Marion Borras plus vite que prévu

Crédit photo Bettini - uec.ch

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Marion Borras est allée plus vite que prévu. En une semaine, elle a battu deux fois le record de France des 3 km qui appartenait depuis 25 ans à une autre Marion, Marion Clignet, en 3'30". L'Iséroise n'était même pas née au moment de ce record.

« J'ÉTAIS SUR LES FESSES ! »

"Depuis deux ans, je n'avais pas fait de poursuite. Je stagnais à 3'35"-3'36" mais c'est une épreuve qui me tient à cœur, rappelle la pensionnaire du Team féminin Auvergne-Rhône-Alpes à DirectVelo. Cette année, avec la préparation pour les Jeux, j'ai beaucoup amélioré ma PMA". Alors avec Samuel Monnerais, son entraîneur, Marion Borras se convainc qu'elle peut améliorer le record de France. Mais pas au point d'atteindre les 3'25" sur la piste d'Aigle. "J'étais sur les fesses ! J'étais partie sur 3'29"-3'30" et ça m'a rassurée pour refaire des poursuites individuelles".

Forte de cette assurance, la sociétaire de l'UC Pontcharra s'est présentée sur la ligne de poursuite du Championnat d'Europe à Granges avec l'ambition de descendre le record. "J'étais partie pour 3'23"-3'24". Ce n'était pas la même piste, elle était plus longue, 250 mètres au lieu de 200, je ne savais pas comment ça allait réagir". Marion a encore dépassé son tableau de marche avec une marque de 3'20"780 (lire ici). Elle se qualifie aussi pour la finale pour le titre face à Lisa Brennauer. "J'espérais terminer dans le carré final mais pas la grande finale. Il y avait de bonnes clientes avec les Allemandes". La Championne olympique de Tokyo ne lui laissera pas le temps de rêver au maillot étoilé. "J'ai mis plus gros pour la finale, ça n'a pas marché mais il fallait tenter", glisse-t-elle sans regrets.

LE TOUT POUR LE TOUT À L'AMÉRICAINE

Avec une médaille d'argent en poche, Marion Borras s'est alignée pour le titre de l'Américaine avec Victoire Berteau. La paire n'était pas inédite. "Nous avons couru ensemble des Grands Prix, pas des manches de Coupe du Monde, ni de Championnats. Ce n'est pas la même densité. À Fiorenzuola cet été, nous avons pu faire 30 tours toutes seules alors qu'à Granges nous étions dans le trafic. Nous avons ressenti le manque de technique, de placement, on manque un relais car nous n'avons pas l'habitude de ce genre de course", analyse-t-elle. Alors qu'elles avaient virtuellement la médaille d'argent autour du cou, les Françaises tentent le tout pour le tout à dix tours de l'arrivée. "Nous visions la gagne : si nous marquions les dix points et que les Anglaises ne marquaient pas, la victoire était possible. Nous avons pris un risque mais nous venions pour le maillot". Mais la mine lui explose à la figure. "Ça reste dans les jambes à la fin...".

Après les Jeux olympiques et le Championnat d'Europe, la saison sur piste de Marion Borras va se terminer avec le Championnat du Monde en France, à Roubaix, où elle a préparé les Jeux de Tokyo. "Pour l'instant, je participerai à la course aux points et nous sommes en attente d'une dérogation pour pouvoir obtenir un quota pour la poursuite individuelle", précise-t-elle. Mais depuis septembre, l'emploi du temps de la sportive de haut-niveau a changé. "Dans le cadre de mes études, je suis en stage kiné en libéral. J'ai des horaires de 9h à 18-19h. Ce n'est pas le même rythme de vie mais les 3 Jours d'Aigle et le Championnat d'Europe m'ont rassurée".

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