Le Tour du Gévaudan « devait se renouveler »

Crédit photo William Cannarella / DirectVelo

Crédit photo William Cannarella / DirectVelo

Cette fois-ci, c’est la bonne. Après deux échecs pour des raisons diverses et variées, le Tour du Gévaudan va pouvoir accueillir une manche de la Coupe des Nations Juniors Femmes, ce week-end. Le tout en complément d’une Élite Nationale chez les hommes, avec la présence de certains des meilleurs coureurs du peloton amateur, alors que le format initial était une manche de Coupe de France N3. “Il a fallu s’adapter, encore une fois”. Benoit Malaval, organisateur de l’épreuve et Maire de Saint-Étienne-du-Valdonnez - commune autour de laquelle se tiendra la première étape de la course féminine ce samedi -, fait le point avec DirectVelo avant la tenue de la compétition lozérienne.

DirectVelo : Malgré les incertitudes des dernières semaines, le Tour du Gévaudan va bien avoir lieu ce week-end !
Benoit Malaval : On veut la Coupe des Nations depuis trois ans. La première année (en 2019, NDLR), nous n’avions pas été retenus par l’UCI. L’an passé, oui, mais on n’a pas pu la faire en raison de la Covid. Cette fois, c’est la bonne. En ce qui concerne le fait d’être resté sur début mai, c’était maintenant ou jamais, raison pour laquelle on n’a jamais envisagé un report. Dès le mois de mai, il y a pas mal de manifestations, tous les week-ends, à Mende et ça aurait été compliqué de se glisser en parallèle d’un autre événement, surtout que la vie va probablement reprendre son cours petit à petit dans les semaines à venir. Autrement dit, on n’avait pas trop d’autres options. Il a encore fallu s’adapter en transformant la manche de Coupe de France N3 en Élite Nationale, avec l’histoire du public prioritaire. On fait avec.

« C’EST UNE QUESTION D’OFFRE ET DE DEMANDE »

Pourquoi tiens-tu tant à ce format de manche de la Coupe des Nations pour les filles ?
La Coupe des Nations Juniors Femmes, c’est utile. Il y a un vrai besoin en France. Si on peut garder ce format-là pendant trois-quatre ans, ce serait bien. On va là où il y a un besoin, où on est utile. Quand on était en Classe 2, pendant deux-trois ans, il y avait un besoin et une demande. Puis ça n’a plus été le cas. Le calendrier de fin de saison est devenu encore plus fourni chez les pros et même en étant en Classe 2, il n’y avait plus de demande... La dernière année, nous n’avions pratiquement plus aucune demande d’équipe étrangère pour venir chez nous. On devait changer quelque chose. On devait se renouveler.

Est-ce également un choix financier ?
Non, ce n’est pas la raison. Les grilles de coût sont identiques. La différence, c’est au niveau du plateau. Si on avait fait une course Élites Femmes, avec les courses espagnoles et le Luxembourg “en face”, je ne sais pas si on aurait eu beaucoup de monde. Encore une fois, c’est une question d’offre et de demande.  On est beaucoup plus utile à proposer une épreuve pour les Juniors, me semble-t-il. Je m’adapte au calendrier, ça a toujours été notre fil rouge. Chez les hommes, si on était resté sur ce qu’on faisait il y a quelques années, la course n’existerait plus aujourd’hui. Il faut savoir se poser les bonnes questions et on l’a fait.

« C'ÉTAIT PLUS TENDU, FORCÉMENT »

A-t-il été difficile de convaincre la préfecture ?
D’habitude, c’est anecdotique d’avoir l’accord de la préfecture car il n’y a aucune crainte. Ils savent comment on fonctionne et il n’y a pas besoin d’avoir de grandes discussions (sourire). Là, il a fallu parler et argumenter un peu plus que les autres années, pour rassurer. C’est d’autant plus important que le Tour du Gévaudan devrait donc être le début d’une longue série d’événements, de retour, dans Mende et ses environs. La réussite de ce dossier et de cette course cycliste est importante pour la préfecture. Le gros changement, c’est qu’on a eu l’arrêté vendredi dernier, huit jours avant l’événement. On a dû faire en une semaine ce que l’on fait d’ordinaire en deux mois. C’était plus tendu, forcément. Dans ces conditions, tout ne peut pas être parfait, mais on fait au mieux.

C’est aussi l’occasion de remettre en lumière la Lozère, département le moins peuplé de France...
L’essentiel pour les collectivités, c’est qu’il y ait une course d’un bon niveau qui donne une belle image du département. Il n’y a jamais eu de grandes discussions avec le conseil départemental ou la région quant au format de la course. Tant qu’on parle de la Lozère, c’est bon (sourire). On a la chance d’avoir des paysages assez variés du nord au sud, de l’Aubrac aux Gorges du Tarn en passant par les Cévennes. Il y a une multitude de parcours possibles dans la région. Et sportivement, il y aura un bel intérêt entre la course masculine et les jeunes femmes. Parmi toutes les filles qui sont là, certaines seront sans doute parmi les meilleures mondiales dans cinq ans. Et on pourra dire qu’elles sont passées par le Gévaudan. Ce n’est pas donné à tout le monde et c’est un plaisir.

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