Le club du CR4C Roanne, ses dirigeants et ses coureurs ne sont pas près d’oublier leur saison 2018. Une année durant laquelle ils ont accumulé les succès, portés - entre autre - par Geoffrey Bouchard, lauréat du Challenge BBB-DirectVelo, et qui les a également vus remporter la Coupe de France DN1. Alors, comment aborder l’exercice 2019 après avoir rendu une telle copie l’année précédente ? “Tout le monde nous dit que ce sera compliqué de faire mieux qu’en 2018. Ce qui est sûr, c’est que ce sera une saison différente”, répond Vincent Garin, pour DirectVelo. L’un des deux directeurs sportifs de la structure ligérienne, au côté de Sylvain Blanquefort, a conscience de l’attente qu’il y aura autour de son groupe dans les prochains mois. “Le club a réalisé une très bonne saison l’an passé, c’est vrai, mais il y a tout de même de très belles courses que nous n’avons pas gagnées, et que l’on aimerait gagner cette année. Chaque saison est différente et emmène son lot de satisfactions, comme de déceptions. Le tout, c’est d’essayer d’obtenir plus de satisfactions que de déceptions”, analyse-t-il. Pour autant, tout n’est pas une question d’accumulation de succès, loin de là. “Le but premier reste de faire progresser des coureurs. Ensuite, si on peut gagner des courses, j’aime autant que ce soit avec la manière, et toujours dans un souci de victoire collective. Il faut faire tourner, et essayer de gagner avec un maximum de coureurs possible”. 

RECONSTRUIRE SUR DES BASES SOLIDES

Au-delà des objectifs à l’échelle du club, Vincent Garin tient surtout à ce que chacun des éléments du groupe se sente progresser au sein du CR4C. “Les objectifs sont propres à chaque coureur : ça peut être de gagner une course dans la saison, de faire un général, d’être acteur sur quelques courses en particulier, ou simplement de passer un nouveau palier, d’être plus régulier…”. Vincent Garin le clame haut et fort : Sylvain Blanquefort et lui-même sont d’abord là pour “aider” chacun de ces coureurs. “Mais tout cela doit se faire en prenant un maximum de plaisir sur le vélo. Le plaisir est le moteur de la motivation. Notre philosophie, c’est la cohésion d’équipe, le travail collectif. On est à la recherche d’émotions collectives”. Et pour cela, le groupe compte bien s’appuyer sur les réussites de 2018. “On ne repart jamais d’une page totalement blanche, même si nous savons qu’il va falloir re-créer une émulation”.

JÉRÔME MAINARD POUR L'EXPÉRIENCE, JIMMY RAIBAUD POUR LA COHÉSION

Pour cette nouvelle saison, le club pourra compter sur le retour à la maison d’un certain Jérôme Mainard, redescendu chez les amateurs, à 32 ans. “C’est une plus-value. On sait qu’il ne vient pas dans l’équipe pour essayer de gagner vingt courses dans la saison. Il sera là pour transmettre toute l’expérience qu’il a accumulée”. Jimmy Raibaud, pour sa part, espérait faire le chemin inverse de Jérôme Mainard et retrouver les pros en 2019. Tout près de rejoindre la Continental de la Groupama-FDJ, il est finalement resté à quai et a choisi de continuer l’aventure en Rhône-Alpes. “Il nous a fait beaucoup de bien l’an passé et nous sommes heureux qu’il soit toujours là, même si nous aurions préféré, pour lui, qu’il retrouve une place chez les pros. C’est un garçon qui aide à la cohésion du groupe, et qui apporte de la sérénité”. Outre ces deux garçons, les Roannais pourront aussi s’appuyer sur Alexandre Jamet, 25 ans, ou Lucas Papillon, 24 ans. Ces derniers devraient prendre encore un peu plus de poids et d’importance dans le collectif. “Ce sont des garçons qui commencent à avoir de la bouteille, maintenant”, admet Garin.

DES RECRUES EN FORME DE PARIS

Les Espoirs Simon Combes, Louis Louvet, Andrea Mifsud et Fabien Rondeau ont rejoint l’équipe cet hiver. Quatre cas qui font office de paris prometteurs. “Le but, c’est de prendre des coureurs dont on pense qu’ils peuvent réaliser une meilleure saison 2019 que 2018. Ce n’est pas la peine d’aller chercher les mecs qui ont écrasé la saison précédente. Un coureur comme Simon Combes était pratiquement inconnu jusqu’à l’an passé. Il nous a fait très bonne impression sur les courses où nous l’avons vu évoluer, sans qu’il n’écrase les courses non plus. Mais nous avons senti un potentiel intéressant”, développe le directeur sportif, lequel promet donner beaucoup d’importance à l’aspect humain. “Même si quand on recrute un coureur, on ne le connaît pas encore très bien. C’est au feeling”. Avec ces arrivées, le groupe est rajeuni, ce qui était une véritable volonté des deux directeurs sportifs. “L’autre point important, c’était d’avoir des coureurs pour tous les types de terrains : sprinteurs, puncheurs, grimpeurs…”.

UN TITRE À DÉFENDRE EN COUPE DE FRANCE

En terme de calendrier, le CR4C Roanne fera une nouvelle fois une priorité de la Coupe de France DN1. Tenant du titre, le club se veut à la fois ambitieux et humble. “Il n’y a pas de pression. On va seulement essayer de prendre ces courses comme l’an passé. On sait ce que l’on peut y faire, mais on sait aussi que ce sera très difficile”. Sur le papier, Vincent Garin préférait le programme de la précédente Coupe de France. “Mais on va s’adapter”. Outre cet habituel fil rouge de la saison, les Roannais participeront à bon nombre d’épreuves de Classe 2. Objectif annoncé : étoffer encore un peu plus le calendrier. Ainsi, sont prévus le Tour de la Mirabelle, le Circuit des Ardennes ou encore le Tour du Loir-et-Cher. “Ces courses doivent permettre à nos coureurs de franchir un palier”. Une participation au prochain Tour Alsace, dont ils ont remporté l’édition 2018 avec Geoffrey Bouchard, est également souhaitée et attendue. Enfin, toujours en Classe 2, Vincent Garin, Sylvain Blanquefort et ses hommes feront leur retour au Tour de Savoie-Mont Blanc. “L’an passé, nous n’y étions pas allés car nous ne nous estimions pas suffisamment armés mais cette fois, nous nous en sentons capables”.