Le circuit remodelé de Pontchâteau : « Roulant, physique, lactique »

Crédit photo DirectVelo.com

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Le vainqueur, Valentin Guillaud l'a trouvé "roulant". Ses dauphins, Matthieu Boulo et Kylian Etienne l'ont trouvé "physique". "Il", c'est le tracé remodelé du cyclo-cross de Pontchâteau dans le vallon de Coët-Roz qui recevra le Championnat de France l'an prochain.

« WOUT VAN AERT ÉTAIT CONTENT DU PARCOURS »

Valentin Guillaud est mal placé pour comparer avec l'ancienne mouture : "c'est la première fois que je viens ici", dit-il après l'arrivée. En revanche, Matthieu Boulo est un habitué des lieux. Il y a remporté une manche de la Coupe du Monde chez les Espoirs en 2011 devant Lars van der Haar et Matteo Trentin. "Dans ce nouveau parcours, il y a une succession de technique et de lactique", observe-t-il.

Parmi les nouveautés, un aller-retour qui emprunte la même butte, que les coureurs remontaient à pied ce samedi (voir l'album photos). "Nous avons aussi modifié la partie basse où il y avait de nombreuses crevaisons car des cailloux remontent d'une ancienne carrière", précise Jean-Yves Plaisance, "l'auteur" du circuit.

Mais pourquoi changer le circuit de Pont-Château ? "C'est toujours bien de modifier quelques petites parties, c'est sympa de changer de temps en temps", estime le coureur du Team Pays de Dinan. L'ancien entraîneur national défend son parcours, le nouveau ou l'ancien. "L'an dernier avant la course Espoirs de la Coupe du Monde, j'entendais que ça allait se terminer au sprint. Au final, Pidcock termine tout seul. Wout Van Aert était content du parcours, indépendamment de sa victoire", répond-il à DirectVelo.

« LA COURSE NE DOIT PAS ÊTRE JOUÉE AU PREMIER TOUR »

Pour dessiner le circuit, l'inventeur du Challenge National suit quelques principes. "Il faut d'abord que ce soit praticable quelque soit les conditions météo. Le circuit est sans danger ici. Il ne faut pas rendre les parcours dangereux, comme le montre la chute de Toon Aerts à Namur". Il pense aussi au public. "La course ne doit pas être jouée au premier tour. Il faut de la tactique au cyclo-cross. Ici, il y a des endroits stratégiques. Celui qui porte son effort quand il le faut a plus de chance de s'imposer. Et on a la chance d'avoir un cadre magnifique, j'attache de l'importance au cadre", ajoute l'ancien Champion de France, à Pontchâteau, en désignant le vallon ensoleillé où résonne la clameur des supporters les jours de grand championnat comme dans un stade de football. "Ils ont un beau site", confirme Matthieu Boulo.

Alors qu'ont apporté ces changements ? "C'était déjà un circuit de Coupe du Monde", fait remarquer le sociétaire du Team Pays de Dinan. Cyrille Guimard abonde dans le même sens. "Il y a quelques modifications mais ça reste un parcours de référence", analyse celui qui a terminé sa carrière de coureur dans les labours avec un titre de Champion de France... devant Jean-Yves Plaisance et une quatrième place au Championnat du Monde. Il voit même encore des améliorations possibles. "Il aurait fallu le rendre plus ludique. Il y a de l'espace ici. En Belgique, ils n'hésitent pas à multiplier les allers-retours. On peut aussi augmenter le temps de vision du spectateur pour que de là où il est, il voit plus longtemps les coureurs sans se demander ce qu'il se passe derrière les arbres".

Le circuit proposé ce samedi aux coureurs par l'US Pontchâtelaine ne sera d'ailleurs pas forcément identique à celui qui servira pour le Championnat de France 2021. Les planches étaient absentes du cyclo-cross interrégional mais elles seront de retour l'an prochain. "Nous allons peut-être rajouter quelques escaliers mais ça dépend si on peut installer la caméra de la télévision", ajoute Jean-Yves Plaisance. Mais quelque soit le tracé, "plus le parcours est rapide, plus il est difficile", conclut Cyrille Guimard.

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