En Ardèche, une échappée vouée à l’échec mais qui fait du bien

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Un trio a longtemps animé la Faun-Ardèche Classic (2.Pro) remportée par l'Arizonien Brandon McNulty ce samedi (voir classement). Les coureurs présents en tête de course auraient pourtant aimé que les relais reviennent moins souvent, mais le scénario de l'épreuve n’a pas favorisé la composition d’un groupe de tête plus conséquent. Dans le trio de tête, on retrouvait notamment Jérémy Cabot, le coureur du Team TotalEnergies : “il était prévu que l’on soit vigilant. Si un groupe de six/huit coureurs sortait, on voulait être représentés pour servir de point d’appui ou pour durcir un peu la course devant. Sur cette course, on sait très bien que c’est trop dur pour que la première échappée de la journée puisse espérer aller au bout. Au début, on était plus nombreux devant mais on s’est rapidement retrouvés à trois”. Dans un premier temps en effet, Clément Carisey (Go Sport-Roubaix Lille Métropole), Torjus Sleen (Uno-X) et Paul Hennequin (Nice Métropole Côte d’Azur) étaient eux aussi à l’avant, mais ils ont vite disparu de l’échappée. “Ça a relancé un peu derrière, dans le peloton, alors Bruno (Armirail) en a remis un peu en passant un gros relais pour s’assurer que l’on reste devant. Et du coup, tout le monde n’a pas suivi”, explique Jérémy Cabot pour DirectVelo. Une stratégie assumée par Bruno Armirail. “Il fallait visser dans les montées car derrière, on ne nous laissait pas partir et ça relançait. J’ai encouragé les mecs devant mais ils devaient être à bloc et certains ont lâché prise. On aurait été mieux à six, on aurait sûrement pu espérer bien plus”

Bruno Armirail (Groupama-FDJ) n’a donc gardé dans sa roue arrière que Jérémy Cabot et Mathias Le Turnier (Team U Nantes Atlantique). Parti un quart d’heure après le départ, le trio a compté jusqu’à 4’25” d’avance, sans jamais véritablement représenter la moindre menace pour les favoris. “Je savais, vu le profil des premiers kilomètres, qu’il fallait être costaud pour prendre l’échappée. Clairement, ça aurait été plus sympa avec deux ou trois coureurs en plus dans le groupe car à trois, les relais revenaient vraiment vite. Et sur ce parcours, on était tout le temps en prise, que ce soit en descente ou dans les montées”, relatait Mathias Le Turnier à chaud.

L’OCCASION DE SE RASSURER POUR JÉRÉMY CABOT ET MATHIAS LE TURNIER

Après l’arrivée, Bruno Armirail admettait être déçu du scénario. “Vu la montée que j’ai faite quand on a été repris… Mais bon, j’ai fini par lâcher les roues sur le plat, avec le vent de côté. Je sors de la Covid, que j’ai attrapée juste après le Tour de la Provence”. Jérémy Cabot, lui aussi, est en période post-Covid. Et cette échappée était pour le vainqueur du Challenge BBB-DirectVelo 2019 l’occasion de se rassurer. “Je l’ai chopée un peu après Bessèges. C’est dommage car ça s’était bien passé là-bas. J’espérais monter en puissance et être bien sur le Tour d’Andalousie mais ça ne l’a pas fait à cause de la Covid. Maintenant, j’essaie de reprendre le même chemin et de faire en sorte que la forme aille mieux. Il faudra voir quel va être mon calendrier dans les prochaines semaines et à ce moment-là, je pourrai me fixer des objectifs un peu plus concrets mais je n’ai pas envie d’attendre mai/juin pour marcher, comme ça avait été le cas l’an dernier”.

Cette échappée était également importante pour Mathias Le Turnier, lequel a traîné sa misère en queue de paquet sur les premières épreuves de la saison avec sa nouvelle formation nantaise. “J’ai besoin de journées comme celle-là pour bien travailler. J’ai connu deux années compliquées. C’était ma première échappée depuis deux ans. Cette échappée me met en confiance car j’ai réussi à prendre un groupe de costauds. C’est bon signe, ça veut dire que la forme revient”, se satisfait celui qui espère désormais “retrouver son meilleur niveau au printemps”. Bruno Armirail, lui, envisage de profiter de sa bonne condition pour se montrer une nouvelle fois de l’autre côté du Rhône, ce dimanche, sur la Faun-Drôme Classic. “Pourquoi pas réessayer, si j’ai bien récupéré !”

 

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