Steve Chainel : « J’étais à mon niveau »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

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Les Championnats de France de cyclo-cross s’enchainent pour Steve Chainel. Habitué du rendez-vous national dans les sous-bois, le coureur du Cross Team Legendre s’alignait à nouveau, ce dimanche, à Liévin, pour décrocher un maillot bleu-blanc-rouge qu’il connaît bien. Plongé en second rideau derrière la bagarre des trois costauds du jour, l’ancien professionnel sur route a malgré tout tenu la dragée haute pour décrocher une place d’honneur (voir classement). Il revient avec DirectVelo sur sa journée dans les Hauts-de-France.

DirectVelo : Peut-on parler d’un championnat de France réussi ?
Steve Chainel : Bien sûr ! C’était mon 23e championnat de France, le but était de se faire plaisir et ça a été le cas. C’est une très belle réussite, c’est un très beau parcours et je tiens à féliciter John (Gadret). On parle souvent des coureurs, mais il faut savoir qu’aujourd’hui c’est un ancien coureur, qui est resté passionné par cette discipline, qui a tracé le parcours. J’adresse toutes mes félicitations à John et à son équipe de bénévoles. Je suis aussi très content pour Joshua Dubau. Le maillot tricolore sera bien porté avec un coureur qui fait tout l’hiver. Comme moi, il a mis longtemps à l’avoir, ça se mérite un maillot bleu-blanc-rouge.

As-tu apprécié la course et le spectacle ?
Comme tous les cross. C’est une discipline où on est en mode “guerrier”. Les gens aiment nous voir patauger dans la merde, avec de la boue de partout. C’est super, il y a du spectacle. Moi, j’ai fait une heure à fond, tout le monde a pu le voir. Ceux qui sont sur le vélo aujourd'hui sont des coureurs qui aiment se faire mal à la gueule.

« IL FALLAIT QUE LES PLANÈTES SOIENT ALIGNÉES »

Y a-t-il eu une tactique de certaines équipes ?
Sur un tel circuit, il n’y a pas vraiment de tactique. C’était très dur et il fallait se mettre à son rythme. La preuve, c’est que Joshua Dubau était très loin, au-delà de la 15e place, après le premier tour et il est Champion de France. C’était donc lui le plus fort. Il fallait être dans un grand jour et la tactique importait peu. C’était bien qu’il y ait  plusieurs équipes pros au départ. Nous, au Cross Team Legendre, on était là pour faire notre course et on l’a faite.

Tu es bien parti puis tu as reculé, que s’est-il passé ?
On savait qu’il fallait éviter les ennuis mécaniques et malheureusement j’ai eu deux crevaisons aujourd'hui. Je ne sais pas si mes adversaires ont aussi eu des problèmes. Moi, j’étais à mon niveau. Je me sentais capable d’aller chercher une médaille, mais comme tous les autres, il fallait que les planètes soient alignées pour y arriver. Ce n'était pas le cas pour moi, mais ce sont des faits de course. Quand j’ai été Champion de France à Quelneuc j’avais aussi crevé. J’ai 38 ans et je me suis régalé. On a porté très haut les couleurs du Cross Team Legendre.

« JE NE VOIS PAS POURQUOI J’ARRÊTERAIS »

Dans quel état d'esprit achèves-tu cette compétition ?
C’est un Championnat. Il fallait être concentré et j’ai réussi à le faire. Ce n’est pas facile pour moi car je me disperse. J’aime être au contact des jeunes ou des supporters. J’ai réussi à me mettre dans ma bulle. J’ai passé la semaine à Nice où j’ai laissé ma copine et mon chien (rires) pour profiter du soleil. J’étais bien ce dimanche. Maintenant, cap sur Flamanville et la Coupe du Monde où j’espère encore régaler les supporters.

Il y aura un 24e voire un 25e Championnat de France pour toi ?
Oui, je ne vois pas pourquoi j’arrêterais. Je termine 6e, je me fais plaisir à l'entraînement et avec l’équipe. Je donne toujours le meilleur de moi-même. Ma carte d’identité me rappelle que je suis Master 2 et qu’il va bientôt falloir m’arrêter. Je suis presque déçu qu’un garçon comme Matthieu Boulo arrête. Il termine 4e et s’arrête en étant à un très bon niveau, mais chacun fait ses choix. Personnellement, je suis dans une situation idéale, dans une équipe avec des dirigeants que j’adore et qui m’adorent. Professionnellement, avec Eurosport, je n’ai pas d’horaires fixes et je peux m’entrainer, donc c’est génial. J’ai presque envie de dire que je ne sais faire que ça.

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