Kévin Vauquelin : « Je viens d’entrevoir des possibilités pour l’avenir »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Il était l’invité surprise de la cinquième manche des Boucles du Haut-Var, ce jeudi. Pas sur le vélo, bien sûr. Mais derrière les barrières, en voisin. Tout juste de retour d’un Tour d’Oman (2.Pro) brillant, le néo-pro du Team Arkéa-Samsic Kévin Vauquelin - qui vient de s’installer il y a quelques jours seulement dans son nouvel habitat à Cagnes-sur-Mer - est venu voir de près le succès de Kévin Le Cunff sur les hauteurs de Tourtour (voir classement). L’occasion pour DirectVelo de faire le point avec celui qui vient de vivre un premier moment marquant dans sa toute nouvelle carrière professionnelle sur les routes du Moyen-Orient. Entretien.

DirectVelo : Tu reviens tout juste d’Oman où tu as réalisé une sacrée semaine !
Kévin Vauquelin : Oui, c’est ouf ! Depuis deux jours, je continue de regarder les photos pour me convaincre que ça s’est passé pour de vrai (sourire). La course s’est passée exactement comme j’espérais que ça puisse se passer. Depuis un moment, je rêvais de pouvoir bien grimper et là, j’ai réussi à le faire. Être devant sur des étapes comme ça, dans des gros pourcentages, c’est super cool. Je me suis découvert et je vois que le travail que j’ai fait est en train de payer.

« ME FAIRE PLAISIR EN MONTAGNE »

Tu as donc envie de travailler de plus en plus tes qualités de grimpeur ?
Oui, j’ai envie de faire ça. Je me vois bien marcher sur les classements généraux. Clairement, j’ai envie de jouer un rôle sur ces courses-là et j’ai envie de me faire plaisir en montagne. Je me dis que mon gabarit ne va pas forcément m’empêcher de viser ces courses-là. Sans comparer, quand je vois un garçon comme Tom Dumoulin… Il est quand même assez corpulent et malgré tout, c’est un très bon grimpeur. C’est donc possible. Je me vois bien devenir ce type de coureur-là : fort en chrono et capable de bien grimper. En plus, je sais que j’aime bien l’enchaînement des jours de course. C’est bien. Cela dit, il n’est pas question de s’emballer. On n’est qu’en février et il n’y avait pas un plateau de folie non plus. Ce qui est sûr, c’est qu’avec ce Tour d’Oman je viens d’entrevoir des possibilités pour l’avenir. Je vais continuer de travailler.

On sait que tu t’étais déjà posé la question d’une perte de poids l’an passé pour changer, au moins à la marge, de profil. Qu’en est-il aujourd’hui ?
J’ai toujours dit que j’avais encore quelques kilos à perdre. Je reste assez lourd mais ce qui compte, c’est le rapport poids/puissance. Il ne faut pas que je me prenne trop la tête non plus avec ça, comme je l’avais fait l’an passé pour le Tour de l’Avenir car ça n’avait pas du tout marché. 

« C'ÉTAIT SANS DOUTE LE DESTIN »


Cette volonté de performer en montagne était-elle purement personnelle et, en quelque sorte, secrète jusque-là ou en avais-tu déjà parlé avec le staff de l’équipe ?
C’était vraiment personnel. Je n’osais pas trop en parler. Mais là, j’ai pu montrer que j’étais capable de bien grimper. Dans tous les cas, je continue de me découvrir. Je ne savais pas du tout que j’étais capable de faire ça. Avec ce que j’avais fait jusqu’à présent, je n’aurais pas pu me permettre de le dire aux gars. J’ai été agréablement surpris mais l’équipe l’a été aussi. Tout le monde m’a dit que c’était bien. Je me suis senti très soutenu et ça m’a fait beaucoup de bien. Ils m’ont dit que ce n’était pas du hasard et que c’était prometteur pour la suite. Un gars comme Elie (Gesbert), par exemple, a été super sympa. C’est motivant et ça donne envie. On m’a d’ailleurs fait remarquer que si je n’avais pas pris une cassure sur l’une des premières étapes, j’aurais pu jouer le général (il termine 6e de l’épreuve, NDLR). Mais avec des si, on refait le monde. Peut-être que si j’avais été dans le coup au général, justement, j’aurais eu de la pression et je n’aurais pas fait ces résultats-là les jours suivants (3e à Muscat puis 2e à Jabal Al Akhdar, NDLR). On ne le saura jamais. C’était sans doute le destin. Il y aura bien d’autres opportunités.

Sans en faire de trop, ce Tour d’Oman ne marque-t-il pas d’ores-et-déjà un premier petit tournant dans ta carrière en ce sens qu’il pourrait donner envie au staff d’Arkéa-Samsic de revoir ton calendrier et ton plan de carrière à moyen terme ?
Clairement que si ! En tout cas, au niveau du regard de l’équipe. Peut-être que ça ne changera pas grand-chose au calendrier pour l’instant mais on va peut-être pouvoir envisager des choses différentes. Je pense avoir fait une belle entrée en matière avec une belle échappée à Majorque puis ces résultats à Oman. Mais il va falloir prendre son temps. Je veux d’abord être un bon équipier pour, peut-être un jour, devenir un bon leader.  

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