Quand tu veux des coureurs, tu en trouves. En France, il y a les clubs de DN1. Où sont les clubs de la Topcompétition? Ont-ils tous arrêté leur saison? Cela ne sert à rien de s'interrompre maintenant pour reprendre l'entrainement en novembre."

« C'ETAIT QUAND MÊME LONG »

Ce petit peloton s'est élancé, sous le soleil, à 13h05. A peine le départ donné, la police ordonne l'arrêt des coureurs après 300 mètres, en raison d'un problème de signaleurs. De quoi rappeler l'incident de l'année dernière où le coup de sifflet avait été donné avec deux heures de retard (cliquez ici). Cette fois-ci, deux signaleurs n'avaient pas été placés au bon endroit. L'incident a été réglé au bout de dix minutes. "J'ai néanmoins cru qu'on allait revivre le même scénario que l'an dernier", déclare Gianni Marchand (Cibel-Cebon).

Une fois cet intermède passé, les 199 kilomètres ont paru bien long pour certains. "Je ne vais pas râler car j'ai gagné. Mais c'était quand même long", en rigole le vainqueur du jour Timothy Stevens.  Pour son coéquipier Gianni Marchand, "cela a rendu la course plus difficile et donc, cela a influencé sur le scénario de la journée. C'est vrai que c'était long par moments. Mais nous avons l'habitude de rouler ce genre de distance." Le directeur sportif de Lotto-Soudal U23 Kurt Van den Wouwer ne comprend pas pourquoi la course n'a pas été raccourcie. "Nous sommes en fin de saison. Il y a 49 coureurs au départ. Ce serait logique pour tout le monde d'enlever un tour."  David Boucher va dans le même sens : "Qui organise une course 1.2 de 200 kilomètres à la mi-octobre? Ce n'est pas sérieux. Nous avons fait du 45 de moyenne à 17. C'est encore plus difficile à tenir."

RETOUR A LA MI-SEPTEMBRE EN 2019

L'organisateur Marc Slabbinck n'est pas de cet avis. "C'est une course prévue longtemps à l'avance. Ce n'est pas parce que j'ai un peloton plus petit qu'il faut enlever des kilomètres. Le caractère sélectif doit rester présent. D'ailleurs, les trois derniers tours ont vraiment été passionnants." S'il essaye de positiver un maximum, l'organisateur est content de tourner la page et de se tourner vers l'édition 2019. "Stevens, Van Moer, Coenen, c'est vraiment un podium digne d'une classe 2. Je m'en réjouis. En 2019, nous ne rencontrerons plus le même problème. Nous serons de nouveau à la mi-septembre et tout ira bien", conclut-il.

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