Clément Didier : « Il faut peut-être se faire une raison »

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

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Clément Didier s’attendait à “prendre du plaisir, sans pression”, au moment de prendre le départ du Tour de l’Ain (2.1), jeudi dernier, avec le maillot de l’équipe de France. Malheureusement pour l’habituel sociétaire de la formation Bourg-en-Bresse AC, il s’est produit pratiquement tout l’inverse. “C’est un bilan plutôt mitigé après trois jours. Je me suis quand même mis de la pression, finalement. Et surtout, j’ai reçu !”, concédait-il auprès de DirectVelo juste après avoir coupé la ligne d’arrivée finale à Lélex-Monts Jura. “Je n’ai pas pris beaucoup de plaisir, j’ai souffert. À la limite, le meilleur moment de la semaine, le plus agréable, c’était ces 20 dernières minutes de la troisième étape dans le grupetto…”, préférait-il plaisanter, presque ironiquement, tant il aurait aimé pouvoir se montrer plus à son avantage durant ce triptyque.

Pour sa première à ce niveau, face à des structures du WorldTour, Clément Didier se doutait qu’il n’allait pas jouer les tous premiers rôles. Mais il espérait tout de même pouvoir exister et moins subir. C’est raté. “Je ne m’attendais pas à souffrir autant. En fait, je ne savais pas ce que ça pouvait réellement donner… Aujourd’hui (samedi), je n’étais peut-être pas dans un grand jour, mais je n’étais pas nul non plus. Et j’ai quand même reçu… En fait, ça me montre tout ce qu’il me reste à faire”.

« J'AI EU LA SENSATION QUE JE N’ALLAIS PAS DU TOUT Y ARRIVER »

Alors, est-ce une expérience inquiétante ou motivante pour la suite ? “Sur le coup, c’est inquiétant et ensuite, ce sera motivant. Mais il faut peut-être se faire une raison. Ce sera peut-être la seule Classe 1 de ma vie mais au moins, je l’aurai fait une fois… Il y a de bons coureurs aussi dans le grupetto alors bon…”. 2e du Tour du Pays Roannais ou encore 5e du Tour du Beaujolais (Elite Nationale) cette saison, le coureur de 22 ans a vu la marche qui sépare le monde amateur de celui des pros. Et c’était brutal. “J’ai eu la sensation que je n’allais pas du tout y arriver. Si je tentais un coup, ça allait complètement m’épuiser et me mettre dans le rouge. Je n’avais même pas une cartouche ! J’avais l’impression de manquer énormément de forces, comme ça m’était déjà arrivé parfois lors de mes années Espoirs. J’ai passé des caps depuis. Alors peut-être que dans deux ans, si je refais ça, je n’aurai plus ces sensations-là, mais c’est peut-être limite pour moi”, s’interrogeait-il, toujours à chaud.

Avant de tenter, une nouvelle fois, de relativiser, et d’en garder quelques (maigres) motifs d’espoir. “Si on me laisse le temps de passer, encore, ces caps-là, pourquoi pas… Mais le problème c’est que dans le même temps, il y a des jeunes qui poussent. C’est normal”. Des jeunes qui, pour certains d’entre eux, n’avaient que 18 ou 19 ans dans ce peloton du Tour de l’Ain. “Exactement ! C’est juste qu’ils ont un plus gros moteur, ce n’est pas grave, il faut l’accepter et faire avec ses propres capacités”

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