Alex Baudin : « J’avais peur de faire moins bien »

Crédit photo Tour du Pays de Vaud

Crédit photo Tour du Pays de Vaud

Alex Baudin enchaîne les résultats marquants. Déjà vainqueur à huit reprises sur le territoire hexagonal en moins de deux mois, le sociétaire du Chambéry CC a décroché, dimanche, son neuvième succès de la saison. Comme l’an passé, il l’a en effet emporté à l’occasion de la dernière étape du Tour du Pays de Vaud (Suisse), manche de la Coupe des Nations (voir classements). Désormais leader du Challenge Morphologics-DirectVelo, le Junior 2e année se tourne avec confiance et détermination vers la Classique des Alpes puis sur l’Ain’ternational Valromey Tour, où il avait décroché deux étapes lors de l’édition précédente. DirectVelo fait un point complet avec le Junior français le plus régulier de ce début d’exercice 2019.

DirectVelo : Tu as remporté la dernière étape du Tour du Pays de Vaud, exactement comme l’an dernier !
Alex Baudin : Oui, c’est marrant. Je voulais finir la course sur une bonne note car à chaud, j’avais été déçu de terminer 2e sur l’étape de vendredi. Malheureusement, l’Allemand (Marco Brenner, NDLR) était clairement intouchable ce jour-là, comme sur toute la course d’ailleurs. J’ai réussi à terminer encore une fois sur une victoire et j’en suis très content.

Tu collectionnes les succès depuis le début de saison !
C’est vrai, mais je n’avais gagné qu’en Fédérale jusqu’à présent et j’avais besoin d’en gagner une belle, au plus haut-niveau, à l’international. C’est chose faite. En début de saison, j’avais peur de faire moins bien qu’en J1. C’était une vraie crainte. Et au final, nous sommes au mois de juin et j’ai déjà fait mieux que l’an dernier. Je suis super heureux de cette situation mais j’espère que ça va continuer.

Comment as-tu construit ce succès d’étape, dimanche ?
Le parcours était assez exigeant. Il y avait trois montées et le peloton a cassé au fur et à mesure des ascensions. J’ai essayé d’attaquer dans le dernier col, pour reprendre des places au général, mais je n’ai jamais réussi à creuser d’écart. On s’est retrouvé à environ 40 coureurs en haut et ensuite, c’était en descente pendant vingt bornes. Le final était tortueux et technique, avec pas mal de virages. Il fallait débrancher le cerveau. Mes coéquipiers de l'Équipe de France ont décidé et travailler pour moi. On voulait jouer ma carte au sprint mais finalement, on ne s’est pas trouvé et je me suis débrouillé tout seul. J’ai viré en cinquième position dans le dernier virage puis j’ai réussi à remonter.

Durant le printemps, tu nous avais expliqué cibler cette période, de la Course de la Paix jusqu’au Valromey, en passant par la Classique des Alpes. Cela signifie-t-il que tu es actuellement à 100% de tes moyens ?
J’avais ciblé la Course de la Paix car c’est la course la plus relevée de l’année, avec le plus gros plateau. En plus, le parcours me convient très bien. Finalement, le scénario de la course a fait que je me suis voué en équipier pour Hugo Toumire (lire ici). C’était très bien ainsi. Le groupe était vraiment soudé et c’est la raison pour laquelle ça a bien marché. Au Pays de Vaud, j’avais cette fois-ci la chance d’être leader et j’en ai profité. C’est une période que j’aime beaucoup. Je ne sais pas si je suis à 100% mais en tout cas, je monte en puissance et j’espère que ce sera encore le cas jusqu’à l’été.

L'Équipe de France semble avoir l’un des plus gros collectifs Juniors, cette année…
On a un bon collectif mais je pense surtout que l’absence de Remco Evenepoel a changé beaucoup de choses. C’est forcément bien plus ouvert que l’an dernier. Cela dit, on n’est pas au-dessus des autres et il y a quand même de sacrés coureurs dans les autres nations.

« J’AI PRIS DE LA FORCE, MAIS AUSSI DE L'EXPÉRIENCE »

Quels sont les Juniors qui t’ont le plus impressionné pour le moment ?
L’Allemand Marco Brenner a vraiment été énorme au Pays de Vaud. Il a gagné les trois premières étapes. Vendredi, il m’a battu au sprint, dans une arrivée en bosse de deux kilomètres, alors qu’il avait déjà gagné la veille et qu’il avait passé la journée à défendre son maillot jaune. Et il a encore gagné le lendemain en partant tout seul dans le dernier col. C’était impressionnant. Il avait déjà terminé 5e de la Course de la Paix mais sans être impressionnant. Les Italiens ont fait une grosse course à la Paix. Andrea Piccolo et Antonio Tiberi, c’est du costaud. Mais les Italiens n’ont rien fait en Suisse, par contre. Bien sûr, je pense aussi à l’Américain Quinn Simmons, qui semble très fort. Il est assez lourd donc ne passe pas très bien les bosses mais pour le reste,  c’est du costaud.

Revenons à toi : qu’attends-tu de la Classique des Alpes, dans quelques jours ?
Pour le moment, je me concentre sur la récupération. J’espère avoir de meilleures jambes que l’an dernier sur l’édition 2018. J’ai fait de belles sorties d’entraînements ces dernières semaines, avec pas mal de dénivelé et des montées de cols. J’ai aussi profité de la Course de la Paix et du Tour du Pays de Vaud pour enchaîner les tests en montée, à bloc.

Te sens-tu plus fort que l’an passé à la même période ?
Forcément, oui, car je suis J2 maintenant. J’ai pris de la force, mais aussi de l’expérience. J’ai encore progressé dans les ascensions. J’ai pris un peu de poids, mais ce n’est que du muscle.

Ce week-end, tu as pris la tête du Challenge Morphologics-DirectVelo (voir classement), et tu sembles capable de l’emporter cette année, après ta 3e place l’an dernier !
J’ai vu ça ! Comme je l’avais déjà dit l’année dernière, le vainqueur du Challenge DirectVelo n’est pas forcément le meilleur coureur de la saison, mais c’est le plus régulier. J’avais terminé premier J1 l’an passé alors j'aimerais bien terminer premier tout court cette fois-ci (sourires). C’est marrant de suivre le classement, on se vanne entre nous.

Entre ton nouveau statut de leader du Challenge Morphologics-DirectVelo et tes récentes victoires, ne risques-tu pas d’avoir la pancarte sur la Classique des Alpes ?
Si, sans doute, mais sur une course comme celle-là, je crois que ce n’est pas très grave. Il n’y aura pas une grande notion tactique, et ça se fera simplement à la pédale entre les plus forts.

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