Le meilleur et le pire de… Lilian Langella

Crédit photo Cassandra Donne

Crédit photo Cassandra Donne

Joie, déception et tristesse se côtoient souvent au cours d’une saison. Des heures d'entraînement, des galères oubliées pendant un court instant : le frisson de la victoire. Vous les avez suivis toute l’année sur DirectVelo et ils vous offrent leur meilleur et leur pire souvenir de cette saison 2019. Pour ce nouveau numéro, rencontre avec Lilian Langella. Le sociétaire du CC Marmande 47 s’est fait très peur avec une lourde chute en fin de saison. Auparavant, il avait connu l’immense bonheur de participer au Tour de l’Avenir avec son comité régional.

LE MEILLEUR…

« Participer au Tour de l’Avenir, avec un départ de Marmande, à domicile, c’était vraiment de la folie. Lorsque j’ai reçu ma sélection, j’étais aux anges. Au fond de moi, dès que j'ai vu que l'épreuve partait de Marmande, j’espérais y être même si je savais que ce n’était pas fait. Une fois que la sélection est tombée, j’ai tout fait pour arriver au départ avec le meilleur niveau possible. Je faisais attention à tous mes entraînements, à mon alimentation, à mon sommeil... Je ne voulais surtout pas être ridicule. Mais je ne rêvais pas pour autant. Je savais que tous les meilleurs mondiaux allaient être là, parmi lesquels des pros et plein d’autres coureurs sur le point de passer pro. De mon côté, je n’étais qu’un gars qui sortait des rangs Juniors, bien loin de leur niveau.

Plus la course approchait et plus la pression montait. J’ai dû arpenter les routes de la première étape au moins quinze fois à l’entraînement. J’ai vu que des proches avaient écrit mon nom dans des ascensions. Dans ma tête, je voulais tenir au moins cinq étapes, mais mon père m’avait alerté sur le fait que le niveau serait terrible et que la troisième étape allait déjà être un chantier. Il ne s'était pas trompé... Je n’oublierai jamais la présentation des équipes. J’avais l’impression d’être un coureur du Tour de France. C’était un truc de dingue !

Après avoir passé la première étape en ligne puis le chrono par équipes, je n’ai effectivement pas résisté à la 3e étape. Je me suis rapidement retrouvé lâché dans une difficulté. J’avais calculé les délais de l’étape au préalable. Je savais à quelle vitesse il fallait que je roule. Mais je me suis retrouvé rapidement seul dans la pampa… J’ai fini par rattraper des coureurs russes et biélorusses, mais ils ont ensuite bâché, et je me suis à nouveau retrouvé seul. Dans ma tête, il était hors de question que j’abandonne. Si je quittais la course, c’était sur un hors-délais. Malheureusement, un motard de la garde républicaine est monté plusieurs fois à ma hauteur et m’a dit qu’il devait filer pour assurer la sécurité d’autres coureurs car il y en avait de partout. On m’a forcé à m’arrêter. Je comprends qu'ils soient dans l'obligation d'agir de la sorte pour la sécurité des coureurs, mais ça restera forcément une déception d’avoir quitté la course en montant dans le camion. Plus généralement, ce Tour de l’Avenir restera une expérience magique.

...ET LE PIRE

J’espérais une autre fin de saison, mais j’ai malheureusement été victime d’une lourde chute lors du Mémorial d’Automne, à Chasseneuil. C’était en toute fin de course. Nous arrivions pour la 17-18e place, me semble-t-il. Il n’y avait donc pas un enjeu énorme à ce moment-là, même si j’avais tenu à terminer la course car j’étais en pleine préparation pour la dernière manche de Coupe de France, qui n’était que mi-octobre. Dans une descente, à quelques trois bornes de l’arrivée, le coureur qui était devant moi s’est retourné pour je ne sais quelle raison… Il a accroché la roue-arrière du coureur encore devant lui et j’ai été balayé par son vélo. J’ai plongé tête la première, à pleine vitesse… Je suis tombé dans un fossé à trois mètres.

Mon coéquipier Yohan Soubes a vu que c’était sérieux. Il s’est arrêté pour voir comment j’allais. Sur le coup, je n’y voyais plus qu’à moitié. Je ne me souviens ensuite de rien de précis. J’ai fait un trauma crânien et j’ai perdu connaissance. Je me suis réveillé dans le camion des pompiers.

Je n’ai ensuite bénéficié que de deux jours d’arrêt de travail, moi qui suis employé à la mairie de Marmande, vingt heures par semaine. C’était difficile car pendant un mois, j’avais encore des vertiges, des migraines et de troubles de la vision. Finalement, j’ai repris l’entraînement le 1er novembre. Au début, j’étais traumatisé par la vitesse. Je stressais dans les descentes ou si on passait près de moi. J’essaie de me refaire petit à petit. J’ai repris la piste, récemment, pour me réhabituer aux contacts dans un peloton. C’est important avant de retrouver la compétition sur la route car je sais que ce ne sera pas facile sur les premières courses ». 

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