Thibault Guernalec : « Enfin ! »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Thibault Guernalec l'a enfin fait ! Après trois podiums en autant d'éditions, le professionnel d'Arkéa-Samsic a réussi à décrocher le titre de Champion de France Espoirs du contre-la-montre. Pourtant, il s'en est fallu de peu pour ne pas qu'il collectionne une nouvelle place d'honneur sur cette épreuve, suite à ses deux médailles de bronze (2016 et 2018) et sa médaille d'argent (2017). Assis sur son fauteuil de leader provisoire, le coureur de 22 ans a vu son dauphin, Thomas Denis (Pays de la Loire), échouer à seulement neuf dixièmes de seconde de la marque qu'il avait établie (voir classement). Le temps de pousser un grand "ouf" de soulagement, il s'est livré à DirectVelo.

DirectVelo : Il s'en est fallu de très peu !
Thibault Guernalec : J'ai vraiment eu peur. Quand j'ai vu le chrono qui s'est arrêté en 35'40'', je me suis qu'il était peut-être un dixième de seconde devant moi. Si ça avait été le cas, je ne me serais pas faire battre par n'importe qui. Thomas (Denis), c'est un grand rouleur de notre génération. Il a eu beaucoup d'ennuis. Ça n'aurait pas été démérité pour lui. À sa place, j'aurais peut-être arrêté le vélo.

« L'ANNÉE OU JAMAIS »

Ce scénario rend-il ta victoire plus belle ?
C'est sympa de gagner avec une avance confortable, mais ça a une saveur plus particulière de gagner de cette manière. Je suis satisfait d'avoir réussi à décrocher ce titre. Enfin !

Comment s'est déroulée ta course ?
Je ne venais ici que pour gagner. Dans ma tête, c'était hors de question de terminer une nouvelle fois 2e ou 3e. Je croyais vraiment au titre. Je me suis mis la pression. Peut-être même un peu trop. Je me suis écrasé sur la fin, mais j'avais de bonnes jambes d'entrée. Je me suis dit que c'était l'année ou jamais avec ces sensations. J'ai peut-être réalisé une erreur tactique en me couchant sur la fin. Ça me servira peut-être à l'avenir. Je n'avais pas les mêmes jambes que lors du contre-la-montre du Tour du Portugal où je sentais que je n'allais pas me coucher à la fin. Aujourd'hui (samedi), je sentais que j'avais de bonnes jambes, mais je me demandais jusqu'à quand ça serait le cas. Les dix derniers kilomètres ont été plus compliqués.

Étais-tu inquiet après avoir senti que tu avais coincé dans les dernières minutes d'effort ?
Je n'étais pas sûr de moi. Je n'avais qu'environ 20'' d'avance au dernier pointage intermédiaire. Je demandais beaucoup d'informations. J'avais peur que le titre me passe encore une fois sous le nez.

« JE NE VOULAIS PAS PASSER À CÔTÉ »

Cette victoire doit également être une récompense pour ton équipe qui t'a permis de disputer cette épreuve ?
Mon entraîneur chez Arkéa-Samsic et les directeurs sportifs m'ont incité à disputer ce Championnat de France. C'était ma dernière chance. Je ne savais pas trop si je voulais y participer. J'avais peur de ne pas réussir à faire ce que l'on attendait de moi. J'avais peut-être le droit à l'erreur vis-à-vis de l'équipe, mais je ne m'en donnais pas le droit de manière personnelle. C'est bien pour l'équipe et pour moi.

En tant que professionnel, ce titre a-t-il autant de saveur que si tu avais été amateur ?
J'en avais besoin dans ma tête. À force de tourner autour de la victoire, j'avais besoin de me rassurer et voir que j'étais capable d'être Champion de France. Je ne voulais pas passer à côté. Je clôture bien ma dernière saison dans la catégorie Espoirs. Je pourrai porter ce maillot au Chrono des Herbiers Espoirs, c'est une bonne chose. Je vais le porter avec fierté. Je suis professionnel, mais j'ai toujours moins de 23 ans. Quand on passe à l'échelon supérieur, ce n'est pas facile tous les jours. Je pense que ma saison aurait été plus facile chez les amateurs que chez les professionnels. Je me suis fracturé la cheville. J'ai su revenir. J'y croyais. Les dernières semaines ont été bonnes. J'ai fait tout ce qu'il fallait pour pouvoir me faire plaisir.

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