Benoît Cosnefroy : « Je tombais toujours sur plus fort »

Crédit photo Michaël GILSON / DirectVelo

Crédit photo Michaël GILSON / DirectVelo

Cette fois-ci, c’est la bonne pour Benoît Cosnefroy. Déjà vainqueur à dix reprises chez les pros jusque-là, le Normand a enlevé son premier succès au niveau WorldTour, ce dimanche, à l’occasion de la Bretagne Classic (voir classement). Un moment important dans la carrière du puncheur d’AG2R Citroën, qui est revenu sur ce succès auprès de DirectVelo, après l’arrivée.

DirectVelo : Voilà ta première victoire au niveau WorldTour !
Benoît Cosnefroy : Oui, ça représente beaucoup de choses pour moi. Je voulais aller la chercher cette année. J’ai eu un début de saison compliqué à cause d’un problème au genou et cette première victoire WorldTour se faisant attendre. Je sentais que, parfois, j’étais en bonne position pour le faire. Mais je tombais toujours sur plus fort dans le final. Cette fois, j’étais dans une très bonne journée face à un Julian (Alaphilippe) qui, lui, était en reprise. Dans le final, j’ai senti que c’était possible de l’emporter face à Julian. Je me sentais plus frais que lui. De là à dire que j’étais sûr de battre Julian… On n’est jamais sûr. C’est un sacré coursier et parfois, aussi, un bon bluffeur (sourire). Mais finalement, ça l’a fait ! Ça fait du bien, c’est sûr.

« J'ÉTAIS SIMPLEMENT AGACÉ QU’IL NE PASSE PAS »

Comme lors de la Polynormande, tu as décidé de faire la course en tentant de très loin !
C’était une course animée, comme je les aime. Sur la fin, j’étais avec les deux Deceuninck (Julian Alaphilippe et Mikkel Honoré, NDLR). Je savais qu’à la pédale, je pouvais accompagner Julian (Alaphilippe) mais que j’aurais aussi du mal à le décrocher. Le sprint est spécial ici. Je savais qu’il était possible que je gagne face à Julian même si je n’avais pas trop de référence face à lui, mais j’étais plutôt confiant.

C’est donc la raison pour laquelle tu as accepté d’appuyer tes relais, bien qu’en infériorité numérique ?
J’ai joué mon va-tout, même s’ils étaient deux. J’ai collaboré avec eux. J’aurais préféré me retrouver qu’avec Julian. C’est pour ça que j’ai quand même essayé de partir à 25 kilomètres de l’arrivée. Mais au final, ça l’a fait.

On t’a tout de même vu t’agacer vis-à-vis de Julian Alaphilippe…
Entre Julian et moi, il n’y a aucun problème. Chacun son maillot et ses intérêts. Mais on s’entend très bien, j’étais simplement agacé qu’il ne passe pas. Je lui ai demandé de ne pas rouler en-dedans car ce n’était pas mon cas. Je voulais qu’il collabore autant que moi.

« SA DISPARITION M’A TOUCHÉ »

Cette victoire peut-elle te servir de déclic ?
Je ne pense pas trop au futur. Ça fait simplement plaisir. Peut-être que ce sera réellement un déclic, mais on l’avait déjà dit également lorsque j’avais terminé 2e de la Flèche Wallonne. Il peut y avoir plusieurs déclics dans une carrière. Je ne sais pas si je crois trop en ces choses-là. Ce qui est sûr, c’est que le plaisir que j’ai pris aujourd’hui (dimanche), on ne pourra pas me l’enlever.

Après le Tour du Finistère, tu décroches ton deuxième succès de la saison sur les terres bretonnes !
Les deux sont ici ! J’en profite pour avoir une grande pensée pour la famille de l’organisateur du Tour du Finistère, Monsieur Waterloos, décédé hier. C’est une émotion particulière. C’est peut-être aussi un clin d'œil pour lui, cette victoire… Sa disparition m’a touché.

Où te verra-t-on dans les prochaines semaines ?
Je serai à Besançon et au Tour du Doubs. J’espère avoir la même forme et prendre le plaisir que je peux, sur tout le mois de septembre. J’irai également découvrir les courses d’un jour italiennes de fin de saison. Gagner encore d’ici la fin de l’année, ce serait parfait. Il y aura de beaux challenges. 

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