Le saut dans l'inconnu de Thomas Boudat

Crédit photo Bettini - uec.ch

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Thomas Boudat a retrouvé les courses sur piste et pour un peu, il ne les aurait pas reconnues. "Tout a changé, les stratégies, les braquets, les concurrents à part quelques uns", dit-il à DirectVelo. Mais ce qui n'a pas changé chez le Champion du Monde de l'Omnium 2014, c'est sa passion de la piste. "J'avais besoin de retourner à mes premières amours, cette notion de plaisir, la course à l'instinct qui me manquait", précise le coureur d'Arkéa-Samsic.

La semaine dernière au Championnat d'Europe à Granges, il a retrouvé le maillot de l'équipe de France en compétition. "Je voulais déjà revenir en 2020 mais toutes les courses ont été annulées. Mais Steven Henry m'a proposé de revenir en stage début janvier et j'ai retrouvé le niveau pour pouvoir participer au Championnat". Avec tous les changements, notamment d'adversaires, le retour à la compétition ressemblait "à un saut dans l'inconnu".

REPRENDRE SES MARQUES

Pour ne rien arranger, le vélo du coureur de 27 ans s'est perdu un moment dans les airs entre Nantes et la Suisse. "Je suis parti après la Classic Loire-Atlantique mais je n'ai reçu mon vélo et mes chaussures que la veille du Championnat d'Europe". Mais dès sa première course, Thomas Boudat est dans le coup. Il gagne la médaille de bronze de l'Elimination.

La suite, l'Omnium et l'Américaine, est un peu plus dure. "Ce n'est pas facile d'enchaîner les deux qui sont des épreuves longues et difficiles. Steven (Henry) m'avait engagé sur les trois épreuves pour que je reprenne mes marques, le rythme, que je m'habitue aux protocoles d'échauffement par exemple". Mais dans cette « nouvelle piste », le Girondin a retrouvé ce qu'il était venu chercher. "Il y a des moments où j'ai toujours envie de faire la guerre mais je n'ai plus mes anciens repères. Avec les nouveaux braquets, je ne suis pas capable de contrer après les sprints par exemple. J'ai fait des erreurs mais j'étais là pour me faire plaisir".

REFAIRE LES BASES

Le 2e du Grand Prix La Marseillaise sent aussi que ses années de routier ont rogné certaines de ses qualités de pistard. "Dans l'Américaine, j'ai senti qu'il me manquait d'aller chercher très loin dans le lactique dans des efforts courts. Je me suis un peu « diésélisé » sur la route. C'est aussi pour ça que je reviens sur piste pour refaire les bases".

Son avenir proche passe encore par les vélodromes avec sa sélection pour le Championnat du Monde à Roubaix (20-24 octobre). "Je disputerai la poursuite par équipes. Pour les courses en peloton, nous sommes en train de demander une dérogation", indique-t-il. Mais pour l'an prochain, sa situation est indécise après avoir décidé de quitter Arkéa-Samsic à la suite de sa non-sélection pour le Tour de France. "Je ne sais toujours pas où je serai en 2022".

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