Victor Lafay, entre yoga et philosophie

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

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Hors de question de se plaindre pour Victor Lafay. Certes, le garçon n’est pas épargné depuis de longs mois. Après une première saison professionnelle tronquée par les blessures l’an passé, il espérait pouvoir enfin relever la tête cette année (lire ici). C’était sans compter sur l’actuelle pandémie de coronavirus qui a mis un gros coup de frein à la saison du coureur de la Cofidis. “Au début, j’avais forcément les boules. J’arrivais dans une période qui allait me convenir et je commençais à me sentir bien. Mais bon, il faut faire avec. Si je m’apitoie sur mon sort, je ne vais pas faire avancer les choses et je ne vais plus m’en sortir. Après tous les pépins que j’ai déjà connus, je me dois de prendre ça avec philosophie”, résume-t-il auprès de DirectVelo.

« ÇA NE CHANGE RIEN AU FAIT QU’IL FAUDRA MONTRER DES CHOSES »

En fin de contrat chez Cofidis, le grimpeur sait qu’il n’aura sûrement que quelques courses pour faire ses preuves au moment de la reprise. Inutile de s’alarmer et de s’inquiéter dès maintenant pour autant. “Je n’y pense pas du tout. J’essaie juste de rester concentré et de faire en sorte de ne pas perdre mon niveau. Dès qu’on aura la date de la reprise des compétitions, je me préparerai à bloc pour la fin de saison. Certes, je jouerai peut-être la suite de ma carrière sur quelques mois, mais c’est le vélo. Il faudra s’adapter et faire ses preuves”.

Le coureur de 24 ans imagine-t-il que les transferts seront moins nombreux à l’intersaison après une saison si particulière ? “Je ne crois pas trop à un turnover moins important. Les équipes ont déjà pu voir les mecs à l’oeuvre en début d’année malgré tout. Et puis, ce sera une question de paris sur l’avenir, comme toujours. Il y aura forcément des changements, mais peut-être moins… Pour ma part, ça ne change rien au fait qu’il faudra montrer des choses. Je ne peux pas dire qu’il faut me garder car je n’ai pas eu le temps de courir et donc de montrer mes qualités. Ce n’est pas comme ça qu’une équipe fonctionne”.

« LE MOIS D’AOÛT EST TRÈS RICHE EN COMPÉTITIONS »

Désireux de rester loin de ces problématiques à l’heure actuelle, Victor Lafay explique ne pas avoir échangé à ce sujet avec son manager général Cédric Vasseur, ni avec d’autres coureurs de l’équipe. “Je n’ai pas montré ce que je valais jusqu’à présent. Je n’ai pas à aller demander quoi que ce soit. Il faudra prouver sur le terrain en fin d’année”, insiste-t-il. En attendant, il profite du confinement actuel pour s’exercer à de nouvelles disciplines, comme le yoga. “Je me suis inscrit aux cours de la prof de yoga de ma mère. Nous sommes plusieurs à suivre les séances en visioconférence. Ce n’est pas si simple car ça demande de la souplesse, de l’équilibre et du gainage. Après les séances, j’ai de bonnes courbatures”, rigole l’ancien vice-Champion d’Europe Espoirs sur route (voir classement).

Philosophe, celui qui devait découvrir le niveau WorldTour à l’occasion du Tour de Catalogne ne veut pas non plus se stresser outre mesure quant à une éventuelle fin de saison très restreinte. “Si on peut courir d’août à octobre, il y aura largement assez de courses dans le calendrier pour s’exprimer. En temps normal, le mois d’août est très riche en compétitions. Tous les coureurs de l’équipe auront l’occasion de courir si la situation revient à la normale d’ici l’été”. Pour le moment, c’est via des visioconférences que les coureurs de la Cofidis s’entraînent ensemble et à distance. “C’est mon entraîneur qui a lancé ça la semaine dernière. Nous sommes de plus en plus nombreux sur ces séances. C’est sympa car ça permet de travailler collectivement. Pendant les exercices, tout le monde se fait mal aux pattes et le reste du temps, on a le temps de discuter et de rigoler. Ça fait du bien”.

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