Iljo Keisse passe tout près d'une occasion unique

Crédit photo Amélie Barbotin

Crédit photo Amélie Barbotin

Un kilomètre, un seul petit kilomètre. C’est ce qu’il a manqué à Iljo Keisse pour triompher, dimanche dernier, dans les rues de Poitiers lors de la cinquième et dernière étape du Tour Poitou-Charentes (2.1). Le Belge espérait imiter son compatriote Sander Armée (Lotto-Soudal), vainqueur en échappée la veille, mais il a finalement vu le peloton l’avaler dans les derniers instants de la course. Un scénario très frustrant pour un coureur qui n’a que très rarement l’occasion de jouer sa propre carte au sein d’un collectif Deceuninck-Quick Step très riche en hommes forts et en leaders. “C’était trop long d’un kilomètre… C’est dommage car on avait fait une belle échappée à l’avant toute la journée. Il nous a peut-être manqué un grand Damien Gaudin. D’ordinaire, il est très fort sur ce type d’efforts et là, j’ai eu le sentiment qu’il en gardait un peu sous la pédale”, relatait le Flamand auprès de DirectVelo après l’arrivée. “On a commencé à s’attaquer les uns les autres assez tôt, peut-être trop tôt, mais bon…”.

Peu après le passage à la cloche, c’est Iljo Keisse qui a fini par s’isoler en tête. “J’ai pris 20-25 secondes d’avance mais la dernière montée m’a été fatale, elle faisait vraiment mal aux jambes, surtout après un si gros effort tout au long de la journée”. Le vainqueur de la Classic de l’Indre 2014 parle même de “mission impossible” au moment d’évoquer le fait de résister à “des coureurs du peloton beaucoup plus frais” que lui dans le final. “Je suis super déçu car celle-là, je la voulais vraiment et j’y croyais”. Sur la ligne, c'est Arnaud Démare qui a fini par l'emporter pour la troisième fois de la semaine (voir classements). 

« ON FAIT DU VÉLO POUR GAGNER DES COURSES »

Iljo Keisse est d’autant plus déçu et frustré qu’il avait passé la semaine à rouler en tête de peloton, avec les coureurs de la Groupama-FDJ, histoire de favoriser des arrivées au sprint pour le Colombien Alvaro Hodeg. Et, cette fois-ci, il avait enfin une occasion de jouer sa propre chance. “Mon boulot, c’est de bosser pour l’équipe, chaque jour de l’année, sur absolument chaque course. Et parfois, très rarement, j’ai ce genre d’opportunités. J’ai réussi à le faire par le passé sur le Tour de Turquie ou le Tour d’Italie en y remportant une étape mais là, ça n’est pas passé”. Très expérimenté (37 ans), il n’a pas souvent l’occasion de se faire plaisir à l’avant mais lorsqu’il le fait, c’est souvent en passant par de grandes émotions. Sur le Tour de Turquie 2012, justement, il s’était imposé après un scénario mémorable : seul en tête avec une marge confortable sur le peloton à l’abord du dernier kilomètre, il était tombé puis avait pris le temps de remettre, calmement, sa chaîne en place, avant de résister au retour du peloton pour une poignée de mètres. Un souvenir que le Belge “n’oubliera jamais”.

Pas de nouveaux frissons ni de victoire pour Iljo Keisse au TPC, donc, mais la satisfaction d’être en bonne condition avant deux gros événements, Tirreno-Adriatico et le Tour d’Italie, où il retrouvera un rôle d’équipier dans une équipe privée de Remco Evenepoel pour l’occasion. “C’est mon métier et je vais m’exécuter avec plaisir. Mais c’est vrai que si l’on fait du vélo, c’est aussi pour vivre ce genre d’émotions, celles que j’ai pu connaître aujourd’hui (dimanche) sur cette étape. On fait du vélo pour gagner des courses. Mais bon, maintenant, je vais retrouver mon rôle habituel, celui d’aider les autres à gagner”

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