Podium de rêve mais « fatalité » pour le TPC

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

Après Arnaud Démare en 2018, c’est Christophe Laporte qui a remporté, ce vendredi, l’édition 2019 du Tour du Poitou-Charentes. Vainqueur de trois étapes - deux au sprint et le contre-la-montre individuel très souvent décisif pour le classement général - le Varois de l’équipe Cofidis a dominé de la tête et des épaules cette édition. “On ne pouvait pas espérer mieux. Beaucoup souhaiteraient ce podium final, avec des garçons comme Laporte, Gallopin et Terpstra. C’est extra-ordinaire”, se félicitait le directeur de l’épreuve, Alain Clouet, au terme de cette édition.

LE PARCOURS PEUT-IL ÉVOLUER ?

Si l’épreuve a gardé son format habituel, la dernière étape et son circuit final à Poitiers a quelque peu été modifié cette année, avec une dernière bosse dont le sommet était situé au niveau de la flamme rouge. “Il y avait deux raisons à ce changement : le plan sportif, tout d’abord. Nous sommes allés un peu plus loin que d’habitude, prendre cette rue, avec une bosse moins raide mais tout de même difficile. Elle permet de trouver une solution pour les attaquants, avec un sommet à un kilomètre de l’arrivée alors qu’avant, c’était aux trois kilomètres”, détaille Alain Clouet auprès de DirectVelo. Sur le plan organisationnel également, il y a vu un avantage indéniable. “L’ancienne montée nous faisait traverser complètement Buxerolles, qui touche Poitiers. C’était toujours le  bazar pour nous en matière de sécurité, avec les signaleurs, les bus, les cisaillements… On le sentait. Aujourd’hui, c’est plus simple. À l’avenir, on devrait rester sur cette nouvelle formule, que l’on préfère”.

Au terme de la 5e étape, Tony Gallopin et ses coéquipiers d’AG2R La Mondiale regrettaient à l’unisson un parcours pas assez sélectif. Il est vrai que sur les routes du TPC, les années passent et les scénarios ne changent pas : impossible ou presque pour les attaquants de rivaliser avec les équipes de sprinteurs. Quant au classement général, il ressemble souvent de très près au résultat du chrono individuel. Alors, est-il envisageable de changer de formule ? “On se demande ce que l’on peut faire. Les coureurs font la course. Au Limousin, ils ont de belles arrivées, ils ont tout ce qu’il faut, mais regardons comment ça se passe parfois sur les fins d’étapes… C’est pareil. Ils n’ont pas de chrono et tout se joue sur la fin. On est exactement dans la même situation. Serait-il envisageable, par exemple, de supprimer le chrono ? Je ne sais pas quoi faire. Est-ce qu'on doit faire une grande étape le jeudi ? Pourquoi pas ! Quand j’ai pris la direction de l’épreuve, il y a avait un chrono le vendredi matin, puis une étape en ligne de 100 kilomètres l’après-midi qui n’apportait rien, car la course était jouée le matin-même. Il n’y a pas d’opposition à un changement. Il faut réfléchir à ce que ça pourrait apporter”. Et une arrivée en côte, à la place d’un énième sprint massif, sur l’une des quatre étapes en ligne ? “Cela dépend d’où nous allons, des villes candidates. On n’a pas vraiment le choix. Le final de la première étape de l’année prochaine sera plus que plat”, sourit Alain Clouet.

LES WORLDTOUR ÉTRANGÈRES ONT ABANDONNÉ L'ÉPREUVE

Enfin, bien que le podium final soit donc plus que réjouissant cette saison, il faut bien constater que le plateau du TPC n’est plus ce qu’il était. La réapparition du Tour d’Allemagne au calendrier, à cheval sur l’épreuve poitevine, a fait beaucoup de mal. Lors des éditions 2015, 2016 ou 2017, le TPC avait accueilli pas moins de quatre équipes WorldTour étrangères. Et pas des moindres. Ces dernières saisons, la BMC Racing Team, la QuickStep, la Movistar, la Sky ou encore la Trek-Segafredo sont régulièrement venues participer à la course par étapes. L’an passé, seules deux WorldTour étrangères avaient répondu à l’appel : Astana et Trek-Segafredo. En 2019, il n’y en a plus aucune.

Alain Clouet n’espère plus vraiment un revirement de situation pour l’an prochain. “La fatalité existe. Il n’y a qu’à voir le plateau des épreuves françaises de ce niveau, tout au long de la saison. Mis à part le Tour La Provence, en début de saison, qui arrive à avoir plusieurs formations WorldTour étrangères, c’est devenu très compliqué. La Route d’Occitanie a encore quelques équipes WorldTour… Ils ont Ineos par rapport à Nicolas Portal, et la Movistar est intéressée pour préparer le Tour de France, mais ça reste des exceptions. Nous, organisateurs, en sommes tous là”. Et le nouveau système de hiérarchisation des épreuves au calendrier UCI ne devrait pas arranger l’affaire. “Les courses par étapes françaises de Classe 1 ne sont pas candidates à la ProSeries. On va continuer comme ça, dans la lignée du plateau 2019. Il n’y a pas le choix”

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