Julien Thollet : « Ça a vite matché »

Crédit photo Robert Gachet - DirectVelo

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Quelques minutes après l’arrivée, la déception était immense mercredi soir au sein de l’équipe de France Juniors. Alors qu’il avait pris le maillot de leader la veille, Lenny Martinez n’a rien pu faire. Si son duel avec Cian Uijtdebroeks était très attendu, c’est finalement Romain Grégoire qui s’est offert l'étape et le général de l’Ain Bugey Valromey Tour en partant dès le pied de la montée finale. Mais Julien Thollet a été séduit par le comportement de ses protégés, qui pour trois d’entre eux (Nicolas Rousset-Favier, Brieuc Rolland et Colin Savioz) découvraient l’équipe de France en compétition. Le sélectionneur national est revenu sur ces cinq jours de course pour DirectVelo.

DirectVelo : Quel était ton sentiment à l’issue de l’Ain Bugey Valromey Tour ?
Julien Thollet : C'était une immense déception. Nous avions le maillot jaune au départ de l’étape, et nous avions bon espoir de le garder mais ça n’a pas marché. Nous avions des pions à l’avant sur la dernière étape, comme les autres équipes, mais ça n’a pas tourné en notre faveur. Lenny Martinez est allé au bout de l’effort. Il y a eu un marquage serré avec Cian. Quand il a attaqué, Lenny n’a pas pu y aller. Mais c’était de toute façon plié. C’est une déception car chacun s'est bien donné pour le collectif. Il y a eu une notion de sacrifice.

Ce qui est très positif...
Ils ont eu du mal à se trouver sur la première étape mais c’est normal car c’était leur première course ensemble et ensuite, ça a vite matché. Il va falloir digérer la déception. Ils étaient au bout du rouleau physiquement après la dernière étape. Le bilan de la course est positif. Ils ont beaucoup appris. Comme tout le peloton, ils ont, je pense, plus appris en cinq jours que sur les douze derniers mois. Ils ont fini par une étape dantesque. J’ai envie de tirer mon chapeau à tous les coureurs car c’était une cinquième et dernière étape avec un profil de fou et des conditions météo difficiles. Il y avait des descentes dangereuses où il fallait être tout le temps concentré. C’était une étape impressionnante.

« UNE VRAIE REVUE D'EFFECTIF »

La bonne nouvelle pour toi, c’est que le vainqueur final est un Français...
Evidemment. Mais je ne cache pas que le Team Auto Eder a remis en doute ma parole et je n’ai pas aimé. On m’a dit “vous êtes en train de vous arranger”, mais il n’a jamais été question de ça. Il y avait l’équipe de France d’un côté, et AG2R Citroën de l’autre. Ce sont eux qui ont gagné, ils étaient les plus forts. Ils ont très bien couru. Chapeau à eux. L’équipe de France n'a pas couru pour faire perdre un coureur mais pour gagner la course. Leur tactique est discutable. Il s’est fait battre à deux reprises par Romain Grégoire ces dernières semaines. À eux d’en tirer les conclusions. On a vu que Cian n’était pas imbattable.

Quelles sont les autres satisfactions à retenir ?
En étant au cœur du peloton, j’ai vu des Français qui s’expriment bien, des J1 à leur avantage. Je pense à Noa Isidore et Alexy Faure Prost. D’autres se sont glissés dans des coups. Le fait d’être dans le peloton m’a permis de faire une vraie revue d’effectif même si je n’oublie pas ceux qui n’étaient pas là bien sûr. D’autres, moins grimpeurs, étaient sur la piste par exemple. En tout cas, on revit après un an et demi pourri (sourire).

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