Axel Laurance : « Cette victoire en vaut dix chez les Elites »

Crédit photo Www.zavodmiruu23.cz

Crédit photo Www.zavodmiruu23.cz

La campagne dans l’Est de l’Europe s’achève de la plus belle des manières pour les Bleus. Après s’être bien comportée tout le week-end en République Tchèque, l’équipe de France a mis un très beau point final grâce à la pointe de vitesse d'Axel Laurance. L’habituel coureur du VCP Loudéac a triomphé dans un sprint à une trentaine, à Jesenik. "C’est la première fois que je cours à ce niveau, dans un plateau de Classe 2. La victoire est très belle. Celle-ci en vaut dix chez les Elites", synthétise-t-il à froid. Après une dernière étape vallonnée qui laissait la place à de nombreux scénarios, les Bleus ont bien géré leur affaire. "C’est parti très vite. Il y avait une échappée avec Kevin (Vauquelin) devant. Mais derrière ça bataillait, ils n’ont jamais pris de champ. Dans les deux premiers GPM, les Norvégiens ont mis en route. Ils ont fait un gros écrémage". Une dizaine de solides coureurs parvient même à créer un écart. "Tout le monde était au rupteur après 80 kilomètres".

Mais le rythme finit par se calmer dans le peloton et la situation redevient plus normale. "Tout le monde était cuit. Il y a eu une transition où tout le monde a récupéré. Puis dans les deux derniers GPM les Italiens ont contrôlé. Ils étaient nombreux". Avant d’aborder la dernière difficulté dont le sommet était à 20 km de l'arrivée, de nouvelles attaques remuent le peloton et l’équipe de France entre en action. "On a fait la descente avant. C'était un peu technique". Puis Axel Laurance décide en personne de porter une offensive. "L'échappée devant a explosé en vol, il fallait que j'attaque pour revenir. On ne sait jamais si un mec est costaud et gagne seul. On a bien bouché le trou". Puis encore une fois, tout rentre dans l’ordre, et l’équipe de France peut jouer la carte de son sprinteur. "Valentin (Paret-Peintre) m'a bien aidé pour me replacer". Car le sprint a réservé une dernière surprise au peloton.

« ON A SU REBONDIR »

Même si le final reprenait le parcours du prologue à l’envers, le dernier virage surprend le petit paquet qui se présente à l'arrivée. "On est arrivé très vite, on a tous été surpris. On est tous partis tout droit, je suis arrivé en glisse de l'arrière et j'arrive à virer 2e. Le Néerlandais (Wessel Krul, NDLR) a lancé, je me suis calé et j'y suis allé. L’arrivée était en pavés. En arrivant pour la gagne, je ne pouvais pas faire 2e". Et Axel Laurance ne s’est donc pas raté (voir classements). Malgré un scenario imprévisible toute la journée. "On se disait que ça pouvait être le feu d'artifice et en avoir de partout. Mais les Italiens ont bien géré malgré les tentatives des Norvégiens. On avait dit que c'était pour moi si ça arrivait au sprint, les gars m'ont fait confiance". Une confiance qu’il a acquise dès le dernier GPM. "Quand j'ai mis ma belle attaque, j'ai vu que tout le monde était à fond. Je me suis dit que je pouvais gagner à partir de ce moment-là".

C’est donc ce fameux dernier virage qui aura permis au coureur de 20 ans de construire son succès au sprint. "Je suis resté placé et concentré, les Néerlandais ont fait un petit train. Je connaissais le dernier virage donc j’ai bien pris l'intérieur. Je vire le mieux du paquet, et ça m'a bien servi", rigole-t-il. De quoi oublier la leçon reçue en Pologne la semaine passée (lire ici). "On est vraiment passé à autre chose. On a su rebondir dès le prologue avec Kevin et Paul (Lapeira). Ça nous a remis sur de bons rails, toute l'équipe fait des résultats. Tout le monde ressort content, ça a bien fonctionné. Quand on voit que le premier a fait 7e d'une étape au Giro, on se dit que c’est pas mal !", lui qui termine finalement 8e du général, une place derrière Jacques Lebreton. Autant de bonnes raisons d’arroser la campagne tchèque, terminée en beauté. "Ce soir on va boire un petit coup, on a eu des bières en étant la meilleure équipe, donc on va les boire !". Avant le retour à la réalité.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Axel LAURANCE