Simon Guglielmi : « C'était l'année décisive »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Simon Guglielmi a saisi l'opportunité. Pour sa dernière année chez les Espoirs, le Savoyard a rejoint la Groupama-FDJ Continental dans l'espoir d'accéder à la formation WorldTour. Le couperet est tombé en septembre et le coureur de 22 ans accèdera bien à l'équipe de Marc Madiot (lire ici). Le porteur du maillot jaune lors du dernier Tour de l'Avenir revient pour DirectVelo sur sa saison 2019 et son accession à l'échelon supérieur. 

DirectVelo : Comment as-tu appris que tu rejoindrais Groupama-FDJ ?
Simon Guglielmi : Yvon Madiot m'a appelé un soir pour me dire qu'il y avait une place pour moi l'année prochaine. Je l'ai appris comme ça, juste avant le Grand Prix de Wallonie. J'étais en train de manger avec ma copine. J'étais un peu dans le doute. Il ne voulait même pas attendre le lendemain. Il m'a appelé dès qu'il l'a su.  

« CE N'EST PAS UNE FIN EN SOI »

Que ressens-tu depuis cette nouvelle ?
Je suis vraiment content. Tous les efforts de ces dernières années ont payé. La première chose que j'ai faite, c'est d'appeler mes parents pour les remercier de leur soutien. Je suis vraiment content et motivé pour l'année prochaine. Ce n'est pas une fin en soi, il ne faut pas s'arrêter là. C'est un nouveau défi. Je vais tout faire pour que ça se passe au mieux dès mes premières compétitions.  

Comment as-tu vécu cette attente ?
Ce n'était pas évident, je sortais du Tour de l'Avenir. J'ai passé quinze jours avec beaucoup de monde autour de moi puis après ça, je me suis retrouvé tout seul chez moi. La pression était retombée. C'était une période plus difficile, j'envisageais aussi le pire : retourner chez les amateurs. Je ne le souhaitais pas du tout. Avec mes résultats, j'avais envie d'y croire. Après, c'est normal, toutes les équipes attendent avant de finir leur recrutement. Quand je l'ai su, c'était le soulagement, ça m'a bien libéré pour la fin de saison. 

« PLUS INVESTI QUE LES AUTRES ANNÉES »

C'était ta dernière année Espoir...
J'avais un contrat d'un an. Je n'aurais pas été conservé dans la Continental vu qu'ils ne prennent que des Espoirs. C'est pour ça que j'ai tout fait et que je me suis encore plus investi que les autres années. C'était vraiment l'année décisive. Dès qu'on n'est plus Espoir, c'est difficile de passer à l'échelon supérieur. C'est une récompense, ça me motive encore à travailler. Les efforts ont payé même si en début de saison, c'était un peu plus dur. J'ai eu des moments plus difficiles où je n'arrivais pas trop à provoquer la réussite. J'ai toujours continué à me battre. Ça a commencé à sourire à partir du mois de juin. Je n'avais qu'une année, il ne fallait pas se louper et ne pas avoir d'ennuis physiques. Toutes les choses se sont finalement alignées pour que ça fonctionne.

Que retiendras-tu de cette année chez Groupama-FDJ Continental ?
J'ai emmagasiné beaucoup d'expérience. J'ai pu par exemple disputer le Championnat de France avec les pros. On a été bien dirigé par les coureurs WorldTour. Le staff s'investissait à 200% pour nous. On avait des petites réunions sur la nutrition, la mécanique, etc. J'ai pu progresser dans tous les domaines. J'ai perfectionné chaque petit domaine de la performance avec l'accompagnement qu'on avait. J'ai continué à progresser et je me suis fait plaisir que ce soit en bossant pour l'équipe ou en jouant ma carte. C'était une très belle année avec beaucoup de plaisir et d'apprentissage. J'ai envie de continuer sur cette lancée. 

« J'ÉTAIS TROP ATTENTISTE » 

Tu as pu courir l'esprit léger en cette fin de saison...
Au Tour de Lombardie par exemple, j'ai attaqué vraiment loin de l'arrivée pour prendre un coup d'avance. Il y avait des risques que ça ne marche pas. Au final, j'ai fini dans le Top 10. Quand on veut vraiment montrer quelque chose, il faut prendre plus de risques pour faire des résultats. Souvent, on se dit qu'il ne faut pas prendre de risques pour ne pas se louper. Ce sont dans ces périodes-là que ça ne marche pas. Quand j'ai su que je passais pro, j'ai couru beaucoup plus libéré, ça a changé beaucoup de choses. Ce n'est jamais bon d'être dans le doute comme ça. J'ai deux ans de contrat, je vais pouvoir me donner à 100% pour faire le travail comme il faut sans penser à quoi que ce soit d'autre, juste à pédaler et à tout faire à côté pour optimiser la performance.

Plus généralement, depuis l'an passé, on t'a souvent vu dans les échappées...
En fait, en Espoir 1 et 2, j'étais trop attentiste. Je n'étais pas très entreprenant. J'étais plus limité physiquement. L'année dernière et cette année, je me suis pas mal remis en question. J'ai été beaucoup plus offensif, j'ai pris plus de plaisir et les résultats étaient meilleurs. En prenant le risque de perdre, c'est là qu'on arrive parfois à gagner. Au Tour de l'Avenir, on est parti au bout de quinze kilomètres de course dans l'étape où j'ai pris le maillot jaune. Il fallait oser, il y avait vent de face. Il y a deux ou trois ans, je ne serais peut-être pas parti de si loin. 

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