Damien Martin : « J’oublie qu’il n’y a personne »

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

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Il y a un an, le speaker Damien Martin vivait un drôle de Paris-Nice, pour ce qui était resté la dernière course en Europe pré-confinement (lire ici). Douze mois plus tard, le Breton était de retour sur « la Course au soleil » dans des conditions toujours particulières, avec ce changement de parcours pour les deux derniers jours de course. Je suis parti sur ce Paris-Nice plus ou moins dans le même état d’esprit que l’an passé, avec le même sentiment d’incertitude. Dans les deux cas, on ne savait pas très bien si la course allait pouvoir se dérouler convenablement, même si l’organisation nous a rapidement mis en confiance. Nous étions, les deux fois, dans cette même période, à l’approche d’un peut-être énième confinement pour cette édition 2021”, rappelle-t-il pour DirectVelo, au terme de la compétition WorldTour. “La différence avec l’an passé, c’est que l’on connaissait déjà la situation. On était prêt, l’organisation avait un Plan B depuis le départ. Et finalement, il s’est avéré que ce nouveau tracé de la huitième étape était une très bonne idée, avec le spectacle que l’on a connu dimanche”.

Tout le long de la semaine, Damien Martin et son compère Marc Chavet ont animé les podiums de présentation et le final des étapes devant des places pratiquement vides, la faute au huis-clos mis en place sur l’ensemble des huit journées de l’épreuve. “On a parlé essentiellement pour l’organisation et les journalistes, pour les personnes accréditées. Il y avait parfois du public, quelques dizaines de personnes, voire peut-être jusqu’à 150 dans le Loiret par exemple, lors de la deuxième journée. Mais ils étaient loin de nous et même quand il y avait un peu de monde, ça reste donc très particulier, regrette-t-il. On n’a jamais eu le retour du public que l’on aime, les applaudissements etc. Il faut faire avec. De toute façon, cette fois-ci, on savait à quoi s’attendre. On a pris nos marques, à force. Il y a une forme d’habitude qui s’installe. On fait le travail de manière consciencieuse. On avait surtout hâte de retrouver le terrain et les coureurs. Et puis, en tant que passionné, on s’y fait… Sur les arrivées, je suis complètement pris par ce qu’il se passe sur les écrans. J’oublie qu’il n’y a personne, je suis dans ma course”.

LE FOOT POUR COMPENSER

Depuis mars 2020, Damien Martin a constamment dû s’adapter, lui qui a dû diviser par deux ou trois le nombre de ses déplacements, la faute aux nombreuses annulations. “Les seules organisations qui ont résisté étaient les plus puissantes, notamment les courses d’ASO. J’ai connu des pauses que je n’avais jamais connues en pratiquement quinze ans dans le métier. Le premier confinement a duré quatre mois. Ce Paris-Nice 2021 était ma première course depuis le Championnat de France de l’Avenir du mois d’octobre. Inversement, j’ai connu un gros pic l’été dernier avec l’enchaînement du Dauphiné, du Championnat de France et du Tour de France, jusqu’à l’automne”, tempère-t-il tout de même. “J’ai eu la chance d’avoir un hiver bien rempli avec le football aussi. J’ai pu garder une activité constante”.

Malgré l’incertitude qui continue de planer pour les semaines et mois à venir, le plus dur est peut-être passé. “Cette fois-ci, il n’y aura pas de pause de plusieurs mois comme l’an passé. Il restera toujours un fil rouge. Des organisateurs ne sont pas prêts à annuler deux ans de suite, et ça ne concerne pas que les plus grosses courses du calendrier. Mais beaucoup de courses sont reportées et ça va être du sport en fin de saison car ça risque d’être très dense ! Le danger, c’est d’avoir des doublons. C’est arrivé l’an passé avec le report du Tour de France, forcément, quand ça m’a pris quatre semaines de déplacement. Mais généralement, ça va, car le calendrier est bien fait, il n’y a pas trop de superpositions”. Si la situation reste en l’état, les deux prochains rendez-vous de Damien Martin au micro seront désormais la Roue tourangelle puis Paris-Roubaix. En attendant de retrouver une situation plus classique à terme.

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