Steven Henry : « La sélection pour le Championnat d'Europe ressemblera à celle des JO »

Crédit photo DirectVelo

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Roubaix-Gand-Roubaix, ça aurait pu être une semi-classique des années 50. Mais ces deux dernières semaines, c'est le trajet des pistards français. À Roubaix, l'entraînement au Stab' et à Gand, la compétition. On peut même dire LA compétition puisque c'était la rentrée des classes pour le peloton international. Pour l'encadrement aussi, c'était aussi la rentrée, sans même passer par la pré-rentrée. "Il faut se remettre dedans, reprendre l'habitude, se recaler avec tout le staff, reprendre les protocoles d'échauffement et c'est aussi important de recoacher", explique Steven Henry, l'entraîneur national, à DirectVelo.

La réunion de Gand était l'occasion d'appliquer grandeur nature "ce qu'on avait travaillé en vidéo", et aussi de se frotter à la concurrence étrangère qui était venue à Gand avec du beau linge. "Ils ne sont pas partis en vacances pendant un an, ils ont aussi progressé. Les Anglais étaient dans le match mais d'autres individualités n'étaient pas prêtes", observe le technicien. Mais le plus important est le comportement de ses pistards. "Nous traçons notre route et le bilan de Gand est positif et même très positif pour certains coureurs, notamment Benjamin qui a survolé la compétition". Le Champion du Monde a fait une "Benjamin Thomas" en remportant toutes les manches de l'Omnium le samedi. Le lendemain, il remporte l'Américaine avec Donavan Grondin.

PAS DE COUPE DES NATIONS À HONG-KONG

Si la petite troupe tricolore est revenue à sa base de Roubaix après Gand, c'est pour ne pas détricoter le programme tissé à l'avance malgré l'annulation de la manche de la Coupe des Nations à Newport (22-25 avril). "On essaie de ne pas subir les annulations. Nous voulions garder le bloc qui était prévu entre Gand et Newport", précise l'entraîneur national. Le retour à Roubaix a été l'occasion de réaliser des tests de poursuite et des simulations de courses en peloton. "Avec l'absence des Juniors (à cause des nouvelles restrictions, NDLR), les filles ont couru une Américaine mixte avec les garçons".

La suite du programme du groupe endurance ne passera pas par Hong-Kong et la deuxième manche de la Coupe des Nations (13-16 mai). "Il y avait plus de risques que de bénéfices, justifie Steven Henry. Il y aurait eu beaucoup de contraintes, il fallait rester enfermé à l'hôtel à l'arrivée et en cas de cas positif, la procédure pour les cas contacts n'étaient pas claires. On ne peut pas prendre le risque de voir des coureurs bloqués là-bas et se désentraîner et au niveau sportif, il y avait un plus joli plateau à Gand que celui qui sera présent à Hong-Kong".

LES FILLES EN ALTITUDE

La préparation pour les Jeux olympiques va donc s'orienter vers une succession de stages. "Il y en aura un, à la mi-mai, surtout consacré à Benjamin Thomas, puis un autre du 20 au 24 mai, entre les Tour du Loiret et de la Manche, orienté vers la poursuite par équipes pour donner la sélection pour le Championnat d'Europe. Nous reviendrons à Roubaix du 7 au 13 juin et le dernier stage aura lieu à Saint-Quentin au mois de juillet", énumère l'entraîneur. L'altitude sera aussi au programme des filles de l'équipe de France. "Elles partiront deux fois en altitude réelle pour des rappels de dix-douze jours au début mai et début juillet".

Au bout des stages, la question des sélections pour les Jeux de Tokyo va se poser et il faudra trancher avant le 29 juin, date de l'annonce des billets pour le Japon. "Nous sommes encore en réflexion, même si on affine les orientations, précise Steven Henry. Pour l'Américaine Hommes, on a établi des choses avec les athlètes avec des points de passage, ils connaissent la règle du jeu et tout le monde s'investit à 200%". Chez les filles, l'entraîneur a le choix entre deux options : d'abord sélectionner la paire d'Américaine et compléter avec trois poursuiteuses ou donner la priorité au quatuor de la poursuite par équipes. "Ça fait partie de nos reflexions. On sait qu'on ne va pas jouer de médaille en poursuite mais dans la perspective de 2024, on veut se rapprocher des meilleures équipes avec un chrono inférieur à 4'15". On peut aussi plus jouer la carte des courses en peloton. La question est de savoir où met-on le curseur ?". En tout cas, l'équipe de France présente à Minsk (23-27 juin) aura un air olympique. "La sélection pour le Championnat d'Europe ressemblera à celle des JO, même si on attend le déroulement du Championnat d'Europe pour décider", conclut l'entraîneur national.

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