Adrien Guillonnet s’est régalé la semaine dernière. Sur les pentes du Mont Ventoux, tout d’abord, où il a longtemps accroché les tous meilleurs grimpeurs de l’épreuve, dont Romain Bardet et le futur lauréat, Jesus Herrada (lire ici). Dans les jours qui ont suivi, le grimpeur a pu constater que son statut avait changé. Désormais, le grand public connaît son nom. “J’ai reçu énormément de messages, y compris de personnes que je ne connaissais absolument pas. Ensuite, sur la Route d’Occitanie, des gens m’interpellaient. Il y a eu un retentissement énorme. J’ai réalisé que les sponsors avaient vraiment raison d’investir dans le vélo : c’est fou comme quelques minutes à la télé peuvent changer plein de choses”. Pourtant, le sociétaire de la formation Interpro Cycling Academy ne considère pas avoir réalisé un numéro particulier dans le Vaucluse. “Ce n’était pas ma meilleure montée, loin de là. J’ai fait mieux l’an dernier sur différentes courses, notamment dans les cols du Tour Alsace. J’y avais de meilleures données. Au Ventoux, j’étais dans un jour moyen. C’est ce qui explique sans doute mon coup de mou dans la fin de l’ascension, plus qu’une mauvaise gestion de l’effort. Normalement, je n’ai jamais de grosses défaillances comme celle-là”. 

En Occitanie, l’ancien membre du SCO Dijon a également tenté d’accrocher le plus longtemps possible les trains d’Ineos ou de la Movistar. “C’était une belle expérience. Je n’ai pas l’occasion de faire des courses comme ça tous les jours, face à certains des meilleurs coureurs mondiaux, en montagne. C’est le genre de course et de terrain que j’affectionne, alors ça fait plaisir de pouvoir y participer, en étant relativement performant”. Il s’agissait surtout d’une occasion de se tester face à certains des meilleurs mondiaux, et de voir le travail qu’il reste encore à accomplir. “Je suis bien conscient de la différence de niveau entre eux et moi. C’était déjà le cas au Ventoux, dans une moindre mesure. Je vois que je ne suis pas très loin d’eux, mais qu’il y a quand même une sacrée marche de différence. En terme de résultats, je pense être plus ou moins à ma place, même si je reste persuadé que je ne suis pas totalement à 100%. Je n’avais pas des jambes exceptionnelles. C’est le cas depuis le début de saison, d’ailleurs”.

« IL FALLAIT SAISIR LA CHANCE QUI NOUS A ÉTÉ OFFERTE »

Adrien Guillonnet se sent bien, mais pourrait être mieux. Comment l’explique-t-il ? “Je ne sais pas trop pourquoi. Cette année, c’est particulier pour moi : tout est nouveau. A travers cette expérience avec l’équipe, je me retrouve à faire des déplacements à travers le Monde entier, ce qui coûte de l’énergie. J’avais tout de même essayé de me préparer au mieux, mais peut-être que ça me fatigue pas mal…”.

Quoi qu’il en soit, le 4e du Challenge BBB-DirectVelo 2018 gardera de bons souvenirs de ce dernier mois de compétition, capital dans sa saison. “Cette période de fin mai à fin juin était cruciale pour l’équipe, avec le Tour du Japon et la Route d’Occitanie, sur les lieux des deux attaches géographiques de l’équipe. C’est donc bien d’avoir répondu présent durant cette période charnière, individuellement comme collectivement. Il fallait saisir la chance qui nous a été offerte par l’organisation. C’était un réel objectif et enjeu pour l’avenir”.