La FCWB mise sur les jeunes femmes

Crédit photo Edith Lebleu

Crédit photo Edith Lebleu

La Fédération Cycliste Wallonie-Bruxelles (FCWB) a décidé de mettre en place une cellule d'accompagnement pour jeunes femmes cyclistes. Celle-ci sera dirigée par l'ancienne Championne de Belgique Ludivine Henrion. "Des entraînements collectifs et reconnaissances seront organisées", déclare-t-elle à DirectVelo. "D'autres choses vont être mises en place par la suite, mais ça doit encore être réfléchi. Ce n'est pas en organisant des stages que cela va aller mieux. Bien entendu, il faut laisser le temps au temps...", détaille celle qui collaborera avec deux hommes, en la personne de Christophe Prémont et Julien Soussigne. Ce dernier s'occupera davantage de la section VTT. "Nous travaillerons uniquement sur la route et le VTT dans un premier temps. Nous sommes trois jeunes motivés et j'espère que notre travail, qui sera long, va payer un jour", s'exclame-t-elle.

PAS ASSEZ  D'AFFILIÉES

"L'idée n'est pas récente. Depuis que j'ai arrêté ma carrière (en 2012, ndlr), j'avais envie d'aider les jeunes filles", précise-t-elle. "Je ne voulais pas qu'elles vivent ce que j'ai vécu à mon époque. Mon projet n'avait pas été soutenu par la fédération de l'époque mais il l'est aujourd'hui. Il y a une prise de conscience que le nombre d'affiliées est beaucoup trop bas". C'est un des gros problèmes actuels du cyclisme en Wallonie. Le nombre de jeunes est trop faible. Beaucoup de filles sont parties en Flandre. "Le ministre des sports l'a compris et a stimulé la fédération pour qu'il y ait une certaine progression à ce niveau-là. La formation en Wallonie n'est pas la meilleure, et il faut travailler là-dessus", ajoute celle qui a notamment participé aux Jeux Olympiques de Londres.

Pour fonctionner correctement, cette structure aura besoin de jeunes cyclistes motivées. "C'est le cas, se réjouit Ludivine Henrion, même si lors de la première réunion en mai, le bilan était plutôt décevant", nuance-t-elle. Que faudrait-il faire pour pouvoir en attirer davantage ? "Si les filles qui sont parties en Flandre reviennent en Wallonie, cela grossirait déjà le noyau", pense l'ancienne athlète de 32 ans.

OBJECTIF COHÉSION

"Il faut en tout cas leur proposer la même chose qu'au Nord du pays, c'est-à-dire avoir une base correcte et recréer une structure, un groupe de copines. C'est ce qu'elles recherchent. Nous mettrons l'accent sur cette cohésion", explique celle qui sera disponible auprès des jeunes pour les aider à progresser. "Actuellement, elles sont seules sur les courses, tout comme moi je l'étais à mon époque. C'est quand même plus amusant de rouler à plusieurs que toute seule dans son coin. J'espère aussi que le bouche-à-oreille va fonctionner, que les filles vont propager l'idée à leurs contacts".

Faudra-t-il aussi "surfer sur la vague" d'une future championne, quand il y en aura une ? "Pas forcément. Je suis devenue deux fois championne de Belgique, et je n'en ai pas attiré beaucoup à faire du vélo. Il suffit de regarder l'état du cyclisme féminin wallon aujourd'hui..." confie celle qui avait décroché ses deux titres à Renaix et à Aywaille. "Le sport pour dames n'est pas assez médiatisé, cela a aussi un rôle important".

VERS UNE COLLABORATION AVEC MERIDA-WALLONIE ?

"Nous pourrions créer une équipe plus tard, mais pour l'instant, nous n'avons pas l'effectif nécessaire" concède Ludivine Henrion. Peut-on imaginer une filiale féminine de l'équipe Wallonie-Bruxelles ? "Non", martèle celle qui est en charge de la cellule d'accompagnement. "Nous allons nous concentrer sur ce qui existe déjà. Merida-Wallonie fait du très bon travail en VTT. C'est vraiment une bonne structure, alors pourquoi ne pas collaborer ensemble ?".

Mots-clés