Ludovic Robeet a pris le temps de raconter longuement son succès. À l’issue de la cérémonie protocolaire, en flamand puis en français, le Wallon savoure ce mercredi après avoir inscrit son nom au palmarès de la Nokere Koerse (1.Pro - voir classement). “J’avais vraiment des bonnes sensations toute la journée”. Et ça s’est vu. Le sociétaire de Bingoal-WB était le plus costaud de l’échappée composée de huit coureurs. Pendant sa fugue, il a parfaitement manœuvré grâce à la présence dans le peloton de son coéquipier Timothy Dupont, candidat à la victoire en cas de sprint. “Je n’en faisais pas plus que ça, reconnaît-il auprès de DirectVelo. Si ça rentrait, je devais aider les autres. Il fallait donc que j’en garde pour le final pour placer les gars le mieux possible. Finalement, ce n’est pas rentré”.

À douze kilomètres du but, alors que les fuyards ont à peine 20’’ d’avance, il tente sa chance dans un secteur pavé. Seul Damien Gaudin l’accompagne. Le Belge voit qu’il est mieux que son adversaire français. “Dans sa roue, je n'étais pas à bloc. C’était bon signe”. Faute d’une bonne giclette, il ressort à deux kilomètres pour ne pas arriver avec le coureur de Total Direct Energie. Derrière, la poursuite n’est pas assez efficace pour rentrer. Sous les yeux des sprinteurs, Ludovic Robeet s’offre à Nokere le deuxième succès de sa carrière après une étape de la Semaine Coppi et Bartali en 2019.

RETOURNER DANS L'ÉCHAPPÉE DE PARIS-ROUBAIX

Au départ, pas grand monde n’avait dû miser sur le coureur de 26 ans. “C’est souvent comme ça que je peux espérer gagner, en créant la surprise. Si j’ai trop de pression, ça ne fonctionne pas. Je préfère qu’on me laisse tranquille et que je fasse mon truc”. Pour lui, voir des membres de l’échappée jouer la victoire n’est pas une énorme surprise. “Nous étions huit, c’était un gros groupe. Il n’y avait pas beaucoup de sprinteurs sur la course, et les conditions climatiques étaient difficiles".

Ludovic Robeet n’a pas attendu ce mercredi pour être - déjà - satisfait de sa saison 2021. “Ma saison est réussie depuis les premières courses. J’ai d’excellentes sensations. Je ne suis pas encore au top de ma forme. Je crois que c’est déjà une réussite”, apprécie le coureur échappé sur deux étapes de l’Etoile de Bessèges, notamment sur la route de la Calmette où son coéquipier Timothy Dupont s’était imposé. Un succès qu’il avait grandement apprécié. “Je suis plus content quand c’est un équipier qui gagne que quand c’est moi”, confie-t-il. Pourquoi ? “C’est mon rôle d’être équipier. Je n’aime pas trop frotter. Je suis dans les premiers à rouler. Souvent à cinq kilomètres de l'arrivée, je ne suis plus dans le peloton. Je n’ai pas l’habitude de jouer dans un final”, sourit-il. Parmi ses prochains rendez-vous, Paris-Roubaix. Il visera une place dans l’échappée, comme en 2018 alors qu’il découvrait la course. Mais cette année, ses adversaires sont prévenus. Ils auront un client avec eux.