Après la 15e place en 2018, puis la 5e en 2019, Rémi Cavagna a décroché la première place du Championnat de France de contre-la-montre ce vendredi à Grand-Champ (voir classement). Dans son match face à Benjamin Thomas, le tenant du titre, le coureur de Deceuninck-Quick Step a pris le dessus pour endosser son premier maillot de Champion de France chez les Élites, cinq ans après son titre chez les Espoirs. Il exprime sa satisfaction au micro de DirectVelo. 

DirectVelo : Ce titre est une belle revanche après ta désillusion de l'an passé ?
Rémi Cavagna : Je suis très content. C'est vrai que l'an passé, je suis passé à côté. Il y avait eu la chaleur, mais aussi plus fort que moi. Je n'avais alors pas à chercher d'excuses. J'ai travaillé dur pour décrocher ce titre et aujourd'hui (vendredi), c'était moi le plus fort.

LA DIFFÉRENCE AVEC LE VENT DE FACE

Comment as-tu géré ton effort ?
J'avais reconnu le circuit deux fois et c'était un parcours qui me convenait. Je suis parti très vite. J'ai eu quelques frayeurs dans les virages avec le vent, mais c'était globalement un parcours de spécialistes. Sur les six derniers kilomètres, j'y suis allé très fort car je savais qu'on pouvait faire la différence avec le vent de face.

Comment t'es-tu entraîné pour ce contre-la-montre ?
J'ai fait un beau Dauphiné, même si j'ai subi car c'était très montagneux. Je sortais alors du Tour de l'Ain qui était aussi très difficile. J'ai fait de la récupération après le Dauphiné et ensuite j'ai remis en route avec le vélo de contre-la-montre. Avant ça, j'ai fait beaucoup de spécifique avec mon entraineur, du derrière scooter, avec le vélo de chrono, sur des efforts d'une heure. Ce n'était pas facile tous les jours, mais je me suis battu pour espérer décrocher ce titre. C'est maintenant chose faite. 

« CHAQUE ANNÉE JE PROGRESSAIS AU CLASSEMENT »

Tu faisais partie des favoris, étais-tu confiant ?
J'étais très confiant car je sentais que j'avais de très bonnes jambes. Mais j'avais de très bons adversaires avec Benjamin (Thomas), Bruno (Armirail) et d'autres bons coureurs. Je savais qu'il ne fallait pas grand-chose pour tout dérégler et passer à côté. Dans le vélo, on a plus de moments difficiles que de moments heureux et il faut se battre tous les jours pour espérer atteindre ses objectifs.

Ce titre était-il un manque pour toi ?
Chaque année, je progressais au classement. J'ai commencé loin, j'ai fini 15e, puis 5e, sans jamais être à mon réel niveau. Mais chaque année, je m'entrainais dur pour cet objectif. Là, j'ai enfin gagné et je vais savourer cette victoire. Mais il y a d'autres courses et j'ai beaucoup d'autres objectifs. Je vais aller au Tour d'Italie où il y aura trois chronos dont un le premier jour. Ce sont autant d'opportunités pour faire quelque chose de vraiment bien.

« ÇA VA ME DONNER DE LA CONFIANCE »

Il y a toujours eu une forte attente autour de toi. Que va changer ce maillot ?
Il va changer mon approche des contre-la-montre. Je vais être fier de porter ce maillot et je vais essayer de tout donner et gagner avec les couleurs de la France. Ça va me donner de la confiance pour les chronos car j'avais parfois un peu d'appréhension et de stress au moment de m'élancer. Je serai maintenant plus serein.

Est-ce qu'après ta non-sélection pour le Tour de France, tu t'es concentré sur ce Championnat de France ?
J'ai maintenant 25 ans et j'espérais découvrir le Tour. C'est vrai que c'est une déception, mais la direction de l'équipe en a décidé autrement. C'est dommage, mais j'ai encore du temps pour y participer. Cette année c'était particulier avec un passage dans ma ville natale à Clermont-Ferrand. Mais le Tour d'Italie est aussi une très belle course et j'espère y gagner une étape.

Dès lundi, tu remettras ça sur le Championnat d'Europe à Plouay...
Je vais donner le meilleur de moi-même pour de viser le podium, et pourquoi pas le maillot.