Jordan Levasseur n’a pas perdu de temps. De retour chez les professionnels cette semaine - en compétition -, le désormais sociétaire de la formation Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole a remporté, ce dimanche après-midi, le classement général final de la Tropicale Amissa Bongo (voir classements). Grâce à ce succès en Classe 1, le Normand permet également à la structure Continental nordiste de réaliser un début de saison idéal, alors que l’équipe avait fait le pari d’innover cette année en lançant sa saison en terres africaines dès le mois de janvier. DirectVelo a contacté Jordan Levasseur avant qu’il ne prenne l’avion pour retrouver l’Hexagone.

DirectVelo : Tu es parvenu à arracher la victoire finale le dernier jour, pour une seconde !
Jordan Levasseur : On a réussi à faire ce qui était prévu au briefing, à savoir passer devant au général au jeu des bonifications. On avait ciblé les trois sprints intermédiaires de la journée mais tout s’est joué au dernier moment. C’est un vrai soulagement. 

« NOUS AVIONS TOUT TENTÉ AVEC LES COPAINS »

Il a fallu attendre la toute dernière bonification pour passer devant…
On n’a pas réussi à reprendre de temps sur les deux premiers sprints car il y avait une échappée devant. C’était bien joué de la part du leader et de son équipe (la sélection nationale d'Erythrée, NDLR) d’avoir laissé filer un trio car ça me privait de bonifs. À ce moment-là, il ne fallait pas s’affoler. Ce n’était pas fini. Mais notre équipe a fait un super boulot encore une fois et on a réussi à tout ramener avant le troisième sprint bonifications. J’étais tendu car nous avions tout bien fait jusque-là et je devais conclure le travail du groupe. Peu avant, Julien Antomarchi était sorti dans un groupe de six qui était intéressant. Mais Julien n’a jamais roulé devant car c’était tout pour la bonif. On a donc continué de rouler derrière cette échappée malgré la présence de Julien, et on est rentré. J’ai tout donné et ça l’a fait sur la bonif. Il me restait encore à assurer sur l’arrivée finale. Tout était une question de placement.

On imagine que tu étais particulièrement tendu lors des derniers kilomètres ?
Il fallait essayer de cibler plusieurs coureurs encore dangereux pour le général. Je me suis retrouvé dans un groupe de tête. On n’a été repris qu’à trois kilomètres de l’arrivée. J’ai à peine eu le temps de récupérer et il fallait tout de suite se concentrer sur le sprint final, où tout s’est bien passé. Si ça n’avait pas été le cas, je n’aurais sûrement pas eu de regrets car nous avions tout tenté avec les copains.

« UNE SEMAINE INCROYABLE »

Avec ce succès final, tu signes un retour fracassant chez les pros !
Je ne m’y attendais pas du tout en arrivant ici. Comme je l’avais expliqué il y a quelques jours (lire ici), j’étais arrivé dans l’optique de finaliser ma préparation. J’ai rapidement été agréablement surpris par ma condition physique et je me suis pris au jeu pour le général. C’est une belle entame pour cette saison 2020. On a déjà créé quelque chose de beau avec l’ensemble de l’équipe. On a pris nos premiers automatismes ici, à six, et c’était une semaine incroyable. C’est super intéressant pour la suite.

Le calendrier français du mois de février sera sûrement moins à ton avantage…
C’est vrai que cette année, c’est compliqué avec beaucoup de courses dures. Mais ça reste indispensable de courir. J’ai quand même décidé récemment de laisser ma place pour le Tour du Haut-Var car je ne pourrai rien y espérer. Je travaillerai beaucoup à la maison. Je compenserai le manque de compétition en faisant des exercices, ça ne me gêne pas. Ma seule compétition du mois de février sera l’Étoile de Bessèges. Y arriver avec, déjà, cette victoire en poche, c’est top.