Marc Tilly est le Président de la Commission route depuis le début de l’année. Pour DirectVelo il fait le point sur plusieurs sujets et projets et notamment la réforme du cahier des charges des clubs de National.

DirectVelo : Quels sont les projets en cours de la Commission route ?
Marc Tilly : Nous arrivons au terme de la labellisation des structures National à la fin 2022. Alors le président de la FFC nous a demandé d'élaborer un nouveau cahier des charges et nous avons mis en place un groupe de travail. Nous partons du constat que la pyramide est inversée avec 30 demandes en N1 pour l'année prochaine. Nous souhaitons remettre la pyramide d'aplomb. Il faut tirer vers le haut les règles de classification.

« ÉVALUER LE NIVEAU INDIVIDUEL DE CHAQUE COUREUR »

Va-t-on revenir vers le système de montée-descente ?
Nous avons le recul de l'expérience de ce système et on a vu que ça ne marche pas. La première équipe de N2 qui devait monter n'avait pas les moyens pour et donc on repêchait le club qui devait descendre de N1. C'est une solution couperet. Le but aujourd'hui est de travailler sur le niveau de la structure. Le souhait de Michel Callot est d'évaluer le niveau individuel de chaque coureur pour donner un niveau global de la structure car on reste un sport avec un classement individuel. Les critères liés au niveau d'encadrement, de gestion resteront dans le cahier des charges.

La commission a créé une nouvelle Coupe de France Femmes avec les courses UCI (lire ici) mais il y a plus de jours de course au calendrier UCI qu'au calendrier fédéral. Est-ce que là aussi la pyramide n'est pas inversée ?
Gilles Zoppi, le vice-président de la commission, est chargé du cyclisme féminin. Il doit justement travailler sur le développement du calendrier fédéral, sur des nouvelles formules d'organisation. Le but de ce travail est de faire des propositions au Bureau exécutif de la fédération.

« NOUS AVIONS LE RECUL DE LA FIN DU BRAQUET LIMITÉ CHEZ LES JUNIORS »

La FFC a supprimé la limitation des braquets pour les Cadets. Pourquoi avoir attendu la fin novembre ?
Il y a eu beaucoup de discussions à ce sujet. Au Conseil Fédéral du mois de juin, les régions ont fait remonter le constat du problème des jeunes qui avaient des difficultés à trouver les cassettes avec le bon braquet, qui n'est pas celui des vélos couramment en vente. Des commissaires refusaient le départ à des jeunes qui n'avaient pas le bon braquet. Il fallait faire quelque chose. Nous avions le recul de la fin du braquet limité des Juniors. Nous nous étions rendu compte que libéraliser le braquet n'est pas néfaste. Ça encourage aussi à apprendre à utiliser le dérailleur car on voit des Cadets rouler tout à droite tout le temps. Mais c'est vrai que ça a mis du temps pour l'annoncer.

En début de saison 2021, on a vu les meilleurs Juniors participer aux Elite Nationale, est-ce que la mesure sera reconduite l'an prochain ?
C'était une décision de la DTN car nous avions de nombreuses demandes de dérogation. Au vu de la situation début 2022, la DTN prendra ou non la même décision.

PAS DE 1ERE CATÉ AU CHAMPIONNAT DE FRANCE PRO

En 2021, on a vu aussi des coureurs de Continental dans des courses régionales...
Avec le Covid, nous avons essayé de nous adapter en permanence pour donner de l'activité au plus grand nombre. En revanche pour 2022, la LNC ne souhaite pas voir de coureurs au départ d'une course pro sans licence professionnelle et sans vrai contrat pro, à commencer par le Championnat de France, or dans les Conti étrangères on retrouve des coureurs avec une licence de 1ère catégorie.

Faut-il limiter l'accès au niveau Continental, comme en Italie où il faut avoir marqué un nombre de points minimum au classement national ?
La sélection se fait au niveau des équipes et c'est la Ligue et la DNCG, qui est indépendante, qui s'en occupent. Cette année, il y a eu six nouvelles demandes pour seulement deux équipes retenues (lire ici). Ensuite les équipes sont libres de recruter leurs coureurs.

« CE SERAIT UNE BELLE CAROTTE »

La Commission route souhaite voir l'équipe gagnante de la Coupe de France N1 invitée sur les Classe 1 françaises. Où en est ce projet ?
C'est un vœu. C'est une négociation avec la Ligue qui n'y est pas favorable mais le dialogue entre la LNC et la FFC est de plus en plus ouvert. Mais pour nos structures de N1 ce serait une belle carotte. Pour la formation de nos coureurs ce serait très profitable.

Il y a déjà des sélections de coureurs régionaux dans les Classe 1...
Nous utiliserons toujours cette possibilité de ces sélections avec le prêt du maillot par la FFC. La DTN a mis en place un calendrier de courses où on pourra retrouver ces sélections.

UNE DEMANDE QUI EXPLOSE POUR LE CHAMPIONNAT DE FRANCE

Est-ce facile de trouver des organisateurs pour les manches de la Coupe de France ?
Oui pour la Coupe de France N1 mais c'est moins facile pour les manches de N2 et de N3. Cette année, il y avait plus de demandes pour la N1 que de dates. Mais c'est surtout pour le Championnat de France que nous avons une demande qui explose. Le vélo a le vent en poupe. C'est un support de communication recherché et le retour sur investissement est très intéressant. Une étude universitaire a montré que pour un euro investi, le retour était de trois euros.

Et pour le Championnat de l'Avenir ?
Ce n'est pas le même engouement, c'est vrai. Nous avions un candidat pour 2022 qui s'est désisté et nous travaillons pour en retrouver un.

UN NOUVEAU GUIDE EN LIGNE POUR AIDER LES ORGANISATEURS

En 2019, la Commission route a lancé un règlement national pour les courses handicap. Est-ce que vous souhaitez toujours promouvoir ces courses ?
Les courses handicap font partie des nouveaux formats de course pour lesquels un groupe de travail a été constitué. Les courses avec un drapeau au départ et on y va, c'est une forme qui ne plait plus à tout le monde. On réfléchit aussi aux contre-la-montre de masse qui servent aussi de détection. On ne s'interdit rien pour ces nouveaux formats.

La FFC a aussi sorti un guide pour aider les organisateurs...
Grâce au travail de Nicolas Rougeon, nous avons sorti ce guide en ligne (voir ici) pour les organisateurs qui peuvent être effrayés par les démarches pour organiser sur la voie publique. Avec Nicolas Rougeon, nous avons édité ce guide multidisciplines avec des points qui permettent des entrées directes vers un thème précis. Le but de ce guide est de montrer qu'organiser, c'est possible.