Laurent Evrard : « Je commence à m’amuser »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

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Cette fois, Laurent Evrard a mis au fond. Classé 4e le premier jour, le coureur de 30 ans s’est offert ce samedi la quatrième étape du Tour de la Manche (voir classement). Et c’est sur une étape chaotique de 169 kilomètres comptant 2200 mètres de dénivelé que le Belge a enfin pu lever les bras au sprint face à Simon Combes (AC Bisontine). Cette victoire à Saint-Martin-des-Champs confirme un état de forme grandissant pour celui qui avait terminé 8e sur le Tour du Pays Lionnais (Elite Nationale) deux semaines auparavant. “C’est bien pour l’équipe de gagner ici. Je roule à l’instinct : si j’ai envie, j’y vais et sinon non”. Et si les jambes étaient bien là, le Wallon associe aussi son succès à un coup de chance. “J’étais devant en train de tirer l’échappée et pile quand je tourne la tête, je vois Simon Combes attaquer donc je me suis dit qu’il fallait y aller. C’est un moment de chance. Il restait dix bornes. Derrière, on a bien collaboré”.

Mais au moment de raconter sa journée, c’est la confusion qui l’emporte. “Je n’ai pas tout compris. Ça ressortait, ça ne roulait pas, ça rentrait". Plus que la confusion, c’est même une certaine incompréhension qui prend le dessus. “Il n’y a pas de tactique. J’ai vu des mecs descendre comme si leur vie en dépendait et en bas de la descente, ils se regardaient. Certains mecs jouent plus le général et certains jouent les étapes, analyse-t-il. Mais il y a quand même des trucs que je ne comprends pas. Chacun sa technique et je ne critique pas. On a des objectifs différents aussi”.

« JE SAVAIS QUE J’AVAIS MES CHANCES »

Lui avait une tactique bien rodée. “Dans le dernier tour, c’était sauve-qui-peut. Dans la bosse, j’ai laissé rouler Simon Combes et j’ai essayé d’attaquer mais il a su revenir. Je savais que si on basculait à quatre kilomètres de l’arrivée avec 10 ou 15” d’avance, ça serait dur de nous rattraper. Dans la bosse on était les deux plus forts donc on avait de grandes chances d’aller au bout. La descente est raide et ça aurait été difficile de rouler plus vite. Sur un sprint dur comme ça je savais que j’avais mes chances”. Le sociétaire du VC Amateur Saint-Quentin n’avait alors plus qu’à porter le coup de grâce. “Il était un peu à bloc. J’avais bien appuyé sur les pédales à des moments pour le tester et le mettre en difficulté. Mais je sais que dans un sprint comme ça où la course a été dure, je vais vite”.

Et même si le cyclisme est un loisir pour Laurent Evrard, il est hors de question de manquer l’entraînement. “Je ne fais pas grand-chose, je vais au travail en vélo. Ce que je fais, je le fais bien. Je m’applique sur mes intensités, ma récupération et mes sorties longues. Là, on a fait des week-ends où on courait deux fois. Tu prends de suite un peu de caisse”. Pour Laurent Evrard, qui travaille à temps plein, le cyclisme doit donc rester un plaisir. “C’est délicat, je travaille un samedi sur deux. J’ai pris des congés pour venir ici. La semaine passée, je disais à un gars qu’il me manquait un peu de force mais le chrono m’a fait du bien. Je commence à m’amuser sur le vélo. Et quand je commence à m’amuser c’est que je peux faire un peu ce que je veux. Je verrai bien où ça me mène”.

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