Maximilien Juillard : « Ça doit être psychologique »

Crédit photo Philippe Pradier

Crédit photo Philippe Pradier

Le compteur est ouvert pour Maximilien Juillard. Et pas seulement sur l’année, puisque le coureur du VC Villefranche Beaujolais n’avait jamais levé les bras auparavant. Mieux encore, c’est sur une Élite Nationale, au Circuit de la Vallée du Bédat, qu’il a maté la concurrence (voir classement). "Je ne m'attendais pas forcément à ça si rapidement dans la saison. J'arrivais cette année avec l'objectif de gagner en Toutes Caté, et pourquoi pas sur une Élite. Alors gagner directement met en confiance. J'espère que ça va bien lancer l'équipe, car la saison est encore très longue". L’Espoir 3 y a mis la manière, d’abord en prenant les bons coups. "La course s’est lancée rapidement, avec une grosse échappée de costauds dès le début, avec les mecs de Chambéry (AG2R Citroën U23, NDLR), de Swiss Racing… C'était un coup à ne pas manquer, je me suis glissé dedans, on était une grosse dizaine".

« STEN VAN GUCHT ÉTAIT MON PARRAIN, J’AI GRANDI AVEC LUI »

Puis des grappes de coureurs viennent compléter ce gros groupe de tête, et Maximilien Juillard peut compter sur le soutien de Giacomo Ballabio et Alexandre Desroches. "Ça attaquait au fur et à mesure, puis on est sorti à trois avec Théo Degache et Sten Van Gucht. Au dernier tour, j'ai attaqué et je suis parvenu à faire une différence, puis Sten (Van Gucht) est revenu. Je savais qu'il ne fallait pas arriver avec lui au sprint, c'est un grand ami, il était au club, je connais très bien ses qualités. Je devais profiter de la bosse pour attaquer, et j'ai fini en solitaire", décrit celui qui a pu profiter de ce parcours difficile pour faire la différence. "C’était une course d'élimination, il fallait courir à l'avant. Je n'ai pas les bonnes qualités pour jouer au sprint, il fallait que j'arrive seul et le parcours s'y prêtait bien. J'ai pu profiter des derniers mètres, mais pas trop car Sten était à mes trousses, je le voyais revenir".

Cette victoire face à son adversaire belge a une saveur particulière, puisque Sten Van Gucht l’avait épaulé durant ses années Juniors. "On a bien discuté à l'arrivée, je l'admire beaucoup, il gagnait déjà des grosses courses quand j'étais Junior. On organise des liens entre Élites et Juniors à Villefranche, et donc Sten était mon parrain, j'ai aussi grandi avec lui. Ça m'a fait plaisir de jouer avec lui et pouvoir le battre en plus, c'est une belle image vu son énorme palmarès". Maximilien Juillard a en effet effectué toute sa formation à Villefranche. "Je connais les rouages, c'est un club génial pour moi, je me sens vraiment à l'aise, il y a une confiance entre les coureurs, le staff. On entend souvent Anthony Barle parler de famille, c'est vrai, dans le rapport qu'on a avec les assistants, mécanos etc. Les coureurs qui sont passés pro diront que c'est un club où ils se sentaient bien. Et c'est aussi le club de chez moi", sourit celui qui réside entre Villefranche et Lyon.

« JE DOUTE BEAUCOUP DE MOI EN GÉNÉRAL »

Grâce à cette victoire, mais aussi ses progrès effectués l’année passée, le 4e de la Classic Jean-Patrick Dubuisson devrait avoir un peu plus de responsabilités. "Ce n’est plus la même approche, j'étais vraiment là pour découvrir l’année dernière, on a bien renouvelé et rajeuni l'effectif. Donc même si je suis Espoir, je deviens un peu expérimenté, j'aurai plus de responsabilités. Il y a aussi des cadres comme Thomas Joly et Tao Quéméré, mais le club attend aussi de moi plus de choses. Ça se fait naturellement". Et Maximilien Juillard sent cette confiance croissante de la part de son équipe. "Ça doit être psychologique. Je sens que beaucoup de monde croit et a confiance en moi. L'année dernière j'ai pu faire des petits résultats, pas exceptionnels mais j'avais le niveau de suivre. Je n’ai pas forcément beaucoup progressé physiquement, mais psychologiquement j'ai senti qu'on nous poussait vraiment. Et gagner dès le début peut procurer une émulation collective".

Sur le vélo aussi, dans ses qualités de coureur, la dimension psychologique entre encore en jeu. "Je pense que je doute beaucoup de moi en général. J'ai des qualités de grimpeur/rouleur, les courses avec des circuits difficiles me correspondent, quand à la fin c'est à l'usure, qu’on arrive un par un, un peu comme dimanche. Mais je ne suis pas explosif, je ne peux pas arriver dans un sprint et aller gagner. Mais c’est une question de confiance aussi". Il compte profiter de son jeune âge pour "performer sur les courses Espoirs, qui sont les plus parlantes. Un Championnat de France, c’est la course dont tout le monde rêve. Le Tour de l’Avenir, j’aimerais bien sortir des Espoirs en l’ayant fait". Et s'illustrer sur les courses par étapes en général, qui correspondent à ses qualités. "Le Tour du Beaujolais, c'est notre Championnat du Monde à nous à Villefranche. J'aime bien les courses par étapes, j'arrivais à bien récupérer". L’appétit de Maximilien Juillard est ouvert. 

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