La nouvelle vie de Charlotte Bravard

Crédit photo Christophe Dague - DirectVelo

Crédit photo Christophe Dague - DirectVelo

La carrière de Charlotte Bravard s’apprête à prendre une nouvelle direction. Redescendue en Nationale 1 en début d’année, après avoir quitté la formation FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope pour rejoindre l'équipe féminine du CM Aubervilliers 93-St-Michel (lire ici), elle a rapidement dû renoncer à l’exercice 2020 pour cause de grossesse. Embêtée par des soucis de santé depuis plusieurs saisons, la naissance de son enfant l’a convaincue de ne pas repartir en 2021. "L’arrêt a été un peu brutal, confie à DirectVelo l’athlète de 28 ans. Au départ, je me voyais encore faire une année ou deux au plus haut niveau. Mais avec ma grossesse, puis le confinement, je me suis dit que c’était peut-être le bon moment pour passer à autre chose".

De ses années au niveau UCI, elle retiendra évidemment son titre de Championne de France, acquis en 2017 du côté de Saint-Omer, et le "plaisir spécial" de porter le maillot bleu-blanc-rouge pendant toute une année sportive. "La compétition va me manquer, c’est sûr, poursuit-t-elle. Je n’aurai plus cette adrénaline avant les courses. Mais j’espère que je la retrouverai en suivant les filles". Car si elle en a terminé avec la compétition, elle ne compte pas pour autant quitter le monde du vélo. Dès l’année prochaine, elle deviendra en effet directrice sportive stagiaire chez St-Michel-Auber 93, tout en suivant, en parallèle, une formation DEJEPS (Diplôme d'État de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport) réservée aux sportifs de haut niveau.

« JE N'AVAIS PAS FORCÉMENT CETTE IDÉE À LA BASE »

Son passage du côté de l’encadrement correspond à son souhait de "rester dans le milieu sportif, même si je n’avais pas forcément cette idée à la base", et elle a déjà pu l'expérimenter au cours de la saison 2020. "Il m’est arrivé de m’occuper des filles pendant l’année, explique-t-elle. Je gérais notamment l’aspect logistique". Une première approche, aussi, à l’initiative de Stéphane Javalet, directeur général de l’équipe, qui l’a rapidement incluse dans le projet. "Nous avons beaucoup échangé. Il m’a demandé si ça pouvait m’intéresser. J’ai également rencontré Marie-Françoise Potereau (vice-présidente de la FFC, NDLR), qui m’a dit que la FFC pourrait me soutenir". Une première année pour prendre ses marques avant, peut-être, d’accéder à davantage de responsabilités. "Je sais que Stéphane me fait confiance. Nous étions en contact concernant le recrutement. Il m’a demandé des conseils. Il va me donner des responsabilités".

La compagne de Baptiste Bleier, lui aussi coureur professionnel chez St-Michel Auber 93, espère ainsi s’inscrire durablement dans le projet de la formation de Nationale 1, qui souhaite devenir une équipe UCI Continentale le plus rapidement possible. "Stéphane réfléchissait à passer au niveau supérieur en 2021, mais c’était peut-être encore un peu tôt, explique Charlotte Bravard. Il aimerait construire quelque chose pour 2022. C’est une équipe avec du talent et des jeunes cyclistes prometteuses. Je veux en faire partie". Son aventure en tant que directrice sportive débutera ainsi dès les premières courses de la prochaine saison, puisqu’elle sera dans la voiture à l’occasion du Samyn des Dames, qui devrait se tenir en mars prochain. Avec, toujours, cette volonté qui était déjà la sienne lors de sa carrière : "J’ai encore l’esprit de compétition en moi !".

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Charlotte BRAVARD