De nouvelles obligations pour les organisateurs belges

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

L'arrêté royal du 18 juin 2019 impose aux organisateurs de courses belges (à l'échelle régionale, nationale ou internationale) de prendre de nouvelles dispositions. "Il était temps de changer les choses car le dernier arrêté datait de 1967 et n'était plus à jour", précise à DirectVelo le coordinateur de la sécurité de Belgian Cycling, Philippe Mariën.

Premièrement, les organisateurs devront envoyer leurs demandes d'autorisation de passage plus tôt aux communes. En effet, ils devront expédier un courrier - par voie digitale de préfrence et non plus par recommandé - au bourgmestre de référence, quatorze semaines avant la date de l'épreuve, au lieu de trois mois. Quand il s'agit d'une épreuves par étapes, il faut faire une demande séparée pour chaque jour de course. "Comment voulez-vous que j'y arrive? Il me manque encore deux villes-arrivées pour l'année prochaine", s'interroge l'organisateur du Triptyque des Monts et Châteaux, Jean-Pierre Delitte, qui doit donc envoyer ses demandes d'autorisation à la fin de cette semaine. Une copie doit également être envoyée à la police fédérale pour que celle-ci puisse faire une analyse de risque et le cas échéant prévoir une escorte.  Si la demande n'est pas transmise à temps, elle ne sera pas traitée et donc l'autorisation ne sera pas accordée. "Quand on connait la difficulté de construire des épreuves par étapes, cela ne fait que nous rajouter une pression supplémentaire", peste l'organisateur du Tour de Liège Robert Delbovier. "Si le bourgmestre se montre tolérant sur les délais, il pourra accepter la demande d'autorisation après les 14 semaines", précise toutefois le responsable de la commission route de Belgian Cycling, Luc Fontaine.

Le bourgmestre aura alors deux semaines pour envoyer cette demande au gestionnaire de voirie pour l'emprunt de routes régionales. Celui-ci lui répondra huit semaines avant le début de l'épreuve. L'octroi de l’autorisation par le(s) bourgmestre(s) doit se faire au plus tard six semaines avant la course. Si l'organisateur n'a pas reçu d’autorisation dans ce délai, la course est supposée ne pas être autorisée.

LA LICENCE PAYEE HUIT SEMAINES AVANT LA COURSE

Huit semaines avant la course, la licence d'organisation doit être payée et une preuve sera remise au bourgmestre. "Auparavant, on avait des organisateurs qui payaient la licence l'avant-veille voire la veille de la course, mais ce n'est pas sain. Si vous ne pouvez pas payer votre licence qui ne représente que 30% du budget, alors c'est qu'il y a un problème", concède Luc Fontaine. En outre, pour les épreuves en ligne et non pour les courses en circuit, une réunion de coordination multidisciplinaire doit être organisée au niveau supra local au plus tard quatre semaines avant la course. Le bourgmestre réunit le directeur de course et le coordonnateur de sécurité afin de coordonner l'ensemble des dispositions de sécurité. Cette mesure concerne également des disciplines comme le VTT et le cyclo-cross.

Un nouvel acteur fait donc son entrée sur les courses : le coordonnateur de sécurité. Il doit être majeur et assurer l'analyse de risque du parcours et les éventuelles interactions entre le public et les caravanes, et prendre les mesures qui y sont associées afin de limiter les risques. Il est responsable de la désignation et du briefing des signaleurs selon les directives des autorités administratives et doit veiller à ce que les interactions entre les véhicules, les coureurs participants et les spectateurs se déroulent en toute sécurité. Pour les épreuves en ligne, il s’agira d’une autre personne que le directeur de la course.

AUTRE NOUVEAUTE : UN POSTE DE SECOURS FIXE

Enfin, lors de toutes les courses cyclistes, il faudra prévoir dans la zone d'arrivée au moins un poste de secours adéquatement équipé, avec au moins deux secouristes. Une ambulance devra toujours suivre dès que la longueur du circuit dépasse les 3km. "Sur la sécurité, il ne faut pas discuter. Faut-il attendre d'autres catastrophes pour réagir?" 

Afin d'expliquer ses nouvelles mesures, le coordinateur de la sécurité de Belgian Cycling Philippe Mariën est passé dans chaque province pour instaurer un dialogue constructif avec les organisateurs qui les invitent à avoir une bonne communication. "Le but de cet arrêté est de donner un cadre de travail plus précis pour les organisateurs, termine-t-il.

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