Omloop Het Nieuwsblad : le vent de face, dissuasif et décisif

Crédit photo Francis Spruyt - DirectVelo

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La première Classique de la saison a livré son verdict. Deceuninck-Quick Step chez les hommes, SD Worx chez les femmes, les deux blocs les plus puissants sur le papier ont justifié leur statut de favori. Le plan de base était le même : se retrouver en supériorité numérique à l'avant et ensuite conclure en solitaire. Les deux Champions du Monde Julian Alaphilippe et Anna van der Breggen se sont isolés. Le Français a attaqué à 32 kilomètres de l'arrivée dans le Berendries, tandis que la Néerlandaise a attendu le Bosberg pour placer son démarrage. Si elle a réussi son coup, lui a dû rendre les armes au pied du Mur de Grammont, mais Davide Ballerini a quand même mis la balle au fond pour Deceuninck-Quick Step.

UNE ATTAQUE PAS APPRECIÉE PAR LES RIVAUX

Le choix tactique du Français a été remis en question par Sep Vanmarcke (Israel Start-Up Nation) au micro de Sporza à l'arrivée. "Pourquoi n'a-t-il pas tourné avec nous jusqu'au Mur ? S'il attaque à ce moment-là, on ne le revoit plus. C'était une attaque risquée". Le Champion olympique Greg van Avermaet (AG2R Citroën) n'a pas apprécié l'offensive de son rival. "Je n'ai pas su le suivre. C'était trop tôt. Son action a fait capoter ma course car tout s'est groupé au Mur. Je savais que ce serait impossible de faire la différence tout seul jusqu'à Ninove."

NEUTRALISATION COLLECTIVE DANS LE BOSBERG

Au pied du Mur de Grammont, les compteurs sont donc remis à zéro. Julian Alaphilippe, repris, se met en tête du peloton pour imprimer un tempo soutenu, mais pas d'enfer pour ne pas décramponner l'Italien Davide Ballerini. "Il l'a fait à la perfection car c'est vraiment une montée difficile. J'ai perdu quelques places mais j'ai su garder le contact avec le groupe. J'ai basculé entre la dixième et quinzième position au sommet du Mur de Grammont", explique Davide Ballerini. Entre-temps, l'Italien Gianni Moscon en a profité pour prendre quelques longueurs d'avance mais le coureur d'Ineos Grenadiers, confronté au vent de face, ne parvenait pas à creuser l'écart. "Nous l'avions toujours en point de mire. Il était fort mais nous savions que nous allions le rattraper", continue Greg van Avermaet. Le manager de l'équipe Deceuninck-Quick Step Patrick Lefevere s'est interrogé sur la tactique de ses poulains à ce moment-là. "Je tremblais parfois, je me disais qu'on était en train de rouler vers notre propre perte". Et comme prévu, Gianni Moscon était rattrapé dans le Bosberg. "La course est restée fermée dans le Mur de Grammont et dans le Bosberg car le vent soufflait de face. Même si dans le Mur, on est vraiment monté très vite. Le groupe a un peu cassé, mais sans grand effet finalement. Dans le Bosberg, c'était une neutralisation collective", constate Oliver Naesen (AG2R Citroën).

VAN DER BREGGEN A PROFITÉ DE SES QUALITÉS DE ROULEUSE

Alors que les hommes se neutralisaient dans le Bosberg, Anna van der Breggen s'en servait pour construire son succès, malgré le vent de face. "Je savais que cela n'avantagerait pas un coureur isolé. Cela ne m'a pas arrêté dans mon envie d'attaquer. J'ai pensé que les filles en poursuite l'auraient également de face et puis, une fois devant, je n'y ai plus pensé", détaille-t-elle. Comment a-t-elle réussi à tenir le coup ? "Dans les bergs, je pense que plusieurs filles peuvent faire jeu égal avec elle, mais elle est très complète. Elle a des grandes qualités de rouleuse et c'est ce qui fait la différence aujourd'hui (samedi)", selon le directeur sportif de FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope Nicolas Maire.

Tandis qu'Anna van der Breggen s'envolait vers Ninove, le peloton chez les hommes s'organisait pour une arrivée massive. "Dans ces conditions et avec des garçons comme Kristoff et Ballerini dans le peloton, il n'y avait plus grand chose à espérer", déplore Oliver Naesen (AG2R Citroën), 19e ce samedi. "Quand j'ai vu comment ça se passait dans le peloton avec ces chutes, j'ai laissé couler. Ce sera pour une autre fois. Pour le même prix, je tente le sprint, je chute et mon printemps est fini". Le vent de face a donc conditionné les deux courses du jour. Dimanche, un vent de dos est annoncé dans le final à Kuurne-Bruxelles-Kuurne. "J'espère qu'un groupe se détachera dans le Vieux Kwaremont et que je serai présent", conclut l'ancien Champion de Belgique.

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