Alec Segaert : « J'ai raté une occasion en or »

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

Beaucoup de confusion ce dimanche au podium de la dernière étape du Triptyque des Monts et Châteaux. Alec Segaert tenait absolument à savoir s'il terminait 3e ou 4e du classement final. Les commissaires le classent dans un premier temps 3e. Par conséquent, il participe à la cérémonie protocolaire, récompensant les trois premiers du général. Seul bémol : à la sortie des classements, le Coutraisien est finalement affiché au quatrième rang, à quatre secondes de la 3e place. Même si l'Espoir 1 regrette d'avoir manqué le Top 3 du général, les conclusions restent identiques pour lui. Il dresse le bilan avec DirectVelo.

DirectVelo : Terminer 3e ou 4e du général, est-ce une grande différence pour toi ? 
Alec Segaert : Au final, je suis quand même monté sur le podium devant mes supporters (rires). Ce que je retiens, c'est que je n'étais pas mal durant ces trois jours de course. Je perds le général le deuxième jour. Sans cette mauvaise journée, ça aurait été plus serré encore au classement.

Revenons en détails sur ton Triptyque. Le premier jour, tu rates le groupe de tête, mais tu fais un effort conséquent avec Per Strand Hagenes pour rentrer et ainsi disputer la victoire d'étape...
La première étape était quand même assez difficile. Il faisait très froid et il y avait pas mal de faux plats montants, ainsi que plusieurs vraies bosses. Dans le Mont de l'Enclus, on est sorti en contre-attaque, mais l'entente n'était pas super. Du coup, Per Strand Hagenes est ressorti, alors je n'ai pas hésité. J'y suis allé aussi. Nous avons réussi à rejoindre les hommes de tête. Dans le circuit local, ça se regardait un peu et finalement, Lorenzo Milesi a pris quelques longueurs sans vraiment attaquer. Dans la dernière bosse, on est revenu fort sur lui, mais juste trop tard. Au final, je n'ai perdu que quatre secondes sur le vainqueur de l'étape, Lorenzo Milesi (voir classement). Donc, ce n'était pas mal. Stian Fredheim était plus explosif tandis que je devais y aller en force. Je pensais que ce n'était pas une mauvaise affaire de prendre le maillot.

« JE N'AVAIS PLUS LE PUNCH POUR FAIRE LE BOND »

Mais le lendemain, tu t'es fait piéger par une bordure de la formation Groupama-FDJ à la faveur du vent de côté et du secteur pavé situé à la mi-course...
Les coureurs de la Groupama-FDJ étaient du côté droit de la route et nous à gauche, sauf que le bas-côté était à droite. Du coup, l'équipe française a pu le prendre en premier tandis que nous avons dû nous déporter par la suite. La Groupama-FDJ a accéléré. J'ai compris qu'il fallait rouler encore plus fort pour garder le contact. Un effort qui m'a fait mal car j'étais dans le dur dans les derniers mètres du secteur. À la sortie, nous étions une vingtaine. La Groupama-FDJ en a remis une en roulant bien sur le côté. Deux coureurs devant moi ont laissé un trou et moi, je n'avais plus le punch pour faire le bond. Je les ai vus partir et c'était fini. Derrière, nous avons roulé du mieux que nous pouvions pour limiter la casse. Nous étions à bloc pendant 80 kilomètres. J'ai perdu beaucoup d'énergie, mais j'étais très déçu après l'étape. J'ai raté une occasion en or pour le classement général.

Tu t'es vite repris en terminant 2e du chrono matinal de 14 kilomètres, ce dimanche, autour de Wodecq. Et tu n'as été battu que pour deux secondes ! 
J'étais très curieux de savoir comment allait se passer mon premier contre-la-montre dans la catégorie. C'est dommage de ne pas gagner pour si peu, mais Lorenzo Milesi est un bon rouleur (voir classement). Il m'avait mis 1'13" dans les dents il y a deux ans au Championnat d'Europe Juniors à Plouay. J'étais content de mes sensations car je pensais que j'allais payer mes efforts de la veille. Ce résultat m'a néanmoins permis de remonter à la 4e place du général. Du coup, j'avais envie de briller l'après-midi pour poursuivre sur ma lancée. 

« LIÈGE POUR AIDER L'ÉQUIPE »

L'après-midi, justement, la courte étape de 95 kilomètres avec six bosses a mal commencé...
Oui, je suis tombé en début d'étape. J'ai dû changer de vélo. Mentalement, c'est toujours embêtant. Je roule moins sur ce vélo, en plus sans compteur, donc je ne pouvais pas regarder mes données de puissance. J'ai essayé d'attaquer dans l'avant-dernière bosse, mais je n'ai pas réussi à creuser un écart. Dans le dernier kilomètre avec la bosse pavée du Beau Site, il n'y avait rien à faire contre le Norvégien Per Strand Hagenes. Pourtant, j'étais dans sa roue. Je n'ai pas su le suivre. Mes jambes ont explosé à ce moment-là.

Quels seront tes prochains rendez-vous ?
Cette semaine, je participe au Championnat provincial, à la fois sur la course en ligne et au chrono. Avec ma condition, je pense que je peux y obtenir des bons résultats. Dans deux semaines, je serai à Liège-Bastogne-Liège Espoirs. Je vais aider l'équipe et surtout Lennert Van Eetvelt. En plus, c'est bien pour moi de rouler des épreuves difficiles. Chez les pros, il faudra que j'arrive à avaler du dénivelé. Donc, il est important aussi de participer à des courses comme celle-là. Au mois de mai, je serai également sur Paris-Roubaix Espoirs.

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