Route de Loire-Atlantique : Séverine Eraud remet les pendules à l’heure

Crédit photo Nicolas Vaucouleur

Crédit photo Nicolas Vaucouleur

On avait laissé Séverine Eraud frustrée et déçue au terme de la Classic Vienne Nouvelle-Aquitaine. Encore en tête sous la flamme rouge, avec pour seule adversaire Victorie Guilman (FDJ Nouvelle Aquitaine-Futuroscope) et qui plus est épaulée par une coéquipière en la personne d’India Grangier, la solide rouleuse avait contribué à l’enterrement de première classe du groupe de tête (lire ici). En revanche, elle s’était rassurée sur ses capacités physiques actuelles et l’a confirmé dès le lendemain, dimanche, à l’occasion de la Route de Loire-Atlantique (National Dames).

“Je connaissais bien le parcours, je savais où ça allait être dur. J’ai voulu anticiper en sortant assez tôt, avant la mi-course”. L’athlète de 26 ans crée alors un premier mouvement intéressant. Cinq filles se retrouvent à l’avant, dont la Canadienne Adèle Normand, qui n’a ensuite pas pu répondre à la seconde attaque de la future lauréate. “Je savais qu’elle allait essayer un truc. C'était la plus forte. Quand elle est sortie, j'ai fait l'effort pour boucher le trou mais j'y ai laissé du jus. Puis elle est repartie et c’était fini pour moi”, concède la sociétaire du Team ELLES-Groupama-Pays de la Loire. Présente dans le bon quinté, Karolina Perekitko n’a pas pu répondre, elle non plus, à cette accélération à quelques 30 bornes de l’arrivée. “C’était une course plutôt dure. Je ne m’attendais pas à ça, je n’avais pas fait de reco. Il n’y a pas eu beaucoup d’attaques en début de course, ça ne bougeait pas trop mais ensuite, une fois devant, on a bien roulé. Par contre, du coup, je n’avais plus rien lorsqu’elle (Séverine Eraud) est repartie”.

UNE NOVICE SUR LE PODIUM

Une seule fille a encore pu maintenir le suspense un peu plus longtemps dans la course : une novice à ce niveau, en la personne de Cécile Lejeune. La veille, lors de la Classic Vienne Nouvelle-Aquitaine (Coupe de France), elle avait disputé sa première course au niveau national, elle l’ancienne spécialiste du duathlon et du triathlon. Si novice que la sociétaire du VC Morteau-Montbenoît concède qu’elle ne connaissait pas sa dernière adversaire du jour. “J’étais dans l’inconnu. La seule chose que je savais sur Séverine, c’était qu’elle était dans l’échappée qui avait été reprise juste avant l’arrivée la veille (samedi)”. Pendant un temps, les deux concurrentes collaborent. Mais Séverine Eraud ne connaît pas non plus sa (nouvelle) adversaire, qui lui fait d’ailleurs plutôt bonne impression. Alors, la rouleuse du Stade Rochelais décide de s’isoler à six kilomètres du but, à la faveur de la dernière difficulté du circuit. “On a bien roulé ensemble, c’était cool, mais je n’étais pas sûre d’être la plus forte. Elle me faisait forte impression alors je l’ai testée dans la bosse car je voulais éviter le sprint”. Sa rivale est incapable de répondre, cette fois-ci. “Je comptais attendre la fin de course pour l’attaquer mais finalement, elle m’a devancée. Au moment où elle est ressortie, j’ai immédiatement senti que je n’allais pas pouvoir y aller”, concède Cécile Lejeune.

Séverine Eraud conclut finalement l’épreuve solidement en solitaire, devant une surprenante Cécile Lejeune, révélation du week-end. “J’y ai cru jusqu’au bout parce qu’il faut toujours y croire. Séverine aurait pu avoir un problème mécanique ou autre chose… Ce n’était pas fini, on ne sait jamais ce qu’il peut se passer. J’ai continué de rouler le plus vite possible. La deuxième place n’était pas assurée, il fallait insister”. À la Championne de France Élites du contre-la-montre 2019 la victoire, à la Championne de France Élites de duathlon 2017 la deuxième place. Derrière, c’est un sprint à trois qui a départagé les poursuivantes, Karolina Perekitko montant finalement sur la dernière marche du podium (voir classement). “C’était le but, je ne suis pas mécontente. Je voulais essayer de courir intelligemment et je crois que j’y suis parvenue”, synthétise l’athlète originaire de Jagatowo et licenciée de l’UVCA Troyes, ville où elle passe toute la saison cycliste. “C’était une belle course, c’était bien de retrouver un peloton avec un beau niveau sur ces deux jours de course”, conclut Adèle Normand. La Québécoise termine au pied du podium. 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Séverine ERAUD
Portrait de Cecile LEJEUNE
Portrait de Adèle NORMAND
Portrait de Karolina PEREKITKO